Mamou : SOS pour le secteur Roûmirgo, quartier Télico, qui manque de tout !

Tierno Mamadou Kaly Sow

Situé à 12 kilomètres de la commune urbaine de Mamou, le secteur de Roûmirgo, relevant du quartier Télico, est dépourvu d’infrastructures sociales de base. Cette localité, à vocation agro-pastorale, est une zone difficile d’accès à cause du mauvais état de la route. Interrogés par le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture, des citoyens de Roûmirgo ont expliqué leur calvaire et interpellent les autorités.  

Le secteur de Roûmirgo ne dispose pas d’un poste de santé, ni d’un terrain de football. Les sentiers qui mènent sur place sont impraticables. Il n’y a également pas d’adduction d’eau et de poste de santé. La seule école de la localité, composée de 3 classes et construite par la communauté, est tenue par un enseignant contractuel. Elle compte quelques 200 écoliers. Roûmirgo est une des localités oubliées de Mamou.

Elhadj Mamadou Ghourtouby Barry, natif du village Roumirgo

Elhadj Mamadou Ghourtouby Barry, natif de la localité, résume les conditions d’existence de ses concitoyens en ces termes : « cette localité mérite d’être accompagnée pour son développement puisqu’elle est en manque de manque. Nous avons besoin de routes et d’eau. La seule école que nous avons ici, c’est une école que la communauté a construite. Nous avons beaucoup d’enfants qui sont en âge d’aller à l’école, mais par manque de moyens, certains sont là, non scolarisés. Les citoyens souffrent énormément. Ils parcoururent plus de 7 kilomètres pour avoir de l’eau au niveau des sources naturelles. Ils peuvent rester plus de deux heures pour avoir un sceau d’eau. Une eau qu’on ne peut pas boire. Tous les dimanches, nous sortons pour ouvrir des routes entre nos villages. Il n’y a aucune infrastructure ici. L’État n’existe presque pas dans notre village. Nous invitons le gouvernement à nous venir en aide. Surtout aujourd’hui notre priorité c’est comment avoir des forages ou des puits ordinaires au moins. L’eau est indispensable. Nos animaux meurent par manque de cette denrée. Tout ce qui existe ici, c’est l’œuvre des résidents et ressortissants du village. C’est la contribution du village. Le seul enseignant qui est là ne veut plus rester. Pour venir ici, il faut 40 mille GNF avec les taxi motards. Pour déplacer une voiture et venir ici, ce n’est pas moins de 400.000 ou 500.000 GNF. Quand le malade ne peut pas s’asseoir sur la moto, il faut utiliser un hamac pour l’envoyer à l’hôpital », a-t-il expliqué.

Même son de cloche chez Tierno Ibrahima Sow, président des jeunes de Roûmirgo, qui invite les autorités à voler au secours de la localité. « Les jeunes d’ici n’ont aucune infrastructure. Pas de terrain de football, ni un foyer de jeunes. Nos enfants se promènent toute la journée parce que le seul enseignant qui est là ne peut pas gérer trois groupes pédagogiques en même temps. Nous invitons nos parents à revenir au village, à venir construire ici. Au lieu d’acheter une parcelle à 100 millions GNF en ville, pourquoi ne pas venir ici construire sur les terrains de nos ancêtres. Je les invite à revenir au village pour promouvoir l’agriculture. Evitons de dire qu’il y a des sorciers ici et qu’ils vont nous faire du mal quand on fait des réalisations… Nous demandons à l’État de nous aider. Nous avons des basfonds ici pour l’agriculture, mais par manque de moyens, il n’y a pas un bon rendement. Nous demandons au gouvernement de nous soutenir », a-t-il lancé.

De son côté, madame Diaraye Sow, présidente des femmes de Roûmirgo, est revenue sur les difficultés que les femmes rencontrent. « Nous les femmes, nous rencontrons d’énormes difficultés. Le problème épineux, c’est l’eau. Nous parcourons 5 à 7 kilomètres pour avoir un sceau ou un bidon d’eau. Quand une femme est malade, surtout les femmes qui sont en état de famille, nous avons toutes les difficultés. Certaines personnes sont transportées sur des hamacs. Nous demandons à l’État de nous aider, surtout pour avoir des forages et un poste de santé », implore-t-elle.

De retour de Roûmirgo, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

Tél :625698919/65734393

Facebook Comments Box