Conflit domanial : Maïmouna Soumah échappe à un « enlèvement » et accuse des proches du Général Mathurin

Général de Division Mathurin Bangoura, ex gouverneur de la ville de Conakry

Une demi-douzaine d’hommes en uniformes, composée de policiers et de gendarmes, a fait une descente musclée Maïmouna Soumah, domiciliée au quartier Hamdallaye, dans la commune de Ratoma. Selon la dame, ces hommes en tenue étaient venus pour l’arrêter et l’envoyer dans un commissariat de police. Les faits, qui se sont déroulés entre 22 heures 40 et 23 heures, sont liés à un conflit domanial qui l’oppose à un certain Togbacé Maomy, qui serait proche du Général Mathurin Bangoura, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Maïmouna Soumah dit être en conflit domanial avec un certain Togbacé Maomy. Elle a failli se faire embarquer nuitamment en face de son domicile. Elle explique avoir trouvé son salut à travers l’intervention des voisins, alertés par ses cris.

« Un groupe d’hommes en uniforme, composé de policiers et d’un gendarme, est venu ici à 22 heures 40 minutes dans une voiture avec le frère de monsieur Mathurin Bangoura, le propriétaire de la maison dans laquelle je loge. Ces hommes en uniforme étaient venus pour m’arrêter sans aucun préavis, sans motif valable, ni mandat. Je leur ai demandé beaucoup de choses. Ils se sont contentés tout simplement de me dire qu’ils sont du commissariat central et que le commandant a besoin de moi. Je leur ai répondu que dans ce cas, je n’irai nulle part. J’ai crié. Les voisins sont aussitôt sortis de partout et sont intervenus. Pendant ce temps, le frère de monsieur Mathurin, Emanuel Bangoura dit Mano, a dit aux hommes en uniforme de me prendre. Heureusement que les voisins sont massivement sortis. C’est grâce à ça que j’ai pu me libérer », a expliqué Maïmouna Soumah.

Par ailleurs, la dame dit avoir saisi les autorités. « J’ai déjà porté plainte contre Emanuel Bangoura qui les a amenés pour me prendre. J’ai déposé une plainte à la DPJ, j’ai déposé une copie au niveau du parquet général de la Cour d’Appel de Conakry et une autre copie au ministère de la Justice… ».

Poursuivant, Maïmouna Soumah croit savoir qu’il s’agit d’un conflit domanial. « Je suis en conflit domanial avec monsieur Togbacé Maomy. Il était venu avec monsieur Idi Amine pour rencontrer monsieur Mathurin afin monsieur Mathurin intervienne dans ce dossier pour arranger à l’amiable. On a été chez monsieur Mathurin, j’ai répondu à son appel. Monsieur Togbacé Maomy m’a fait une proposition devant monsieur Mathurin d’aller prendre deux parcelles à Khorira, à Dubréka. Monsieur Mathurin m’a dit de prendre, j’ai dit non, je ne prends pas. Moi, ma parcelle se trouve à Kobaya. Togbacé Maomy est en train de construire sur ma parcelle à Kobaya. Ce jour même, il a reconnu devant monsieur Mathurin en disant qu’il est effectivement sur ma parcelle mais que monsieur Mathurin me dise de lui laisser la parcelle parce qu’il n’est pas prêt à laisser la parcelle. Donc, à partir du moment où j’ai refusé la proposition de monsieur Togbacé Maomy, c’est là que le problème a commencé », a expliqué la dame.

Maimouna Soumah

Plus loin, Maïmouna Soumah dit que Togbacé Maomy a déjà commencé à construire sur sa parcelle. « Une fois, monsieur Mathurin m’a appelé pour me dire qu’il n’a pas encore commencé les travaux. Mais en réalité, il avait bien commencé les travaux. Depuis qu’il a recommencé les travaux le 25 novembre, aujourd’hui il est à la deuxième dalle. J’avais porté plainte contre monsieur Togbacé Maomy pour rébellion devant la Cour d’Appel parce qu’il avait agressé des huissiers. En plus de ça, je vous dirai que depuis le mois de février dernier j’ai commencé à avoir des problèmes dans cette maison où je loge appartenant à monsieur Mathurin. Avant, c’était monsieur Emanuel Bangoura dit Mano qui gérait le bâtiment. Ils m’ont coupé ici l’eau et le courant électrique pendant que je payais la location. J’avais déjà une avance pour un an et un mois et, je paie le loyer. Je suis restée ici pendant deux mois sans l’eau, sans l’électricité. Tout le quartier le sait. Pendant le mois de ramadan, vous savez qu’il il faisait chaud. Là aussi, ils m’ont coupé l’eau et l’électricité. Donc, je suis dans ça. Ils sont là à me mettre la pression, me demandant d’accepter ce que je ne vais jamais accepter… ».

Maïmouna Soumah se dit aujourd’hui menacée mais ne compte pas se laisser faire. « Je suis menacée, ma vie est dans leurs mains. Si quelque chose m’arrivait, qu’on sache que je suis menacée. Je ne quitterai pas cette maison. Je demande à ce que ça s’arrête. Ils m’ont privé d’eau et d’électricité. Est-ce que tout ça c’est à cause de cette parcelle ? Ou bien c’est pour autre chose ? A partir du moment où monsieur Togbacé Maomy a reconnu qu’il occupe ma parcelle, qu’il me la restitue d’ici le 15 septembre, sinon je ne vais plus me taire. Monsieur Idi Amine (ministre délégué à la défense, ndlr) ne peut l’influencer. Ma vie dépend d’eux aujourd’hui. La boussole, ce n’est pas à la CRIEF seulement, c’est partout dans le pays. Il faut que l’abus d’autorité s’arrête. Les guinéens ont trop souffert de l’injustice », a-t-elle martelé.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Facebook Comments Box