Suspension de la récupération des domaines de l’Etat : l’UFR espère « que toutes les leçons seront tirées »

Amorcées à Conakry il y a quelques mois, les opérations de récupérations des domaines de l’Etat ont été officiellement suspendues cette semaine par les autorités de la Transition. Cette décision de la junte militaire a visiblement été accueillie à l’UFR (Union des forces républicaines) avec un optimisme prudent. En tout cas, à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de ce parti hier, samedi 21 mai 2022, Boubacar Barry, vice-président de ladite formation politique, était d’une joie mesurée.

Il a dénoncé la violation des lois avec laquelle cette opération a été entamée et a espéré que toutes les leçons seront tirées par les autorités avant la reprise de ces opérations, rapporte Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Tout d’abord, le vice-président de l’UFR a exprimé son indignation face à la hargne et la violation dont les autorités ont jusque-là fait preuve dans ces opérations de récupération des domaines de l’Etat.

Boubacar BARRY, vice-président de l’UFR

« On a tous observé comment tout cela à commencer. Ça a commencé dans l’improvisation, par la violation des procédures légales en la matière. Et, notre président en a été la première victime. On a beau interpellé les structures de l’administration concernées par cette question à l’occurrence le ministre de l’urbanisme et de l’habitat qui était notre interlocuteur avec lequel ce bien avait été dissipé et scellé dans les conditions réglementaires en vigueur. Ils ont insisté et persisté pour que le patrimoine bâti s’approprie la paternité de cette opération. On a finalement vu comment tout cela s’est passé. On a observé la violation flagrante de la procédure judiciaire. Mais, ils ont fait la sourde oreille et ils ont continué sur le processus en commençant par Conakry dans un environnement et dans une procédure de deux poids deux mesures. On a vu des décisions qui ont été prises en faveur de certains quartiers par rapport à cette mesure et on en a vu dans d’autres quartiers où ces décisions ont été exécutées… Maintenant que ces opérations se transportent à l’intérieur du pays avec la même forme, vous avez vu la levée de bouclier des sages, des autorités morales, les structures sociales (…), tout le monde a estimé que ce n’est pas la bonne méthode » a dénoncé Boubacar Barry.

Finalement, le vice-président de l’UFR s’est réjoui à demi-mots de la suspension de ces opérations.

« On ne peut que se réjouir tout en espérant que toutes les leçons seront tirées, parce qu’on voit que par anticipation on réclame les documents, on fait l’arbitrage et on confie le travail à une commission technique. Mais, une chose doit être constante dans l’esprit de chacun d’entre nous, c’est le principe de la continuité de l’Etat. Il est inacceptable et inapproprié de dire que les actes administratifs pris au temps d’un président sont ceux valables par rapport à d’autres présidents qui ont été aussi élus. Le préfet de Siguiri s’abrite dans son coin là-bas pour dire que seuls les documents qui ont été mis au temps du président Sékou Touré restent valables, mais ceux qui ont été mis au temps de Lansana Conté jusqu’à Alpha Condé n’étaient pas valables. A quel titre ? Qu’est-ce que le premier a de plus que les autres ? Vous voyez un peu la frustration que ce genre de propos peut entraîner », a fustigé Boubacar Barry.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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