Prison civile de Télimélé : « chaque détenu n’a droit qu’à un litre d’eau par jour »

C’est un constat alarmant que le ministre de la justice et des droits de l’homme a fait lors de son séjour de travail à Télimélé. Me Moriba Alain Koné a visité notamment la prison civile, où il a trouvé inacceptables les conditions de détention, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

Dans le cadre de l’immersion du gouvernement dans la région administrative de Kindia, le ministre de la justice et des droits de l’homme, Me Moriba Alain Koné, a effectué une visite de travail ce mardi 14 juin 2022 à Télimélé. Le garde des sceaux s’est rendu notamment à la prison civile pour s’enquérir des conditions de détention. Et son constat sur le terrain est très alarmant.

« J’ai trouvé que la cour de la prison civile est spacieuse, mais malheureusement, elle est en dessous de la taille normale pouvant permettre aux détenus de rester dehors au moins pendant la journée. Ils sont tous concentrés à l’intérieur où ils font tous leurs besoins sans le moindre recours. Il n’y a pas de latrines et pas de pharmacie pour les soins des détenus. Et chacun d’eux n’a droit qu’à un litre d’eau par jour, dont la qualité aussi laisse à désirer », a déploré le ministre.

Choqué par cette situation, il a donné des instructions pour que ces problèmes soient rapidement résolus. « J’ai donné l’ordre de tout mettre en œuvre pour régler les problèmes d’eau, de latrines et de médicaments », a-t-il indiqué. Par ailleurs, Me Moriba Alain Koné a demandé à la justice de paix d’accorder une liberté provisoire à trois filles mineures qui sont incarcérées depuis près de deux ans sans jugement à la prison civile de Télimélé.

En plus de la prison, le ministre de la justice et des droits de l’homme a visité aussi les bureaux de la justice de paix. Et là aussi, la situation est loin d’être reluisante. D’abord, la justice n’a pas de local depuis 2007, année à laquelle ses bureaux ont été détruits à l’occasion de l’insurrection populaire de janvier-février 2007. Le bâtiment qu’elle occupe appartient normalement à la jeunesse, et se trouve dans un piteux état.

Le local est non seulement petit, non équipé et mal entretenu. Et c’est la bibliothèque préfectorale qui sert de salle d’audience à la justice. Autant d’ingrédients réunis pour provoquer la colère de Me Moriba Alain Koné. Il fustigé les conditions de travail du personnel judiciaire, qui selon lui, pouvait faire mieux pour redorer un peu l’image de cette maison de justice.

De Télimélé, Ousmane Dieng pour Guineematin.com

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