Me Sidiki Bérété en colère : « la CRIEF n’est que l’instrument du sale boulot »

La colère est grande chez les avocats de Kassory Fofana et Cie après la décision du juge des référés de la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières). Ce dernier a rejeté ce mardi, 26 avril 2022, leur demande de mise en liberté, ordonnant le maintien en détention de l’ancien Premier ministre guinéen et des anciens ministres Dr Mohamed Diané et Oyé Guilavogui. Me Sidiki Bérété, membre du pool d’avocats de Kassory Fofana et Cie, dénonce une décision illégale d’une justice aux ordres, et annonce que son camp va immédiatement relever appel.

« Malheureusement, l’histoire sombre de la justice guinéenne s’affiche encore de plus. Pour prouver que la CRIEF n’est que l’instrument du sale boulot des hommes du coup d’Etat. On vient de rejeter l’ensemble de nos demandes, malgré nos moyens, rejeter notre demande de mise en liberté et maintenir nos clients en détention. Imaginez, nous avons démontré l’impossibilité de l’article 461, parce qu’il faut que l’individu soit arrêté en flagrant délit. Cela a été démontré. On a démontré aussi que l’article sans 114 alinéa 2 démontre indique que quand une infraction est traitée par une procédure spéciale, la flagrance est impossible. On a démontré le jeu d’intelligence du parquet en ce qu’on appelle l’estoppel.

Le fait de faire un revirement de procédure au détriment d’autrui. On a démontré non seulement l’exception d’inconstitutionnalité, parce que la charte de la transition, en son article 12, interdit toute poursuite pour des faits antérieurs. Et l’article 4 de l’ordonnance modifiée qui crée la CRIEF autorise la poursuite des infractions antérieures. Entre la charte de la transition, qui remplace présentement la constitution, et l’ordonnance, qui est qui est une loi organique, c’est la charte qui domine. On a démontré effectivement que ces infractions-là ne peuvent être poursuivies en flagrance. Donc, nous allons immédiatement relever appel », a annoncé l’avocat.

Ibrahima Kassory Fofana (ancien Premier ministre), Dr Mohamed Diané (ancien ministre des Affaires présidentielles et de la défense nationale) et Oyé Guilavogui (ancien ministre de l’Environnement, des eaux et forêts) sont en détention préventive depuis le 6 avril 2022, à la Maison centrale de Conakry. Ils sont poursuivis par le parquet spécial de la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières) pour des faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption et complicité.

Guineematin.com vous propose de lire ci-dessous la décision du président de la CRIEF sur la demande de mise en liberté formulée par leurs avocats :

Mamadou Laafa Sow et Mohamed Doré pour Guineematin.com

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