Télimélé-Gaoual : le sens d’une rencontre de football ! Par Amadou Dioulde Diallo

« Télimélé et Gaoual se sont également distingués par la qualité des prestations de leurs artistes qui ont mis en exergue la beauté de leurs filles. Les noms tout en nectar de Babylone de Mmah Touré, Binta Miss  et Adams Kouyaté de Télimélé, Oumou Niang, Oumou Diallo et Saibatou Sané de Gaoual, ont très tôt franchi les frontières de leurs territoires », écrit le doyen Amadou Diouldé Diallo, en prélude au match de Gala qui opposera Gaoual à Télimélé samedi prochain au stade Petit Sory de Nongo.

« En football notamment, Mawdho, Bams, Barry de Kollet, Amadou Barry, dit « Katoumba », Younoussa Goulgoul (l’actuel Maire de la Commune Urbaine), Mor Aly, « Perez » pour ne citer que ceux-là, ont fait feu de tout bois dans les compétitions régionales et nationales. Le Koliba FC de Gaoual aussi avec une écurie de standing, les frères Tobor et Fissa, Bass Karanmady, Momo « Nyakkanguel », Petit Sama, Ntaye, Balla Bob, Mamadi Condé, Jo, Sergent Bamba… », a ajouté le journaliste-historien.

Guineematin.com vous propose cette plume fertile du doyen Amadou Diouldé Diallo

Télimélé-Gaoual : le sens d’une rencontre de football

Amadou Diouldé Diallo, journaliste et historien

C’est la saveur d’un voisinage exemplaire dans toute la verticalité et dans toute l’horizontalité. Leurs populations vivent en parfaite harmonie et exercent pratiquement les mêmes activités allant de l’agriculture à l’élevage, de la pêche fluviale aux activités artistiques, culturelles et sportives. Ces dernières dominées en partie par la lutte traditionnelle. 

Télimélé et Gaoual partagent plusieurs kilomètres de frontières, notamment au niveau des sous-préfectures de Santou et Brouwal Sounki (Télimélé) et Kakony (Gaoual). 

C’est le fleuve Tominé qui sert de limite à partir de Karmafassa, respectant de fait celle traditionnelle entre les Cantons de Doghol, à la famille régnante Dialloyanké de Timbi-Madina, et celui de Kinsi-Koté, sous le commandement de celle Kaldouyanké de Sombili (Popodara, Labé). 

Ce fleuve Tominé, justement est grossi par la grande rivière Donso, héritière des eaux de la Sakoula, dans le Santou et le Bowé (Télimélé), avant d’avoir pour autre affluent le Kakoniwol et continuer d’étendre son lit dans les villages de Boria, Mooto, Bigui, Toulon. 

C’est à Gaoual centre que la Tominé rencontre la Komba, venue de Labé pour former le Koliba qui va desservir Koumbia et Foulamory et servir de limite naturelle entre notre pays et la Guinée-Bissau. Malheureusement, jusqu’à date, aucun régime n’a pensé à rendre navigables ses fleuves. Ce qui pourrait pourtant pallier le très mauvais état des routes. 

Bon nombre des activités agro-pastorales des populations de ces deux préfectures sont fortement liées à ces fleuves. Et, c’est sans surprise qu’elles occupent le peloton de tête de l’élevage en Guinée. Et, dans tous les domaines d’activités de la vie nationale, Télimélé et Gaoual ont pris une part active à leur développement grâce à la vigueur et au dynamisme de leurs fils. Des générations successives de talents et de génies se sont succédé sans jamais capituler devant les dures épreuves souvent rencontrées dans leur exécution.

Qui n’a pas succombé aux sonorités du Télé Jazz de Télimélé, des Aly Kania Bangoura, Moussa Solano,

Sambou Yaya, Sory Godo, Garanké, Abdoulaye Brévété, Barry Oury et Djiba Kouyaté ? Cet orchestre a eu l’exceptionnel privilège de recevoir Myriam Makeba, la princesse Khosa, après la rivière et le ménage dans la famille Bah au quartier Ményéré dont elle avait choisie pour époux un des fils en la personne de Koto Amadou Oury Bageot. 

