Bah Oury contre la militarisation de l’axe : « avant d’utiliser le n°5, il faut commencer par le n°1 »

L’intervention de l’armée dans les opérations de maintien d’ordre à Conakry continue de susciter des réactions. Interrogé par Guineematin.com sur la question, Bah Oury, le coordinateur du mouvement renouveau, désapprouve cette mesure du gouvernement. L’opposant estime que la police et la gendarmerie sont suffisamment professionnelles pour assurer le maintien de l’ordre public et que la présence de l’armée dans ce genre d’opérations ne se justifie nullement. Et, en ce qui concerne les problèmes enregistrés à l’occasion des manifestations politiques, Bah Oury indique qu’il faut tout simplement appliquer la loi pour les résoudre.

Décryptage !

Je considère qu’en toute chose, il ne faut pas utiliser la grosse artillerie pour écraser une mouche. Cela veut dire que dans le cas d’espèce, la présence de l’armée ne se justifie nullement. Je pense que la police et la gendarmerie sont les deux institutions suffisamment professionnelles pour assurer avec efficacité le maintien d’ordre dans la capitale et à l’intérieur du pays. Ceci dit, le vrai problème n’est pas au niveau de la police et de la gendarmerie, c’est au niveau de la non application de la loi par les différents protagonistes.

Lorsqu’il y a une manifestation qui est organisée, la loi demande 5 noms des organiseurs. Ceux-là sont tenus responsables de tout ce qui peut advenir du fait du comportement des manifestants. Et dans ce cadre, une bonne manifestation suppose au préalable un service d’ordre interne pour canaliser tous les manifestants afin qu’ils respectent scrupuleusement la nature de cette manifestation. Mais, la loi n’a jamais été appliquée par laxisme et par copinage.

Et de ce fait, il y a eu des morts, il y a eu des blessés, il y a eu des pillages, des actes de vandalisme inadmissibles, et l’Etat, à travers les structures judiciaires, n’a jamais interpellé les organisateurs de ces manifestations. Donc, je dis qu’avant d’utiliser le numéro 5 de l’échelle d’instruments, il faut commencer par le numéro 1.

Et, le numéro 1 c’est le respect de la loi de la part de l’Etat. Bien entendu, les forces de l’ordre : police et gendarmerie sont tenues d’assurer de la manière la plus stricte, la protection de tous les citoyens et de leurs biens sans exclusive et discrimination.

Propos recueillis par Alpha Fafaya Diallo

Tél. : 628124362

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