« Quand les dirigeants et les religieux seront droits, le peuple le sera » (Général Idi Amin)

Le Forum interreligieux pour la paix et la cohésion sociale en Guinée, organisé par le Conseil national de la transition (CNT), a pris fin ce vendredi, 15 juillet 2022. Au terme de cette rencontre, le ministre délégué à la défense, le Général Aboubacar Sidiki Camara « Idi Amin » a mis l’occasion à profit pour adresser un message fort aux dirigeants politiques et religieux venus de tous les horizons sur leur responsabilité, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est le ministre délégué à la défense nationale qui a représenté le gouvernement à cette cérémonie de clôture du Forum interreligieux de deux jours tenu au Palais du peuple. Dans son discours, le Général Aboubacar Sidiki Camara a tenu un discours qui a émerveillé l’assistance. L’officier a tout rappelé les raisons de l’organisation de ce forum.

Général à la retraite Aboubacar Sidiki Camara, ministre de la défense nationale

« Le dialogue interreligieux est une initiative du président de la transition, chef de l’Etat, que le CNT a organisé en vue de prôner la paix, la cohésion sociale. Pendant ces deux jours, vous avez travaillé d’arrache pieds pour proposer à la Guinée des pistes de solutions aux différentes crises sociopolitiques qu’on traverse depuis un certain temps. Ces crises, vous le savez bien, ont souvent entraîné des violences avec des dégâts matériels importants et parfois des pertes en vies humaines. Tous ces facteurs, auxquels s’ajoutent la maladie Ebola, le Covid19 et autres phénomènes climatiques comme les inondations… »

Ensuite, le Général Aboubacar Sidiki Camara, dans un discours franc, appuyé d’invocations de versets du Coran, a rappelé la mission dévolue aux religieux dans le processus en cours en Guinée. « Depuis la nuit des temps, les religions constituent le fondement de toute initiative de paix et de vie en communauté de par le monde. Elles sont même fondées sur le socle du pardon, de l’acceptation de son prochain.  En République de Guinée, majoritairement composée de musulmans et de chrétiens, nous n’avons pas de problèmes interreligieux. Les deux religions s’unissent plutôt. Aucun musulman averti ne peut contester que le premier soutien apporté à notre religion fut par les chrétiens…. J’appelle les deux religions à se donner la main. Parce que, vous savez, les chefs politiques que nous sommes, nous sommes entre la population et les problèmes de ce monde d’ici-bas. Et vous, vous êtes entre la population, nous, le monde d’ici-bas et l’au-delà. Vous êtes entre nous et le monde d’ici- bas pour nous éclairer. Vous devrez donc nous éduquer. Vous devrez nous éclairer. Vous devrez nous rappeler. Vous, vous n’avez de camp que celui de Dieu… Quand les dirigeants et les religieux seront droits, le peuple sera droit. Il n’y a pas d’équivoque là-dessus. Vous n’avez pas de parti pris, soyez justes… Sachez que vous et nous, nous serons interrogés demain. Rappelez-vous des versets du « Moulk ». Le jour où il n’y aura pas d’autres chemins où aller sauf face à Dieu.  Ce jour-là, nous les ministres que vous vénérez aujourd’hui, les chefs d’Etats, vous allez voir tout le monde enchaîner au bras, enchaîné au cou, enchaîné au pied, pourtant tu n’as pas où aller parce qu’on a géré les hommes et leurs biens dans cette vie.  C’est à cause de ce pouvoir-là qu’on va se tuer ? On vous demandera si vous nous aviez averti, si vous aviez éduqué votre peuple, si vous aviez informé votre Oumma. Ce jour-là vous serez demandé. Que Dieu vous facilite toutes ces choses…», a lancé le ministre face aux religieux fortement mobilisés.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

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