Macenta : l’ambassadeur des États-Unis en Guinée visite les réfugiées ivoiriennes de Kouankan

En séjour dans la région de N’zérékoré, l’ambassadeur des Etats-Unis en Guinée, Troy Fitrell, s’est rendu jeudi dernier, 03 mars 2022, dans le camp des réfugiés ivoiriens de Kouankan, dans la préfecture de Macenta. Cette visite du diplomate américain, organisée en collaboration avec ADES (association pour le développement économique et social), avait pour objectif de toucher du doigt les conditions de vie de ces réfugiés et l’effectivité de la réalisation des projets financés par les Etats-Unis en faveur de ces réfugiés ivoiriens en Guinée, a appris le correspondant de Guineematin.com à N’zérékoré.

C’est avec beaucoup de joie que Troy Fitrell et sa suite ont été accueillis dans ce camp de réfugiés par les populations de Kouankan. Et, à cette occasion, le maire de Kouankan, Mamady Camara, a présenté quelques doléances au diplomate américain.

« Excellence monsieur l’ambassadeur, je profite cette occasion vous exprimer la liste de nos besoins qui se présentent comme suit : La prise en charge des réfugiés malades, l’appui aux groupements des réfugiés et leurs hôtes dans les activités génératrices des revenues (saponification, teinture, agriculture), la construction d’un centre amélioré de santé, la réfection des abris des réfugiés, la continuité de la prise en charge des professeurs payés par ODIC, la prise en charge des 17 familles exemptées du camp Kouankan 1, la construction d’un foyer des jeunes, la construction des forages, l’appui à la réalisation d’une plantation forestière, la réparation de nos 63 lampadaires, la formation des jeunes en entreprenariat », a cité Mamady Camara.

De son côté, madame Aïssata Bamba, réfugiée, a informé le diplomate américain de l’angoisse actuelle des réfugiés de Kouankan et les problèmes qui les assaillent.

« Depuis des années, la charmante population de Kouankan a fait grand-chose pour nous à travers le HCR. Mais, toujours est-il que les réfugiés sont aussi dans les besoins. Nous avons des malades chroniques parmi nous, certains sont là dans les maisons parce qu’il y a des soins. Il y a des femmes parmi nous dont les maris ont été égorgés en Côte d’Ivoire. Chacune de ces femmes-là a été violée. Comment ces femmes peuvent-elles retourner en Côte d’Ivoire ? Le rapatriement est là, oui. Nous l’acceptons, mais nous avons encore des séquelles des différentes guerres qui se sont passées en Côte d’Ivoire et au Liberia. Aujourd’hui, c’est une journée vraiment de satisfaction pour cette population que vous voyez. Voilà pourquoi nous manifestons cette joie en vous disant Akoiba (bonne arrivée). Votre arrivée nous va droit au cœur. Nous avons des étudiants parmi nous. Nous avons des enfants qui sont à l’école. Aujourd’hui, nous sommes délaissés. Ces étudiants et élèves là, quel sera leur avenir ? On nous dit que l’école sera bientôt fermée. A partir du mois de juin, le HCR va tout couper. Les enfants de 2 à 3 ans qui sont parmi nous, est-ce qu’ils vont aller à des kilomètres pour étudier ? La question reste posée », a dit Aïssata Bamba.

Face à toutes ces doléances et préoccupations exprimées, l’ambassadeur des Etats-Unis n’a fait aucune promesse. Mais, Troy Fitrell a exprimé sa gratitude pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé.

« C’est un honneur et un plaisir d’être avec vous ici aujourd’hui. Je suis heureux de voir le projet que l’association ADES a fait ici avec le soutien financier de l’ambassade des États-Unis. Je suis vraiment ravi de participer à cette dernière session de formation grâce au financement du Julia Taft fund for refuge pour aider les populations réfugiées. L’ambassade des États-Unis est fière de travailler avec le Haut Commissariat pour les Réfugiés sur le projet qu’on a ici. Je tiens à féliciter chacun d’entre vous pour avoir achevé votre participation à cette formation. Je vous souhaite beaucoup réussite dans l’utilisation de vos nouvelles compétences. Je vous remercie de votre accueil chaleureux aujourd’hui », a dit Troy Fitrell.

De retour de Kouankan, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

Tél : 620166816/666890877

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