Marché de Dabompa plateau : « il y a plus de 200 dortoirs et 15 bars ici », a déclaré l’administrateur principal

Plusieurs marchés de la capitale Conakry sont considérés par les autorités comme étant des nids des bandits, des lieux de débauche et de consommation de toutes sortes de stupéfiants. Pour finir avec ces fléaux, une décision a été récemment prise par les autorités demandant la fermeture des dortoirs, des bars, des maquis dans les différents marchés de Conakry, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans le cadre de la mise en pratique de cette décision de l’Etat guinéen, une réunion technique a été organisée à la commune de Matam ayant réuni les usagers des différents marchés, les administrations des marchés, les forces de sécurité (Police et Gendarmerie) et l’autorité communale de Matoto.

Suite à cette réunion qui a porté essentiellement sur la question de sécurité dans les marchés relevant de ladite municipalité et les ceintures, apprend-on, des renseignements ont été fournis en ce qui concerne l’installation des usagers dans les différents marchés.

Au marché de Dabompa plateau, il y a 2 secteurs qui comptent 526 boutiques pour le marché dont 220 dortoirs, 100 boutiques fermées et 15 bars appartenant notamment à des gendarmes. Dans la partie du marché appelée ‘’Cité perdue’’, on apprend des sources sûres que certains militaires, gendarmes et policiers logent logent. Interrogé sur la situation du marché de Dabompa plateau, Amara Doukouré administrateur principal dudit marché confirme les données et déclare que le marché se ferme à 20 pour être ouvert à 5 heures du matin.

Amara Doukouré, administrateur marché Dabompa

« A notre niveau, au marché de Dabompa plateau, il y a plus de 200 dortoirs et 15 bars. Comme il nous a été demandé par la mairie de Matoto, nous avons fait le recensement des dortoirs et bars qui se trouve au marché de Dabompa plateau que nous avons déjà remonté au niveau de la police. Ce recensement des dortoirs et bars, nous ne l’avons pas fini encore. Nous sommes entre 80 et 90%. Mais quand même, nous avons remonté ce qui est disponible pour le moment à qui de droit afin que les autorités communales et autres puissent avoir les renseignements nécessaires sur la situation des dortoirs et bars dans notre marché. Selon l’ordre que nous avons reçu, nous, notre rôle se limite à l’identification ou bien au recensement des dortoirs et bars et remonter à qui de droit. Nous l’avons fait même si ce n’est pas fini encore. En ce qui concerne le déguerpissement, ce sont les autorités du haut niveau et les agents de la police et de la gendarmerie qui devaient gérer cela. Il a été dit que les marchés allaient être fermés à 20 heures et ouverts à 5 heures du matin. Cela est effectif au marché de Dabompa Plateau. On ferme le marché de Dabompa plateau à 20 heures on rouvre à 5 heures du matin.

Il nous a été également demandé de recenser les gens qui travaillent dans le marché tels que les couturiers, les gardiens et les membres du CA, les identifiés afin que les agents ne les ramassent pas pendant la patrouille nocturne. Parce que si les gens là, n’ont aucun identifiant pour qu’on sache que tel est Paul et tél autre est Pierre, il y a des risques que les policiers les ramassent. Mais actuellement, tout ce qui est appliqué, c’est la fermeture du marché à 20 heures et la réouverture à 5 heures du matin. Le déguerpissement proprement dit n’est pas encore effectif », a déclaré Amara Doukouré.

Pour la bonne réussite de cette opération de déguerpissement et de fermeture des dortoirs, bars maquis et autres lieux de débauche, l’administrateur principal de ce marché souhaite que les autorités prennent des dispositions.

Amara Doukouré, administrateur marché Dabompa

« Nous, on aurait souhaité que des lettres circulaires soient adressées aux locateurs des dortoirs dans notre marché, leur demandant ainsi de quitter les lieux dans un délai qui sera précisé dans ces mêmes circulaires au lieu de venir tomber sur des innocents parce que les personnes qui dorment dans ces dortoirs sont la plupart des citoyens qui ne constituent aucune menace. En ce qui concerne les maquis et bars, dont on a interpellé les propriétaires et qu’on les enferme. Comme ça, l’équipe mixte composée des autorités du haut niveau, des policiers et des gendarmes viendra, elle pourra procéder à la fermeture de tous les dortoirs et au déguerpissement des tenanciers des bars et maquis. Mais de nos jours, la patrouille a commencé, alors que nous n’avons reçu aucun acte administratif nous disant voilà ceux qui viendront mener telle opération ou telle autre. Sinon, on pouvait leur montrer les endroits à risques. Mais c’est le contraire qui se passe dans le marché ici actuellement. On vient pour la patrouille, les gens, fuient, d’autres sont poursuivis par les agents jusqu’à leurs dortoirs. Certains sont tabassés, on retire des téléphones avec d’autres alors que les bars et maquis restent ouverts, les propriétaires sont là », a déploré le doyen.

Ils sont nombreux les citoyens qui logent au niveau de ces dortoirs, parmi eux, des administrateurs publics et privés qui, parfois, ne reviennent du boulot à la maison qu’aux environs de 21 heures, d’autres à 22 heures, nous a-t-on fait savoir. Nombreux parmi eux, apprend-on ne constituent nullement de menaces pour la sécurité des personnes et de leurs biens dans ledit marché. C’est pourquoi, face à cette situation, les responsables de l’administration du marché de Dabompa plateau plaident que l’opération soit faite d’une autre façon pour, disent-ils, « éviter que des innocents soient victimes et que des personnes qui constituent des menaces pour la sécurité dans le marché soient épargnés ». Au sein du marché, ils sont nombreux, des citoyens qui se plaignent d’être ciblés à tort par les agents de la police qui mènent la patrouille nocturne.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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