Le Tomine jazz de Gaoual a toujours aussi tenu son rang avec un répertoire riche et varié, allant du Pular au Diakanké, du Foulacounda au Mandingo. Macky Kanouté, Oumar Pathé Nballo, dit « Yakus », Diely Bacar Soumano, Franco « demi à mort », « Petit », Kissima Dramé, Mamadi Mara, Kindaly Boplany ou encore Tamsir et Thierno Saidou Dieng « Pablo » ont émerveillé tous ceux qui les ont vus mettre le métier sur l’ouvrage. Il en est de même du sport en basket, volley et athlétisme.

Pour cette discipline mère, Mamoudou Bangoura de Télimélé a fait partie de la délégation guinéenne aux premiers Jeux Africains de Brazzaville en 1965, tandis que le joueur de Kora Kalissa de Foulamory a finalement rejoint les Ballets Africains de la République de Guinée. 

En football notamment, Mawdho, Bams, Barry de Kollet, Amadou Barry, dit « Katoumba », Younoussa Goulgoul (l’actuel Maire de la Commune Urbaine), Mor Aly, « Perez » pour ne citer que ceux-là, ont fait feu de tout bois dans les compétitions régionales et nationales. 

Le Koliba FC de Gaoual aussi avec une écurie de standing, les frères Tobor et Fissa, Bass Karanmady, Momo « Nyakkanguel », Petit Sama, Ntaye, Balla Bob, Mamadi Condé, Jo, Sergent Bamba…

Télimélé et Gaoual se sont également distingués par la qualité des prestations de leurs artistes qui ont mis en exergue la beauté de leurs filles. Les noms tout en nectar de Babylone de Mmah Touré, Binta Miss  et Adams Kouyaté de Télimélé, Oumou Niang, Oumou Diallo et Saibatou Sané de Gaoual, ont très tôt franchi les frontières de leurs territoires. 

Sur le plan religieux, on retrouve les familles Chérif descendantes du Prophète Mouhamad (PSL) à Télimélé centre et Wara Dohgun, une célèbre école coranique à Fandadji et le prestigieux foyer islamique Diakanké à Touba. Ceux de Kompéta, Boussoura, Foroya, Daroul et Télico dans Télimélé, n’ont pas moindre réputation. Tout comme d’ailleurs la décentralisation dans le Fouta Théocratique qui a  fait de l’actuel préfecture de Gaoual, un ensemble de Cantons à familles régnantes Kaldouyankés : le Kinsi-Koté, le Singuéti, le Binani, le Kaadé et Séléyanké (le Bowé Leymayo).

Le Donghol (Dialloyanké), le Bowé (Patéyanké), le Kébou (Irlabhé), le Singuéléma (Sourgayabhé), le Monoma et le Bambaya (Hélayanké), côté Télimélé.

On a retrouvé dans les cours de ses familles régnantes des griots Kouyaté de valeur et des Farbas dont les plus illustres furent Thierno Boubou Sow Singueti et ses fils Farba Kendo et Farba Pérédio, les frères Farbas Oumar et Alhassane Niang dont les filles Aïssata et Salémata furent mariées aux deux fils de Thierno Boubou cités plus haut.

Si Gaoual peut s’enorgueillir d’avoir vu naître sur ses terres les résistants à la pénétration coloniale, l’illustre Alpha yaya Diallo, en 1850, à Foulamory, le Waliou Thierno Ibrahima Ndama, en 1834, à Himaya, dans le Kounsitel, tous deux descendants du Kaldouyanké Thierno Mamadou Cellou dit « Karamoko Alpha Mo Labé », et Karamoko Sinkoun de Touba, Télimélé peut brandir la fierté et la bravoure d’avoir accueilli l’Almamy Bocar Biro Barry, en fuite de Timbo, d’avoir constitué une armée sous le commandement du Hélayanké Thierno Amadou Kidiré, pour le ramener et le réinstaller sur le trône à l’issue de la sanglante bataille de Petel Djiga du 2 Février 1896.

Alors, ce samedi, 27 août 2022, au stade Petit Sory de Nongo, ce sera une fête fraternelle pour célébrer Mamoudou Doumbouya de Gaoual. Horé Loubha, Wonku, Guémé Sangan, tous ces noms indicateurs de Télimélé, le bassin des eaux, des barrages de Kaleta et de Souapiti, sera au rendez-vous pour une partie de foot. Et ce sera moi en entier. 

Télimélé de ma naissance et Gaoual de mon adolescence !

 Amadou Dioulde Diallo, Journaliste-historien

Facebook Comments Box