Le leader, les militants et sympathisants du parti de l’unité et du renouveau (PUR) ont battu le pavé à Conakry ce mardi, 10 mai 2022, pour réclamer l’agrément de leur parti au ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation (MATD). Ils ont fait le tour de la commune de Dixinn, avec des pancartes en mains, pour réclamer leur « droit qui est longtemps confisqué par le ministre Mory Condé », rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Cette marche pacifique de réclamation est partie du domicile de Mamadou Louda Baldé, le président du PUR, à Dixinn Port. Elle est allée à Dixinn Terrasse, à Dixinn Echangeur a fini Dixinn Port (d’où elle était partie). La marche a été pacifique de bout en bout et elle n’a pas été dispersée par les forces de l’ordre.
Devant ces militants et sympathisants, Mamadou Louda Baldé a fait une déclaration dans laquelle il est revenu sur ce qui l’oppose au MATD et les raisons de la tenue de la présente marche.
« Depuis août 2020, nous avons remis toute la documentation légale pour être comme un parti. Mais, avec l’ancien système, on n’a pas pu être rétabli dans nos droits. On a écrit une lettre à l’ancien chef de l’État, Alpha Condé, pour le rencontrer afin qu’il nous dise pourquoi jusqu’à présent le parti PUR n’a pas obtenu son agrément. Au mois de juin, la même chose. Le mois de juillet, nous avons fait une conférence où nous avions dit que nous allons sortir. Entretemps, le coup d’Etat est intervenu… Au mois de janvier, à mon fort étonnement, je vois le gouvernement de Mamadi Doumbouya donner l’agrément à certains partis politiques. Mais, pourquoi pas nous ? Donc, je suis parti au ministère, je me suis rendu compte qu’on est victime de notre véracité à travers nos discours pour que le Colonel Mamadi Doumbouya s’en sorte dans l’honneur. Apparemment, c’est ce qui ne plaît pas à certaines personnes qui sont avec lui. Ils ont donné l’ordre au ministre Mory Condé de ne pas nous donner notre agrément. Nous sommes allés jusqu’à rencontrer le ministre, le ministre nous a donné son numéro, on l’a écrit et réécrit. Mon informateur m’a souligné qu’il faut caresser le CNRD. Il faut leur dire ce qu’ils veulent entendre. Donc, ils ont mis un pied sur l’agrément du PUR. On a utilisé tous les recours légaux qui étaient en notre possession, mais impossible… Si nos documents avaient de problèmes, c’est à eux de nous dire qu’est-ce qui ne va pas. Mais, le fait qu’ils ont reçu des instructions de nous mettre à l’écart, il a été obligé d’exécuter les ordres. Donc, aujourd’hui, nous avons réunis nos militants et sympathisants, marcher pacifiquement, pour scander l’obtention de notre agrément. La détermination qu’on a, c’est la même détermination que le Colonel avait en enlevant le président Alpha Condé au pouvoir. On a la même détermination jusqu’à ce que nous soyons rétablis dans nos droits. Je parle le nom du Colonel Mamadi Doumbouya, parce que c’est lui le CNRD. C’est lui qui donne des ordres », a expliqué Mamadou Louda Baldé.
Le leader du Parti de l’Unité et du Renouveau semble très déterminer à mener le combat jusqu’à l’obtention de son agrément. C’est pourquoi il compte étendre les manifestations dans les prochains jours à travers la ville de Conakry.
« Le Colonel Mamadi Doumbouya n’a que trois options : la première, c’est donner l’ordre à sa force spéciale de nous exécuter. Etant un ancien militaire, je suis moralement prêt et nos militants et sympathisants sont fins prêts. La deuxième option, c’est de donner une instruction aux juges de nous arrêter, de nous amener à la maison centrale. Nous sommes fins prêts. La troisième option, j’espère que le Colonel va prendre de la hauteur en disant qu’il est venu lutter contre l’injustice. À travers une certaine justice, il faut qu’il rétablisse certains droits comme celui du PUR. Qu’il donne l’ordre à son ministre Mory Condé de nous donner notre agrément dans la plus grande l’égalité et dans la plus grande tranquillité. J’espère que cette option va être la dernière. J’espère que le Colonel va prendre de la sagesse. Et, je dis à mes militants et sympathisants que si quelqu’un doit mourir, je préfère mourir dans ce combat. Et, si je meurs, enterrez moi auprès de mon père ici à Dixinn et continuez le combat jusqu’à votre dernière cellule vivante. Le seul militant qui va rester, il va scander jusqu’à ce qu’il obtienne l’agrément du parti. Les prochaines étapes, nous irons faire les sit-in devant le palais Mohamed V, devant le ministère de l’Administration, devant le stade du 28 septembre, le littoral de Ratoma (…) jusqu’à ce qu’on soit rétabli dans nos droits. Nous n’allons pas lâcher. Ce n’est que le début », a martelé Mamadou Louda Baldé.
À suivre !
Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com
