Mois du Ramadan : les commerçants guinéens s’engagent à maintenir la stabilité des prix

Le ministre du commerce, Marc Yombouno, a rencontré ce jeudi, 10 mai 2018, les opérateurs économiques guinéens. La rencontre qui s’est tenue au Palais du peuple de Conakry, a porté sur comment stabiliser les prix des denrées alimentaires pendant le mois saint de Ramadan. Des engagements ont été pris dans ce sens, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En Guinée, le constat révèle qu’à la veille de chaque mois de Ramadan, les prix des denrées de première nécessité montent en flèche sur les marchés du pays. C’est pour éviter justement cette situation défavorable aux ménages modestes (les plus nombreux dans le pays), que le ministre du commerce a convié les opérateurs économiques du pays à une rencontre ce jeudi, 10 mai 2018 au Palais du peuple de Conakry.

En ouvrant la rencontre, Marc Yombouno a reconnu d’abord que les commerçants grossistes, les importateurs ou encore les boulangers ont toujours respecté la stabilité des prix pendant le Ramadan. Le ministre a déploré cependant, l’attitude des détaillants qui, selon lui, profitent de ce mois de pénitence pour spéculer sur les prix des denrées alimentaires.

« Le revers c’est au niveau des détaillants qui sont dans nos marchés. Nos frères et sœurs qui vendent en détail qui, avec la période, l’augmentation de la demande, se lancent dans la spéculation qui est une pratique décriée dans le commerce équitable », regrette-t-il. C’est pourquoi, le ministre a indiqué que cette année, la responsabilité est donnée aux grossistes de veiller au respect des prix : « Ce genre de rencontres profitent à chacun de se sensibiliser intérieurement et de prendre des mesures. Cette fois-ci, on a mis l’accent sur la responsabilisation des grossistes de suivre la chaîne de distribution et d’instruire à tous les distributeurs au respect du prix accordé en leur faveur. Et que généralement ces distributeurs aussi verront à travers le maintien des prix à leur niveau au plus profond du pays. Certainement les spéculateurs n’auront pas beaucoup de marge pour réaliser leurs activités qui ne sont pas des activités règlementaires dans le commerce », déclare Marc Yombouno.

Après avoir écouté le ministre, les opérateurs économiques se sont engagés à veiller à la stabilité des prix pendant le mois de Ramadan. C’est le cas par exemple de Mamady Kourouma, représentant de la société Tafagui qui a une branche qui importe du sucre.

« Tafagui a fait beaucoup d’efforts depuis l’année passée où le prix était à 350 000 GNF le sac de sucre, mais cette année nous avons subi de grandes pertes parce que nous sommes descendus jusqu’à 300 000 GNF le sac, et le prix réel c’est 295 000 GNF hors taxe. En ce qui concerne notre société, vous verrez que nous ne changerons aucunement le prix, les prix resteront tels qu’ils sont », a-t-il dit.

Tout comme les commerçants, les boulangers aussi ont pris l’engagement de respecter le prix actuel du pain pendant le Ramadan. Mais, Alpha Oumar Sacko le président de la fédération nationale des boulangers et pâtissiers de Guinée, a indiqué que leur grève annoncée puis suspendue en avril dernier, pourrait être relancée dès après le Ramadan si leurs revendications ne sont pas prises en compte par le gouvernement. « Si le prix du pain ne change pas avant le Ramadan, les boulangers aussi vont prendre leur engagement qu’ils ne changeront pas le prix juste pendant le Ramadan.

Nous demandons aux deux industriels de nous donner une bonne qualité de farine pour qu’on puisse même augmenter le poids du pain. Comme l’a dit monsieur le ministre, les boulangers respectent leurs engagements malgré le fait que le gouvernement n’accompagne pas les boulangers guinéens. Dès après le Ramadan, nous allons déposer de nouveaux prix au niveau du ministère du commerce pour définir le prix du pain. En ce qui concerne nos huit points de revendications, depuis que nous avons fini les dernières négociations avec le gouvernement, personne ne nous a appelés. Si on ne nous appelle pas après le mois du Ramadan, nous allons déposer l’avis de grève au niveau de la CNTG », menace-t-il.

A souligner que cette rencontre a connu également la présence du Colonel Moussa Tiégboro Camara, secrétaire général à la présidence chargé des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et le crime organisé. Ce dernier a promis de travailler en synergie avec les services du Ministère du commerce pour traquer tous ceux qui commercialisent des produits impropres à la consommation.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

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