Kakoni (Gaoual)- Télimélé : les usagers de la route dénoncent les gendarmes postés à Karmafassa

La commune rurale de Kakoni, l’une des 8 collectivités de Gaoual, relevant de la région administrative de Boké, avec 42 mille habitants, répartis sur 12 districts, est confrontée à un sérieux problème d’insécurité.

Selon plusieurs sources locales qui ont contacté un journaliste de Guineematin.com, une équipe de trois gendarmes sème la terreur chez les usagers de la route Kakoni-Télimélé.

Mamadou Aliou Diallo, un des citoyens de la localité témoigne avoir été arnaqué par ces agents, alors qu’il était malade et cherchait à venir se faire soigner à Conakry.

Mamadou Aliou Diallo, victime d’arnaque à Kakoni

« Cette équipe de trois gendarmes est postée au niveau du village de Karmafassa, situé à la lisière entre Kakoni (dans la préfecture de Gaoual) et Santou (une commune rurale de Télimélé). Quiconque arrive là-bas est victime d’arnaque de la part de ces agents. Des fois même, l’intéressé est battu et humilié. Moi, j’étais récemment à Kakoni. Entretemps, je suis tombé malade, je ne pouvais même pas conduire mon pick-up. J’ai pris mon jeune frère pour m’accompagner. Lorsque nous sommes arrivés au niveau de ce barrage, ils m’ont fait garer pour demander de l’argent. J’ai tout fait pour expliquer que je suis malade, il a fallu que je débourse un montant pour pouvoir quitter les lieux. Pourtant, j’avais appelé le préfet de Gaoual et le Commandant du groupement basé à Kounsitel. Mais, les gendarmes ont exigé que je paie 300 000 francs guinéens ; sinon, qu’ils n’allaient pas me rendre mes dossiers. Il se trouve que même les conducteurs de moto ne sont pas à l’abri de tels agissements, encore moins les transporteurs routiers et les passagers. Si un véhicule arrive, ils font débarquer tous les bagages, parfois sous la pluie et dans la boue. Tu ne peux rien faire pour passer sans payer de l’argent. Récemment, ce sont les bagages de notre imam, Chérif Fadri, qui ont été débarqués là-bas. Il a fallu que le religieux vienne donner de l’argent pour débloquer ses bagages », a dénoncé ce professionnel de la santé qui est natif de Kakoni.

Un responsable des conducteurs des taxi-motos confirme ce comportement déplorable des agents de la sécurité. Selon Ibrahima Koulibaly, alias Bacer, ces gendarmes font tout sauf d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.

« Ils font pleurer toute personne qui passe par là-bas. Nous en avons marre d’eux. Nous, conducteurs de taxi moto, n’osons pas traverser cette localité de Karmafassa pour aller à Santou. Ils te font arrêter pour te faire payer jusqu’à 100 mille francs pour pouvoir faire libérer ta moto. Même si tu passes et que tu repasses à la même heure, même si tu fais plus de cinq traversées, tu dois payer autant. Cela fatigue tous les usagers. Et les gens sont vraiment fatigués d’eux. Nous avons informé le maire et le Sous-préfet de Kakoni. Mais, ils n’ont rien pu faire », a dit Bacer.

Interrogé, Alpha Ousmane Diallo, le maire de la commune rurale de Kakoni a déploré cette situation.

« C’est vraiment regrettable. Je suis informé de la présence de ces agents. Ils sont là depuis longtemps. J’ai parlé au Préfet de Gaoual. J’ai été informé que ces gendarmes relèvent de la gendarmerie départementale de Labé. Mes administrés se plaignent régulièrement d’eux. J’ai tout fait pour que cela cesse, mais je n’ai pas pu pour le moment. Lorsque j’ai parlé avec leur chef basé à Labé, celui-ci m’a dit qu’ils sont là à la recherche des produits pharmaceutiques. Et, j’ai dit que Kakoni, avec 42 mille habitants, n’a aucune pharmacie. Comment les gens vont-ils se faire soigner ? Alors qu’on est enclavé, nos routes sont très dégradées, si les gens parviennent à envoyer des marchandises chez nous, pourquoi les dépouiller ? Cela me désole et me révolte », s’est indigné le maire de Kakoni, qui ne sait plus quoi faire pour arrêter ce calvaire contre ses concitoyens.

A la faveur de la prise du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), les nouvelles autorités avaient mis fin à tous les barrages, à travers le pays, à l’exception de ceux conventionnels. Mais, dans certaines localités isolées du pays, de petits malins, réfractaires à l’esprit du CNRD, continuent de saboter les actions et l’élan des autorités du pays, en dressant les populations contre le CNRD et son chef, le colonel Mamadi Doumbouya. C’est le cas de ces gendarmes et de leurs complices dont les agissements sur le terrain risquent de faire révolter la population des deux côtés de ce barrage.

A suivre !

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45 

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