Durée de la Transition en Guinée : « plus on tire en longueur, plus il y a des risques devant », prévient Bakary Goyo Zoumanigui

A l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de l’UFR (union des forces républicaines) ce samedi, 26 mars 2022, Bakary Goyo Zoumanigui a plaidé en faveur d’une « Transition brève » en Guinée. Ce vice-président du parti de Sidya Touré a aussi prévenu sur les risques de tirer en longueur cette période d’exception. Il a également demandé la publication de la liste des membres du CNRD (la junte militaire actuellement au pouvoir en Guinée), rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans son speech devant les nombreux militants qui remplissaient le siège de l’UFR à Matam, Bakary Goho Zoumanigui a imputé les drames de la Transition du CNDD (massacres du 28 septembre 2009, tentative d’assassinat du capitaine Dadis…) à la volonté des militaires d’avoir une période transitoire longue. Et, il a recommandé au CNRD de n’est pas commettre la même erreur pour éviter à la Guinée de s’enliser.

Bakary Goyo Zoumanigui, vice-président de l’UFR

« Le 22 décembre 2008, le général Lansana Conté est décédé. Le lendemain, l’armée a pris le pouvoir. Quelques jours après, on est entré en 2009. Les mutilations ont commencé. On a demandé à ce que la Transition soit courte. A force de tirer, on s’est retrouvé dans une autre situation qui a conduit au massacre du 28 septembre. Ensuite, on est tombé dans la tentative d’assassinat de Moussa Dadis Camara. C’est tout ça qui a fait qu’on a fait deux de Transition. Parce qu’on a fait 2009 et 2010. C’est pourquoi, cette fois-ci, nous demandons la liste nominative des membres pour que demain, que Dieu en garde, si durant la Transition il y a des problèmes, qu’on puisse identifier ceux qui étaient les membres du CNRD. Vous savez aujourd’hui, le jugement de l’affaire 28 septembre est attendu. Et, aujourd’hui nous connaissons la majorité des membres du CNDD. Chacun de nous connaît qui a été membre du CNDD, qui a des responsabilités. Le Colonel Tiegboro fait partie du CNDD. Il fait partie de ceux qui étaient au stade du 28 septembre, il chassait les gens avec sa jupe… Quand le jugement viendra, personne ne se trompera. C’est pourquoi nous demandons que les membres du CNRD soient connus. Connaître la durée de la transition est nécessaire. Plus on tire en longueur, plus il y a des risques devant. Il faut que la transition soit brève. Il s’agit d’aller vers les instructions qui régissent un état, une République. C’est aussi simple que ça », a dit Bakary Goyo Zoumanigui.

S’agissant des assises nationales lancées en début de cette semaine par les autorités de la Transition, le vice-président de l’UFR n’y est pas opposé. Mais, la formule ‘’vérité et pardon’’ ne le convainc pas. Il souhaite que la « justice » intervienne pour sanctionner les coupables et apaiser les victimes.

« On nous parle des assises nationales, on dit vérité et pardon. Partout ailleurs on dit vérité, justice et pardon. Et, la plupart du temps, les pays où cela a eu lieu, ce sont des pays qui ont connu des régimes autoritaires. Entre 1984 et 1985, tout le monde pensait que des assises nationales allaient avoir lieu en Guinée, suite à la chute du régime Sékou Touré. Tel n’a pas été le cas. Il faut que cela ait lieu. Il faut qu’il y ait les assises nationales, la conférence nationale. Quel que soit le nom qu’on va donner, il faut que cela ait lieu, qu’on dise la vérité, qu’on fasse la part de justice et que ceux qui sont coupables de quelque chose soient condamnés à la hauteur de leur forfaiture et que les innocents soient libérés, et les victimes et parents des victimes soient rétablis dans leurs droits », a dit honorable Bakary Goyo Zoumanigui.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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