Grogne aux ‘’Moulins d’Afrique’’ : les travailleurs de cette société manifestent pour exprimer leur ras-le-bol

Le bras de fer entre les travailleurs et les responsables de la société ‘’Moulins d’Afrique’’, une filiale du Groupe SONOCO, se poursuit à Conakry. Alors que les négociations coincent depuis quelques jours entre les deux parties, les travailleurs en colère ont manifesté ce vendredi, 24 décembre 2021, devant les locaux de ladite société à Sonfonia (dans la commune de Ratoma) pour réclamer une augmentation de salaire et exiger la mise en place d’un syndicat des travailleurs au sein des Moulins d’Afrique, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Selon Almamy Seydou Bangoura, agent carrogele aux Moulins d’Afrique, les travailleurs de cette filiale du Groupe SONOCO subissent une véritable exploitation. Et, ils travaillent dans des conditions difficiles et leurs salaires sont misérables.

Almamy Seydou Bangoura, agent carrogele aux Moulins d’Afrique

« Ça fait trois mois que nous avons engagé un préavis de grève qui doit expirer dans 10 jours. On a fait aussi un avis de grève qui doit expirer dans 72 heures. Mais, jusqu’à présent, les responsables n’ont pas accepté de se comprendre avec nous. Le lundi passé, nous étions là. On a fait un débrayage de 30 minutes ; et, ils ont dit de rentrer et qu’ils vont régler le problème. On a accepté leurs doléances. Mais, ils nous ont bernés. C’est pourquoi on a pris notre destin en main ce matin en manifestant. Nous, nous sommes déjà morts dans cette entreprise. On attend maintenant qu’on soit pourris. Ça fait à peine 8 ans qu’on travaille ici avec 950 000 francs au départ et 1 400 000 francs maintenant. Qu’est-ce que cela représente ici en Guinée ? On est victime de licenciement abusif, on a même un ami qui est décédé par accident de travail. Les responsables sont allés le jeter dans une clinique de la place, trois jours après, il est décédé. C’est douloureux. Mais, le match n’est pas fini. Au cas où ils n’arrivent pas à se comprendre (les représentants des travailleurs et ceux de l’usine) là-bas, le mouvement va continuer. C’est pourquoi aujourd’hui on réclame l’installation de notre bureau syndical, l’augmentation de notre salaire, le traitement sanitaire, les primes de transport et de cherté de vie pour qu’on soit à l’aise », a indiqué Almamy Seydou Bangoura.

Abondant dans le même sens, Naby Camara, chef de groupe de la manutention, a déclaré qu’il croupit sous le poids écrasant des dettes à cause du salaire dérisoire qu’il reçoit à la fin du mois. Et, il est déterminé à mener la lutte pour un traitement digne des travailleurs de Moulins d’Afrique.

Naby Camara, chef de groupe de la manutention

« Je suis là depuis 2016 ; mais, jusqu’à présent, nous notre situation reste la même. Il y a plusieurs sociétés de sous-traitance qui nous ont trouvé ici et nous ont laissé ici. Même si tu t’absentes pour un cas de décès, on coupe dans ton salaire. Depuis 2016, moi je ne fais que transporter les colis à la manutention. Parce que moi je défends l’intérêt de mes amis. J’ai 27 personnes dans mon groupe. Mais, même étant responsable de groupe, on n’a pas de prime. Moi qui vous parle, j’ai 4 enfants avec un salaire de moins d’un million. Ce qui fait que tous les jours je suis dans les histoires de dette. On ne vient pas au travail pour être traiter comme ça », a-t-il déploré.

Pendant que nous quittions les lieux, les représentants des travailleurs étaient en négociation avec le fils du PDG du groupe SONOCO pour une sortie de crise. Et, des pick-up de la gendarmerie étaient postés devant l’entrée principale de la société Moulins d’Afrique.

A suivre !

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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