Comme annoncé précédemment, une mission du CNT (Conseil national de la transition) a rencontré hier, vendredi 4 mars 2022, les différentes composantes de la population de Kankan. Les conseillers nationaux sont allés recueillir les avis et préoccupations des citoyens par rapport à la transition et la future constitution. A cette occasion, le secrétaire préfectoral des affaires religieuses de Kankan, Elhadj Moussa Bareime Camara, a demandé au parlement transitoire de légaliser la polygamie et l’excision en Guinée.
« Nous voulons que les pratiques qui sont encouragées par la religion musulmane soient prises en compte dans la nouvelle constitution. Nous n’avons rien inventé, nous avons trouvé tout ça sur place, depuis le prophète Mohamed (PSL). Je voudrais qu’on permette aux hommes de prendre une, deux, trois ou quatre femmes. Parce que le prophète avait dit qu’un jour viendra, on partagera 50 femmes à tous les hommes, et il restera beaucoup d’autres femmes. Récemment, on a appris qu’il y a eu un éboulement qui a fait plusieurs morts, et toutes les victimes sont des hommes. A part cela, il faut voir que les pandémies qui viennent tuent plus d’hommes que de femmes.
Donc, avec tout ça, si on dit qu’un homme ne peut épouser plus d’une femme, cela amène plusieurs facteurs néfastes sur l’humanité, cela peut amener la colère de Dieu. Il faut voir ailleurs, la science est développée, les gens fabriquent des médicaments, mais ils sont souvent victimes d’inondations, de tornades ou de tremblements de terre, c’est parce qu’ils ne sont pas en bons termes avec Dieu. Par rapport à l’excision, je demande pardon aux femmes, mais le prophète (PSL) avait recommandé que ce soit bien fait. Il n’avait jamais dit de ne pas le faire, il a demandé de le faire, mais de la bonne des manières.
Au temps du président Lansana Conté, il avait réuni les religieux venus de toutes les régions, il leur avait demandé de faire des propositions dans ce sens. Après tout, il avait dit aux blancs que personne ne pouvait quitter chez lui et venir changer nos mœurs. Donc, qu’on ne changerait rien. Maintenant, nous avons des médecins avec beaucoup de qualités qui peuvent faire l’excision, en respectant les normes. Ces pratiques n’ont jamais été un frein au développement de notre pays. Donc, au moment de l’élaboration de la nouvelle constitution, qu’on prenne en compte ces pratiques », a plaidé ce responsable religieux.
Peu avant cette intervention, Elhadj Karamo Bangaly Kaba, l’inspecteur régional des affaires religieuses et grand imam de Kankan, avait sollicité la réduction à trois le nombre de partis politiques en Guinée.
De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com
