Sierra Leone : les leaders religieux prônent une présidentielle apaisée

Près de 3,1 millions de citoyens Sierra-Léonais sont appelés aux urnes ce samedi, 31 mars 2018, pour élire leur futur président de la République. Le premier tour de cette élection couplé aux législatives et aux municipales avait été émaillé de violences dans plusieurs parties du pays.

Beaucoup craignent une situation chaotique à l’issue de ce second tour. Et c’est pourquoi, les leaders religieux du pays s’impliquent pour sensibiliser tous les acteurs concernés, à faire en sorte que cette élection ne soit pas source de conflit dans le pays, a constaté l’envoyé spécial de Guineematin.com à Freetown.

Hier, vendredi 30 mars 2018, les sermons des imams de Freetown ont été quasiment tous consacrés au second tour de la présidentielle, prévu ce samedi 31 mars en Sierra Leone. Nouvelle occasion pour les imams, d’interpeller l’ensemble des Sierre-Léonais sur la nécessité de préserver la paix dans le pays, qui a déjà connu la guerre et ses conséquences négatives.

« L’élection doit être une chose qui nous unie plutôt que de nous diviser. Peuple de la Sierra Leone, je vous exhorte à un changement de comportement. Ne votez pas pour un parti politique parce que le leader est de votre obédience ethnique ou religieuse. Votez pour un programme, votez pour votre candidat en toute honnêteté et dans le calme. Avant d’être militant d’un parti politique, vous avez été d’abord des citoyens de la Sierra Leone ; donc, mettez le pays avant, n’acceptez plus de vous bagarrer à cause de la politique », a lancé Cheick Abdoul Gadiri, imam de la mosquée de Situp Street de Freetown dans son sermon de vendredi.

Le leader religieux est toutefois conscient que pour réussir une élection crédible et acceptée de tous, il faut une bonne gestion du processus électoral. C’est pourquoi, il a interpellé la commission électorale aussi sur ses responsabilités : « Dans une élection, le NEC (National Electoral Commission) a une grande part de responsabilité. Il doit travailler avec diligence, il doit travailler dans la transparence (…).

Quand les résultats seront proclamés, le vainqueur doit sensibiliser ses militants, il doit leur dire de célébrer la fête chez eux (dans leurs maisons) et non dans la rue. Vouloir sortir et mettre la musique, criez dehors, ça va entrainer une frustration du côté des militants du camp adverse. Et ça, ça pourrait être une source de violence », a dit l’imam.

Ce sermon a été clôturé par des prières et bénédictions en faveur de la paix et le développement du pays.

De Freetown, Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

Tel. : (00232) 30 63 81 75

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