Célébration du mois de l’enfant en Guinée : le gouvernement annonce les couleurs

En prélude à la célébration du mois de l’enfant en Guinée, Akoï Guilavogui, le Directeur national de l’enfance au ministère de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables (MPFEPV), accompagné des services techniques impliqués, a animé une conférence de presse ce samedi, 28 mai 2022, dans la salle de conférence de ladite Direction, a constaté un journaliste que Guineematin.com a dépêché sur place.

A cette occasion, le Directeur national de l’enfance a rappelé le thème central de cette célébration, intitulé « Éliminer les pratiques néfastes affectant les enfants : progrès en matière de politiques et de pratiques depuis 2013 ». Mais, au niveau national, ces activités seront réalisées sous le signe de « l’engagement face aux violations des droits de l’enfant ».

Selon Akoï Guilavogui, la Guinée a enregistré d’importants progrès dans la promotion et la protection des droits de l’enfant. Et ce, dans tous les domaines liés à l’enfance.

Akoï Guilavogui, Directeur national de l’enfance

« Il est vrai que l’Etat est toujours dans la disponibilité de faire plus. Mais ça dépend comment en famille nous sommes réceptifs par rapport aux notions des droits de l’enfant. Comment en famille nos pratiques peuvent être conciliantes avec nos aspirations relatives aux droits de l’enfant. Beaucoup d’efforts sont faits par l’Etat. A titre d’exemples, beaucoup d’écoles sont construites, vous avez des campagnes de sensibilisation par rapport à la supplémentation en vitamines, pour être dans le domaine de la santé, vous avez un tribunal pour enfant qui est opérationnel, vous avez des services dédiés aux enfants au sein de la gendarmerie et de la police avec l’OPROGEM (l’Office national de la protection genre, enfance et des mœurs). A cela s’ajoute un véritable arsenal juridique de prévention et de protection des droits de l’enfant, au nombre desquels le Code de l’enfant. Mais aujourd’hui, les violences sont commises beaucoup plus en milieu familial. C’est pourquoi l’Etat doit travailler pour la protection de l’enfant pour que ce milieu-là soit celui qui protège le mieux l’enfant. Ceci dit, l’Etat va poursuivre effectivement ses efforts de construction d’infrastructures et l’amélioration d’offres de services et d’accès aux enfants de toutes les catégories sociales. C’est cet élan que nous avons pris. Et nous bénéficions de l’accompagnement de nos partenaires traditionnels comme le PNUD à travers l’UNICEF, Plan-Guinée, Child fund, Village d’enfant… Et si vous regardez dans la Charte de la transition, vous comprendrez que la question de préservation de la dignité, de l’intégrité physique et mentale des enfants fait partie des objectifs et de la vision du CNRD, avec à sa tête le Colonel Mamadi Doumbouya », a expliqué le Directeur national de l’enfance.

De son côté, la présidente du parlement des enfants, l’Honorable Mariame Diallo, âgée de 12 ans et élève en 8ème année,  déplore l’augmentation du nombre de cas de violence subie par les enfants.

Honorable Mariame Diallo, Présidente du Parlement des enfants des Guinée

« En Guinée, les enfants subissent beaucoup de cas de violences. Nous retiendrons entre autres, les violences domestiques, les viols, les mariages forcés, les mutilations génitales. Pour le cas des viols, il y en a qui disent que c’est lié à l’habillement, mais c’est faux. Puisqu’un enfant de moins de 10 ans ne peut pas choisir son habillement et ils ne sont pas à l’abri des prédateurs sexuels », a dénoncé la jeune parlementaire.

A titre illustratif, Dr Thierno Sadou Diallo, de la médecine légale, a expliqué que durant les cinq premiers mois de l’année (c’est à dire du mois de janvier à celui de mai 2022), 1 420 cas de violences ont été recensés à travers les services compétents avec réquisition. De ce chiffre alarmant, les violences sexuelles arrivent de loin en tête.

Dr Thierno Sadou Diallo, représentant de la médecine légale

« Parmi ces cas, il y a 371 cas répertoriés sur les mineurs, à savoir des personnes ayant moins de 18 ans dont 74% d’agressions sexuelles, 13,5% ce sont des violences physiques faites sur les garçons et 12,5% sur les filles », a-t-il déclaré.

Selon le conférencier, le mois de l’enfant de cette année sera lancé le 1er juin à Kankan par le Premier ministre Chef du gouvernement, Mohamed Béavogui, accompagné de la ministre de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, Aïcha Nanette Conté. Il sera suivi des actions de plaidoyers, de remise de matériels et kits de réinsertion des enfants, des visites et des dons divers aux structures d’accueil et de prise en charge des enfants.

La journée proprement dite sera célébrée du 28 au 30 juin 2022 au chapiteau By Issa à travers des journées portes ouvertes sur la problématique de la récurrence des droits de l’enfant.

Pour rappel, le mois de l’enfant en Guinée tire son origine de la célébration de la journée de l’enfant africain depuis 1992, qui commémore le massacre des écoliers noirs de SOWETO, en Afrique du Sud, le 16 juin 1976.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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