Congrès du SLECG : le camp Aboubacar Soumah annonce une grève des enseignants à partir de lundi

En marge d’une assemblée générale extraordinaire du SLECG version Aboubacar Soumah tenue dans l’après-midi de ce mardi, 15 mai 2018 à Conakry, le secrétaire général de cette branche du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, a annoncé le déclenchement d’une grève générale illimitée à partir du lundi, 21 mai prochain sur toute l’étendue du territoire guinéen. Cette grève des enseignants vise à protester contre la tenue d’un nouveau congrès du SLECG prévu demain mercredi par le camp Souleymane Sy Savané, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Deux mois seulement après la fin de la dernière grève des enseignants, une nouvelle crise plane sur le secteur éducatif guinéen. Une crise qui, si elle n’est pas évitée, risque de perturber la tenue des examens nationaux de cette année. A l’origine du problème, l’annonce de la tenue d’un nouveau congrès du SLECG, le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, divisé désormais en deux camps. Cet autre congrès, organisé par le groupe de Dr Souleymane Sy Savané, est prévu pour s’ouvrir demain mercredi à Conakry.

Mais, le SLECG version Aboubacar Soumah, opposé à la tenue d’un autre congrès au nom de la structure syndicale, a convoqué ses membres en assemblée générale ce mardi à son siège à Donka. Devant les enseignants présents, Aboubacar Soumah a rappelé que le congrès du SLECG s’est tenu le 26 janvier 2018, et qu’aucun autre congrès organisé sous le label SLECG ne sera pas accepté avant la fin du mandat du bureau élu en janvier. Dans un ton ferme, le leader syndical a annoncé que si le congrès annoncé se tient, son camp déclenchera une nouvelle grève des enseignants à partir du lundi prochain.

« C’est une stratégie du gouvernement pour lui permettre de dire puisqu’il y a deux SLECG maintenant, allez chercher à vous entendre d’abord, s’il n’y a pas d’entente on ne peut rien vous accorder. Alors que le syndicalisme c’est la représentativité, et ces gens-là n’ont pas de représentants à la base. C’est pourquoi, au niveau du bureau exécutif, nous avons décidé que si toutefois ce congrès se tient sous le label SLECG, nous allons déclencher automatiquement une grève, nous allons faire une épreuve de démonstration, et les enseignants vont nous départager.

C’est pour cela qu’on vous a appelés aujourd’hui pour que nous puissions partager ces informations, pour savoir si vous êtes d’accord avec ces mesures-là. Donc si toutefois, si toutefois le congrès se tient mercredi et jeudi, le lundi 21 mai on déclenche la grève. Est-ce que vous êtes d’accord sur ça ? », s’est interrogé le secrétaire général du SLECG. « Oui, on est d’accord », ont répondu certains, alors que d’autres plus déterminés ont répondu par des slogans comme « Vive la grève, à bas les traîtres ! ».

Pour Aboubacar Soumah, il n’y a aucun doute que c’est le gouvernement guinéen qui orchestre cette situation pour empêcher son groupe de défendre les intérêts des enseignants. « Pourquoi eux on ne les a pas empêchés de tenir leur congrès ? Pourquoi on leur a donnés une salle pour tenir leur congrès ? Pourquoi ce sont les préfets et les DPE qui ont signé les ordres de mission de leurs représentants pour venir assister au congrès ?

Ce sont les chefs d’établissements qui ont été désignés par le ministre K2 (ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation) qu’ils ont mis en route et auxquels ils ont remis des ordres de mission signés par les préfets et les DPE pour dire à la communauté nationale et internationale qu’ils ont des représentants dans les préfectures, ce ne sont pas des enseignants. C’est pour cela que nous avons décidé que si le congrès se tient demain et après-demain, le lundi on va déclencher la grève sur toute l’étendue du territoire national », a expliqué le syndicaliste acclamé par les enseignants présents.

En plus de protester contre le congrès annoncé pour les 16 et 17 mai, le SLECG version Aboubacar Soumah, compte exiger aussi le départ du ministre en charge du travail, Damantang Albert Camara. Ce dernier est accusé d’être le parrain du groupe dirigé par Dr Souleymane Sy Savané et l’inter centrale CNTG-USTG.

« Et nous avons dit que nous allons demander le départ de Damantang Albert Camara (ministre en charge du travail ndrl) parce que c’est lui qui est le danger de ce pays-là. C’est lui qui est censé connaitre les textes régissant les relations sociales, mais il est incapable de donner la bonne explication au peuple de Guinée, il est en train de prendre des décisions qui sont de nature à compromettre la paix et la quiétude sociale. Donc nous allons lui montrer que nous, nous sommes déterminés à nous battre pour faire les droits syndicaux et les libertés syndicales qui sont piétinés par ce gouvernement », a indiqué Aboubacar Soumah.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tel. 628124362

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