Diffamation : la société IPT POWERTECH réclame plus d’un milliard GNF à Abdoulaye Barry de la FESATEL

Abdoulaye Barry, secrétaire général de la Fédération syndicale autonome des télécommunications et des secteurs associés (FESATEL)

Le procès en première instance du syndicaliste Abdoulaye Barry, secrétaire général de la FESATEL (fédération syndicale autonome des télécommunications), tend vers son épilogue devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Ce jeudi, 03 mars 2022, les parties ont présenté leurs réquisitions et plaidoiries dans cette affaire où Abdoulaye Barry est poursuivi pour « diffamation » par la société IPT POWERTECH.

Le ministère public a requis la condamnation du prévenu à 500 000 francs guinéens d’amende, alors que la partie civile a demandé au tribunal de condamner Abdoulaye Barry à lui payer un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) de francs guinéens, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans cette affaire, le secrétaire général de la FESATEL est poursuivi de diffamation par voie de presse. Abdoulaye Barry a accusé la société IPT POWERTECH de maltraitance envers ses travailleurs. Des propos que le syndicaliste n’a pas nié devant le tribunal correctionnel de Dixinn.

« J’ai mes raisons si je dis que cette entreprise maltraite ses travailleurs… En tant que syndicaliste, dire que la société IPT POWERTECH est en train d’utiliser et faire du mal à la jeunesse guinéenne ne constitue pas une infraction », a martelé Abdoulaye Barry à l’audience du 17 février dernier.

Mais, pour la société IPT POWERTECH, ces propos d’Abdoulaye Barry lui ont causé d’énormes préjudices. Et, ce jeudi, elle s’est évertuée à lui faire boire le calice jusqu’à la lie.

« Le fait pour Abdoulaye Barry de dire que le plus payé chez nous touche 3 millions de francs guinéens est diffamatoire. Nos travailleurs sont payés à plus de 3 millions de francs guinéens. Ceux qui sont sur le terrain ont plus de 7 millions de francs guinéens. Et, le plus payé à au-delà de 20 millions de francs guinéens. Monsieur Barry a déclaré aussi que nous maltraitons  nos travailleurs. Là aussi c’est de la diffamation. Il n’y a pas de travaux au-delà des heures légales. Aucune humiliation n’est exercée à l’encontre des travailleurs. Il n’y a pas de corvée. IPT POWERTECH gère les pylônes des sociétés Orange et areeba Guinée. Les travailleurs de terrain ont un véhicule et des primes pour ça », a expliqué Thomas Fofana, directeur des ressources humaines  de la société IPT POWERTECH et représentant de ladite société à ce procès.

Abondant dans le même sens, Me Bakary Millimouno, avocat de IPT POWERTECH, a demandé au tribunal de condamner Abdoulaye Barry à lui payer 1 500 000 000 de francs guinéens à titre de dommages et intérêts.

« Tout est parti d’un problème d’adhésion à une fédération. Monsieur Abdoulaye Barry a, avec arrogance, mépris et force, voulu arracher les travailleurs de IPT POWERTECH pour les faire adhérer à la FESATEL. C’est dans ce cadre qu’il a tenu des déclarations pour lapider la société IPT POWERTECH. Aujourd’hui, 73 travailleurs directs sont touchés. Donc, ces déclarations tombent sur le coût de la diffamation. Nous vous demandons de faire l’application de la loi. Pour les intérêts civils, nous vous demandons de condamner monsieur Abdoulaye Barry au paiement de 1 500 000 000 de francs guinéens pour tout préjudice confondu » a plaidé Me Bakary Millimouno.

De son côté, le ministère public a requis la condamnation de Abdoulaye Barry au paiement de 500 000 francs guinéens.

Pour leur part, les avocats de la défense ont sollicité le renvoi du prévenu des fins de la poursuite.

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 17 mars prochain.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/ 664 413 227

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