Recherche de Fatou Gneloy : accusé d’entrave à la justice, Malick Camara relaxé par le tribunal de Dixinn

Malick Camara, un vigile accusé de s’être opposé aux gendarmes qui sont à la recherche de Fatoumata Binta Diallo (alias Fatou Gneloy) a été libéré ce mardi, 25 janvier 2022, par le Tribunal de première instance de Dixinn. La juridiction a estimé que le jeune homme n’est pas coupable des faits d’entrave à la justice et d’outrage à agents publics pour lesquels il était poursuivi, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Malick Camara est le vigile chargé de garder l’immeuble où habite Fatou Gneloy, à Almamyah, dans la commune de Kaloum. C’est là que des gendarmes l’ont interpellé le 14 janvier dernier, l’accusant de les avoir empêchés de fouiller l’immeuble dans le but de retrouver la militante du RPG Arc-en-ciel (l’ancien parti au pouvoir), visée par un mandat d’amener décerné par un juge d’instruction du TPI de Dixinn. Inculpé pour « entrave à la justice et outrage à agents publics », le jeune homme a comparu ce mardi 22 janvier devant le TPI de Dixinn. Le prévenu a rejeté en bloc les faits articulés contre lui.

« Les agents dont il s’agit sont venus d’abord le mercredi 12 janvier, ils m’ont trouvé à la rentrée de l’immeuble que je suis chargé de garder. Ils m’ont dit qu’ils veulent entrer pour fouiller l’immeuble. Je leur ai demandé de patienter, je vais d’abord appeler le propriétaire de l’immeuble pour demander son accord. Après l’appel, mon patron m’a dit de les laisser monter au troisième, qu’ils sont là pour voir chez Mme Fatou Gneloy. C’est ainsi qu’ils sont montés pour fouiller chez elle, mais elle était absente. Ils sont restés au rez-de-chaussée là-bas jusqu’au lendemain, jeudi, à 12 heures, avant d’être relayés par une autre équipe.

Cette autre équipe a passé toute la journée là-bas dans l’intention de retrouver Mme Fatou, sans succès. Le lendemain, vendredi 14 janvier, à 11 heures, ils sont venus plus nombreux à bord de pick-up pour me demander de nouveau de les laisser entrer pour bien fouiller les lieux et voir si Fatou Gneloy n’est pas cachée quelque part dans l’immeuble. Je leur ai dit d’attendre encore que j’appelle mon patron pour l’informer. Cette fois-ci, mon patron, qui me paie pour surveiller sa concession, m’a dit de l’attendre jusqu’à ce qu’il arrive. J’ai dit alors aux agents de patienter, parce que le propriétaire du bâtiment arrive.

Après une longue attente, je l’ai rappelé, il m’a toujours dit d’attendre qu’il arrive. C’est ainsi que les gendarmes ont retiré mon téléphone, m’accusant de s’être opposé à eux dans l’exercice de leur travail. Pourtant, je n’ai insulté personne d’entre eux, encore moins me battre avec quelqu’un d’entre eux. Et sur le terrain là-bas, personne ne s’est présenté à moi comme étant un huissier de justice, venu exécuter une quelconque décision de justice. Moi, j’ai juste voulu respecter les consignes reçues par mon employeur, qui a dit qu’aucune personne étrangère ne doit franchir les portes si ce n’est une connaissance des locataires », a expliqué Malick Camara.

Des explications qui n’ont pas convaincu le représentant du ministère public. Le procureur, Cé Avis Gamy, a demandé au tribunal de retenir le prévenu dans les liens de la culpabilité, en le condamnant à cinq mois d’emprisonnement ferme. Mais, heureusement pour Malick Camara, le juge n’a pas pris en compte les réquisitions du procureur. Le président du tribunal a estimé que le prévenu n’est pas coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a renvoyé des fins de la poursuite. Le vigile a recouvré sa liberté, après deux semaines de détention à la Maison centrale de Conakry.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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