C’est une activité qui consiste à recenser les familles très pauvres pour finalement les assister pour la dépense quotidienne. Cette action permettra de réduire le taux de pauvreté. Et, une base de données sera enfin créée pour avoir un registre social unifié pour le pays. L’activité est pilotée par le ministère des affaires sociales, de la promotion féminine et des personnes vulnérables, à travers le fonds de développement social et de l’indigence. Elle a été lancée hier, jeudi 02 juin 2022, à la maison des jeunes de Boké, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans cette zone minière.
La cérémonie de lancement de ces opérations de sensibilisation sur le ciblage des ménages pauvres et indigents pour le registre social a mobilisé les préfets, les sous préfets et les maires de toutes les communes rurales et urbaines relevant de la région administrative de Boké. Elle a été présidée par Yassy Roger Klonon, le secrétaire général du ministère de l’action sociale. Et, dans son intervention, il est revenu sur le taux de pauvreté dans la région de Boké.
« La région de Boké avec 46% de pauvres est parmi les régions les plus affectées en Guinée. L’extrême pauvreté touche plus de 13% de la population de la région. 17% des usagers des structures de santé de Boké sont à plus de 10 kilomètres de la structure sanitaire la plus proche. Plus de 12% des usagers se plaignent du manque d’hygiène au sein des formations sanitaires. En termes d’accès à l’eau, 37% des ménages de la région de Boké utilisent une eau non potable », a révélé Yassy Roger Klonon.
Pour le directeur général des fonds de développement social et de l’indigence, Lansana Diawara, deux options sont possibles pour les responsables chargés de la lutte contre la pauvreté.
« La première est d’investir dans les secteurs comme l’éducation, la santé ou en un mot les services sociaux de base. Toutefois, cette option profite aussi aux non-pauvres et n’est pas socialement juste. La seconde option consiste à identifier les pauvres pour leur allouer de façon exclusive les bénéfices d’un programme. Les pauvres sont donc ciblés de sorte qu’ils soient les seuls bénéficiaires du programme ou de la politique. Ainsi, les dépenses effectuées par l’Etat vont aux pauvres seuls. Ces politiques sont plus efficaces et contribuent à réduire les inégalités », a indiqué Lansana Diawara.
De son côté, le gouverneur de la région administrative de Boké, colonel Sékouba Trésor Camara, a promis de soutenir cette initiative du gouvernement. Et, il a demandé aux administrateurs locaux d’être à la disposition des agents recenseurs qui seront déployés sur le terrain.
« La mise en œuvre de ce délicat projet ne sera possible que grâce à l’implication effective des communautés que vous représentez ici en tant que préfet, sous-préfet et maire. J’en appelle alors à votre sens de responsabilité et votre dévouement dans le processus de ciblage qui vient d’être lancé pour nous permettre d’atteindre les extrêmes pauvres. Nous rassurons que la région de Boké s’impliquera activement dans ce processus. Je demande ainsi à tous les préfets, sous-préfets et les maires de nous proposer un plan de communication efficace de nature à permettre un meilleur partage de la communication dans la région de Boké », a dit colonel Sékouba Trésor Camara.
Pour sa part, le Colonel Mamadou Ciré Bah, le préfet de Boffa, a promis d’œuvrer pour la réussite de ces opérations.
« Cela traduit la volonté du gouvernement de sortir le Guinéen de l’ornière. Aujourd’hui, le Guinéen vit dans une pauvreté inexplicable. Il vous suffit de vous rendre dans un village pour savoir dans quel état est en train de vivre nos compatriotes. Cet atelier nous outille pour nous permettre de participer à l’identification des pauvres pour qu’ils se retrouvent dans une base de données pour qu’enfin l’Etat puisse leur venir en aide. Ça sera une forme de redistribution des ressources nationales. La pauvreté peut être un facteur de la déviation de la jeunesse. Car, une jeunesse pauvre est exposée à un enrôlement au terrorisme ou de la criminalité de toute sorte. Donc, c’est un premier pas et nous sommes prêts à accompagner dans le cadre des sensibilisations et tout le reste », a indiqué Colonel Mamadou Ciré Bah.
De Boké, N’Diaré Diallo pour Guineematin.com
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