Collectif des victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse 2019 à la Banque sahélo saharienne

ElhadjAlpha Oumar Diallo, président du collectif des déguerpis de Kaporo-Rails, Kipé 2, Dimesse,
ElhadjAlpha Oumar Diallo

À Monsieur le Directeur Général de la Banque Sahélo-Saharienne pour l’Investissement et le Commerce

Conakry le 24 août 2022

Objet : Financement d’un projet d’aménagement sur des terrains spoliés à Conakry

Monsieur,

Nous avons l’honneur de vous écrire à propos d’un projet d’aménagement sur des terrains litigieux dans la zone de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse à Conakry.

Avant tout, nous voudrions attirer votre attention sur les nombreuses violations de droits de propriété foncière qui ont lieu en Guinée.  Pour le cas présent, en Février et Mars 2019, environ deux-mille cinq-cents (2500) logements furent démolis dans les quartiers de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse à Conakry. Cela entraîna le déplacement de plus de vingt-mille personnes (20,000) (voir rapport de Human Right Watch https://www.hrw.org/fr/news/2019/06/18/guinee-des-expulsions-forcees-draconiennes)

Ces démolitions ne furent assorties d’aucun préavis ni de compensations. Tous les observateurs s’accordent sur le fait que ces démolitions, ainsi que celles qui les ont précédées ciblaient des quartiers réputés acquis à l’opposition.

Les propriétaires des biens détruits ont constitué un collectif pour défendre leurs droits. Une ONG guinéenne, Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon, a sponsorisé un appel juridique auprès de la cour de la CEDEAO. Une audience intérimaire a eu lieu à Abuja les 27 et 28 juin 2019 en présence de représentants de notre organisation et de notre avocat, M. Alpha Yaya Dramé.

Depuis lors, le Collectif des victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimess suit avec attention les transactions pour l’aménagement du plateau de Koloma (illégalement attribué à la société IMAAG-HOLDING) ainsi que les recherches de financement auprès de plusieurs banques et autres entreprises privées.

 Le Collectif des victimes de Kaporo-Rails tient à attirer votre attention sur le fait essentiel que les terrains sur lesquels la société IMAAG-HOLDING vous attire font l’objet d’un litige et d’une action judiciaire devant la Cour de justice de la CEDEAO et bientôt devant les juridictions guinéennes.

Nous pensons que votre grande Banque qui a une responsabilité sociale, ne voudrait pas être complice de ces graves violations des droits de l’homme. Nous vous invitons par la présente à l’abandon de toute opération qui ne fera que nuire à votre image et compromettre les relations entre votre entreprise et une bonne partie de la population.

Toute opération d’acquisition ou de participation à des aménagements sur ces terrains litigieux constitue une obstruction à la justice.  Les éventuels acquéreurs s’exposent non seulement à des poursuites mais aussi à des boycottes de la part des citoyens guinéens.

Le Collectif des victimes ainsi qu’une coalition d’organisations de la société civile guinéenne entendent poursuivre le combat judiciaire et d’information du public sur ces spoliations criminelles.

Salutations distinguées.

Le Président

Elhadj Alpha Oumar Diallo

Ampliations

  1. FIDH
  2. OGDH
  3. Human Right Watch
  4. Human right first
  5. Office of Global Criminal Justice du départment d’Etat Américain
  6. Commission centrale Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon (USA)
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