Enseignement supérieur : une Charte adoptée pour lutter contre les mauvaises pratiques dans les institutions d’enseignement supérieur

La ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (MESRSI), Dr Daika Sidibé, a présidé hier, mercredi 23 mars 2022, dans la salle de conférence de son département, la première réunion de cabinet élargi aux institutions d’enseignement supérieur (IES), aux institutions de recherches scientifiques (IRS) et aux centres de documentation et d’innovation (CDI), regroupant plus de 70 cadres des 76 établissements publics et privés du pays, a constaté Guineematin.com, à travers la presse.

A l’ordre du jour de la rencontre, la présentation de la vision de la ministre pour le département, la feuille de route reçue du gouvernement et l’adoption d’une Charte d’éthique et de bonne conduite.

Autant de sujets que Dr Diaka Sidibé a tenu a expliqué et partagé avec les principaux responsables de son département et des patrons des EPA et d’établissement d’enseignement supérieur privé.

Dr Diaka Sidibé, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation

« Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a beaucoup de problèmes qui gangrènent notre administration et particulièrement la communauté universitaire. C’est vrai qu’il y a un règlement intérieur pour chaque établissement. Mais il était important pour nous qu’on puisse cadrer cela à travers une Charte institutionnelle qui vient du département et qui couvre toutes les institutions d’enseignement public et privé du pays mais également les institutions de recherche et les centres de documentation et d’innovation. C’est pourquoi, l’adoption de cette Charte était nécessaire et fondamentale pour notre département. Ce document définit aussi bien les obligations que les droits de toutes les parties prenantes, le personnel enseignant et d’encadrement et les étudiants. C’est aussi une couverture contre les harcèlements sexuels que peut avoir par exemple une étudiante à travers un étudiant, une étudiante envers un personnel administratif et vice-versa », a précisé la patronne de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui a réuni au sein du département plus de 70 représentants des EPA (établissements publics à caractère administratif) pour discuter et des problèmes actuels et projeter des solutions.

« C’est une première pour nous de réunir notre Conseil de cabinet élargi aux IES, IRS et des CDI, soit plus de 69 EPA à travers tout le pays pour partager avec eux notre vision pour l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et de l’innovation, de leur faire part de notre lettre de mission. Cette dernière est axée sur quatre axes à savoir la bonne gouvernance, l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation, sans oublier le partenariat public-privé et la coopération à l’international », a précisé l’ancienne Directrice générale de l’Institut des géo-mines de Boké.

Madame Barry Houdia Baldé, la présidente de la Chambre des représentants de l’enseignement supérieur (CRESUP), salue l’adoption de cette Charte qui constitue une véritable innovation pour la Guinée.

Madame Barry Houdia Baldé, présidente du CRESUP

« L’adoption de cette Charte est une vision très salutaire pour le département de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation. C’est une vision globale de l’ensemble du système. Celle de la qualification de l’ensemble du système mais aussi celle de la qualification du personnel du système, de la formation des étudiants, du travail interne au sein du département qui doit être fait pour améliorer les acquis. Également, c’est une vision très large qui touche à la correction des défaillances et à l’adaptation des programmes enseignés. Nous en avons parlé de la formation et de l’employabilité des étudiants mais également de l’octroi des bourses aussi bien aux étudiants qu’aux professeurs. Bref tous les problèmes de l’enseignement supérieur ont été discutés et passés au peigne fin en vue de trouver des solutions idoines… », a expliqué Madame Barry.

Pour la présidente de la CRESUP, la Charte qui vient  d’être débattue permet de lutter contre les discriminations et toutes les pratiques qui gangrènent le système éducatif.

« Nous attendons que les étudiants dénoncent ceux qui les soumettent à des pratiques immorales mais également, nous entendons mettre en place des outils pour protéger à la fois le personnel d’encadrement et les étudiants. Puisqu’une étudiante peut également harceler un enseignant, un Recteur, bon tout est possible et c’est dans tous les sens. Une cellule d’écoute à l’interne et une cellule de suivi peuvent bien être utiles dans ce genre de choses », a-t-elle fait savoir.

Dr Alpha Kabinet Kéïta, le recteur de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC), présent à la rencontre, salue cette décision du de la cheffe du département de créer une Charte d’éthique.

Dr Alpha Kabinet Kéïta, recteur de l’Université Gamal

« Je pense que toutes les pratiques, tous les comportements doivent être encadrés par des règles, contenues elles-mêmes dans des documents qui définissent la conduite de nos responsabilités. C’est dans ce cadre que la Charte d’éthique a tout son sens », a dit Dr Kéïta non sans avoir rappelé certaines obligations de la Charte portant sur la gestion vertueuse des ressources humaines, matérielles et financières des établissements d’enseignement supérieurs, des établissements de recherche scientifique mais également des centres de documentation et d’innovation. Le tout en évitant dans les comportements tout acte de nature à ressembler ou créer de la discrimination.

Avant de lever la séance, Madame la ministre a rassuré ses cadres de la disponibilité du gouvernement à accompagner et valoriser le secteur de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation. D’ailleurs un fonds de la recherche est mis en place et son alimentation assuré par le gouvernement et ses partenaires pour accompagner les enseignants chercheurs aussi bien dans leur formation que dans leurs travaux de recherches, a souligné Dr Diaka Sidibé, visiblement satisfaite de cette rencontre.

Pour marquer l’entrée en vigueur de la Charte d’éthique, une note de service sera signée dans les prochains jours et adressée à tous les acteurs concernés.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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