Lutte contre les VBG : l’ONG F2DHG sensibilise les étudiants de l’UNC

L’ONG Femmes Développement et Droits Humains en Guinée (F2DHG) et ses partenaires (OIM et OSIWA) continuent leur journée de plaidoyer à Conakry sur les violences basées sur le genre. Après avoir échangé avec les élus locaux au Gouvernorat hier (mercredi), l’ONG F2DHF s’est rendue ce jeudi, 24 mars 2022, à l’Université Nongo Conakry (UNC) pour échanger et édifier les étudiants et responsables de cette université privée sur les violences faites aux femmes et personnes vulnérables, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Selon madame Sow Moussa Yero Bah, présidente de l’ONG F2DHG, cette journée de plaidoyer a été organisée à l’université UNC pour permettre aux étudiants et étudiantes d’acquérir des notions sur les questions des violences faites aux femmes et mineurs.

Madame Sow Moussa Yero Bah, présidente de l’ONG F2DHG

« Le message que nous avons voulu véhiculer en cette journée de plaidoyer pour la lutte contre les violences faites aux femmes et la traite des personnes à l’occasion du mois de la femme, c’est pour impliquer les étudiants dans la lutte contre les VBG. Parce que les étudiants, c’est dans les universités qu’ils se forment et après ils vont affronter la vraie vie. Ils vont se marier, ils vont faire des enfants, mais ils ont aussi des sœurs à la maison. On s’est dit qu’il serait bien qu’ils aient des notions sur les questions des violences faites aux femmes et la traite des personnes pour qu’eux-mêmes puissent jouer leur partition dans leurs maisons, dans leurs quartiers, dans leurs communes à sensibiliser les gens, leurs proches autour du thé pour que les gens sachent qu’il y a des limites à tout ce qui se fait dans la vie, notamment les questions de violences, les questions de viols, les questions de harcèlement. Notre choix est porté sur l’Université, c’est parce qu’il y a des cas de violences en milieux universitaires. Il y a des cas de harcèlement qui peuvent se produire. C’est pour leur donner l’arsenal qu’il faut pour pouvoir se défendre, pouvoir se préparer et savoir que quand il y a des cas de harcèlement en milieu universitaire, ils ont des recours possibles. Ils peuvent par exemple aller se plaindre au niveau des ONGs qui peuvent les orienter pour que ces filles qui sont violées, qui sont violentées, harcelées ne puissent pas mettre un terme à leurs études. Parce qu’elles sont harcelées quelquefois par leurs enseignants », a expliqué Moussa Yero Bah.

Pour Madeleine Koumba Millimouno, Conseillère juridique et représentante du Ministère de l’Enseignement Supérieur à cet événement, la lutte contre les violences faites aux femmes est un travail collectif qui mérite une implication très active des étudiants.

Madeleine Koumba Millimouno, Conseillère juridique et représentante du Ministère de l’Enseignement Supérieur

« Des vies humaines sont en jeu et nous n’avons pas le droit de les fléchir. C’est pourquoi je tiens particulièrement, au nom de madame la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, à vous remercier pour votre engagement. Elle me charge de vous dire qu’elle sera jour et nuit aux côtés des femmes. Une journée ne suffit pas pour lutter contre les VBG. Le gouvernement est entièrement mobilisé, c’est le chemin nécessaire vers une lutte plus juste et plus égalitaire. Nous vous sollicitons donc à vous engager aux côtés de madame la présidente de l’ONG F2DHG et de son équipe pour lutter farouchement contre les violences faites aux femmes », a dit Madeleine Koumba Millimouno.

De son côté, Marie Gomez, directrice générale de l’OPROGEM, a fait remarquer que les cas de viol sont très fréquents actuellement en Guinée. Et, ils occupent d’ailleurs la tête des violences basées sur le genre dans notre pays.

« Je peux vous dire que pour l’année 2021 nous avons enregistré 306 cas de viol. Le viol est le maillon fort de la chaîne des VBG. Nous avons fait les histogrammes ; mais, sur les histogrammes, nous avons vu que la colonne de viol, est la colonne la plus élevée. En plus de ça, il y a la maltraitance, il y a les violences conjugales », a-t-elle déploré.

Pour sa part, Anna Emilie Sagno, étudiante à l’UNC, a salué la tenue de cette journée de plaidoyer et a exprimé sa disponibilité à accompagner les initiateurs de ce projet.

Anna Émilie Sagno, étudiante à l’université UNC

« Ce que moi j’ai remarqué, c’est que les violences faites aux enfants comme aux femmes sont vraiment exagérées dans notre pays. Alors, si cette organisation est là pour remédier à ça, je trouve que c’est une bonne chose. Cette sensibilisation m’a aidé. Je ne savais pas tout ce qui se passait dans la vie des gens. Comme des violences faites à Kankan, à Kamsar. Maintenant que j’ai su, quand je vais voir une telle violence que ça soit chez mon voisin ou chez un ami, je vais dénoncer », a-t-elle promis.

Au terme de cette journée de plaidoyer, la délégation de l’OIM a procédé à la remise d’équipements de travail à l’ONG initiatrice de ce projet. Ces équipements sont composés entre autres de micros, d’un ordinateur, d’un appareil photo et d’un projecteur.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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