La femme mordue par l’imam à Conakry raconte : « Mamadou Diaby est entré dans ma chambre… »

« Je suis 3ème imam de la mosquée de Gbessia… Je l’ai vraiment mordue… Je regrette l’avoir mordue. Mais, si je ne le faisais pas, je n’allais pas libérer mon sexe de sa main… », a notamment expliqué Mamadou Diaby.

« Il s’en est pris à moi et m’a frappée quand j’étais en grossesse de 3 mois sans aucune raison. C’est quelqu’un qui est insolent. Chaque matin, il insulte les gens dans la concession. Il m’insulte, il insulte mes enfants et mon mari. Dans un premier temps, il est venu en courant pour entrer dans ma pièce. Il m’a frappée. La deuxième fois, il est entré dans ma chambre. Il m’a mordue. J’ai un sac accroché au mur où je garde l’argent que mon mari me confie. Il a pris ce sac pour sortir en courant. C’est en ce moment que j’ai crié au voleur. Cela s’est passé quand j’étais à 4 jours de mon accouchement. Après que j’ai accouché, il m’a encore frappée… », a chargé la jeune dame.

Les débats se sont poursuivis hier, jeudi 8 septembre 2022, dans le dossier ministère public contre Mamadou Diaby, un imam jugé pour avoir mordu une femme enceinte. Après la déposition de l’imam, jugé pour violences, menaces de mort et injures publiques, c’est la plaignante Mariama Kaba qui a expliqué ce qui s’est passé. C’était à l’occasion de la 2ème journée d’audience au tribunal de première instance de Mafanco, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Appelée à la barre, Mariama Kaba, âgé de 25 ans, a expliqué avoir été mordu par Mamadou Diaby. Les faits se sont produits au quartier Gbessia, dans la commune de Matam.

« Je loge au quartier Gbessia dans la même concession que Mamadou Diaby. Ma porte est en face de la sienne. Je souffre beaucoup avec lui dans cette concession. Ça fait plus de six (6) mois qu’il est contre moi. Il s’en est pris à moi et m’a frappée quand j’étais en grossesse de 3 mois sans aucune raison. C’est quelqu’un qui est insolent. Chaque matin, il insulte les gens dans la concession. Il m’insulte, il insulte mes enfants et mon mari. Dans un premier temps, il est venu en courant pour entrer dans ma pièce. Il m’a frappée. La deuxième fois, il est entré dans ma chambre. Il m’a mordue. J’ai un sac accroché au mur où je garde l’argent que mon mari me confie. Il a pris ce sac pour sortir en courant. C’est en ce moment que j’ai crié au voleur. Cela s’est passé quand j’étais à 4 jours de mon accouchement. Après que j’ai accouché, il m’a encore frappée. C’est la concession de son papa qui est là-bas. Nous sommes au nombre de 7 familles, des locataires, mais c’est seulement ma famille qui souffre de son comportement. Puisque cette fois-ci il m’a encore frappée et mordue jusqu’à me menacer de mort, j’ai dit que je ne peux plus continuer comme ça. C’est pourquoi j’ai porté plainte contre lui devant votre tribunal », a expliqué la jeune dame.

Appelé à son tour à la barre, l’imam Mamadou Diaby a balayé d’un revers de main les accusations d’injures et de menaces de mort, mais reconnaît avoir mordu dame Mariama Kaba. « Je l’ai vraiment mordue. Mais, je ne l’ai pas insultée. Je n’ai insulté personne. Je n’ai menacé personne de mort. C’est Dieu qui crée, c’est lui qui a le droit de tuer. Je suis 3ème imam de la mosquée de Gbessia. Je regrette l’avoir mordue. Mais, si je ne le faisais pas, je n’allais pas libérer mon sexe de sa main. Ses enfants et les miens mangent quelquefois ensemble. En ce qui concerne la morsure dont je suis responsable, je vous garantis, monsieur le président, que c’est la première et la dernière fois. Je demande pardon à madame Mariam Kaba. Je ne le fais pas parce que j’ai séjourné en prison. Je le fais parce que c’est une femme et que je ne devais pas agir de la sorte à son égard. Je lui demande de m’excuser. Je vous garantis que plus rien ne lui arrivera de ma part », a lancé le prévenu.

Avant de quitter la barre, Mamadou Diaby a présenté directement des excuses à la plaignante, Mariama Kaba. A son tour, elle a dit avoir pardonné.

Le tribunal a déclaré la fin des débats, ordonné la mise en liberté de Mamadou Diaby, avant de renvoyer le dossier au 13 septembre (mardi prochain) pour les plaidoiries et réquisitions.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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