En prison depuis le 20 avril dernier, Mamadou Saliou Camara, un apprenti-chauffeur converti en conducteur de taximoto, a comparu hier, jeudi 05 mai 2022, devant le tribunal correctionnel de Mafanco. Il est poursuivi pour « abus de confiance » portant sur une moto. A la barre, le prévenu a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Et, au terme des débats, le ministère public a requis 3 ans de prison à son encontre, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Devant cette juridiction de première instance, Mamadou Saliou Camara a reconnu avoir vendu la moto du plaignant Aboubacar Demba Camara sans le consentement de ce dernier.
« C’est mon ami. Il m’a donné sa moto pour que je travaille avec. J’ai pris la moto et j’ai commencé à travailler. À un moment donné, la moto a commencé à tomber en panne. Je suis allé lui dire cela. Pour une deuxième fois, quand la moto est tombée en panne, je l’ai vendu. Je voulais utiliser cet argent-là pour financer mon projet de voyage sur le Sénégal. Un jour, après la vente, il (partie civile) est venu me trouver à Madina. Il m’a demandé après la moto, je lui ai dit que je l’avais revendue. Il m’a dit si je connaissais celui à qui je l’ai vendue pour qu’on aille récupérer la moto. J’ai dit : non, à moins que je le vois de passage. C’est ainsi qu’il m’a pris pour me conduire à la gendarmerie avec les 3 millions qui étaient sur moi », a expliqué Mamadou Saliou Camara.
De son côté, Aboubacar Demba Camara a dit avoir été abusé par son ami. Il assure que Mamadou Saliou Camara a profité de sa maladie pour revendre sa moto et se cacher de lui.
« Quand j’ai acheté la moto, c’est moi-même qui l’a conduis. Quelque temps après, je suis tombé malade. Comme c’est un ami, en plus il ne travaillait pas en ce moment, j’ai décidé de lui confier ma moto pour qu’il travaille et me verse la recette. Quand il a commencé à travailler, parfois il m’envoyait 50 à 100.000 francs comme recette. Parfois aussi il vient me dire qu’il était dans les mains de la police ou qu’il a accidenté quelqu’un. Vu qu’à chaque fois il venait avec un argument, j’ai décidé de lui retirer la moto. Sa sœur et lui-même m’ont plaidé de ne pas retirer la moto. Depuis que je lui ai remis la moto ce jour, je ne l’ai jamais revu. Quand je l’appelle, il me dit qu’il a passé la nuit au commissariat. Finalement j’ai décidé d’aller à sa recherche là où il travaille à Madina. Quand je l’ai vu, d’abord il m’a dit que la moto se trouve chez son grand. Nous sommes allés là-bas, mais rien. Comme il ne voulait pas me dire la vérité, je l’ai envoyé à la gendarmerie. C’est là qu’il a reconnu avoir vendu la moto et qu’il avait 3 millions dans son sous-vêtements », a indiqué Aboubacar Demba Camara, tout en précisant qu’il a désisté de sa plainte à la demande du frère du prévenu qui s’est engagé à rembourser la moto.
Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé au tribunal de retenir Mamadou Saliou Camara dans les liens de la culpabilité. Et, « pour la répression, de le condamner à 3 ans d’emprisonnement ».
Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 19 mai prochain.
Malick Diakité pour Guineematin.com
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