Manifestation à Kintinian (Siguiri) : « l’État n’existe pas, c’est la jungle », dit un élu local

Des jeunes ont violemment exprimé leur colère dans la journée de ce lundi, 19 septembre 2022, dans la commune rurale de Kintinian, relevant de la préfecture de Siguiri. Dénonçant des détournements présumés et une mauvaise gestion de la part des élus locaux, ils s’en sont pris au maire dont ils ont investi le domicile. D’importants dégâts matériels et des blessés ont été enregistrés sur place, a appris le correspondant de Guineematin.com à Siguiri.

Des jeunes de Kintinian ne veulent plus des élus locaux de leur commune et réclament la mise en place d’une délégation spéciale. C’est dans le cadre de ces revendications que des jeunes ont manifesté avec violence dans cette localité habituée à ce genre de mouvements. Déjà en avril dernier, le sous-préfet avait échappé de justesse à une attaque de la part de jeunes mécontents qui voulaient en découdre avec lui.

Selon Ousmane Camara, troisième vice-maire de Kintinian, c’est depuis vendredi dernier que les jeunes comptaient se faire entende. Pour la journée de ce lundi, ils se sont directement rendus chez le maire. Ils ont jeté des pierres contre le bâtiment, tout en réclamant la dissolution du conseil communal et son remplacement par une délégation spéciale.

Joint par téléphone par la rédaction de Guineematin.com, Ousmane Camara, le 3ème vice maire de Kintinian, a exprimé sa colère face à cette manifestation qui est l’œuvre de loubards. Il a notamment dénoncé le vol de trois véhicules, deux voitures personnelles et une voiture de service, et de plusieurs motos chez le maire. Il a également pointé du doigt les sages qui seraient la main invisible derrière la journée agitée d’aujourd’hui.

A la question de savoir si les autorités de Siguiri avaient été informées de ces manifestations, Ousmane Camara se lâche : « l’Etat n’existe pas, nous sommes dans une jungle. Sinon, comment comprendre que malgré la lettre d’information adressée au préfet depuis Vendredi, il n’y ait eu qu’un véhicule de la gendarmerie comme dispositif sécuritaire ? »

Par contre, les jeunes bottent en touche l’idée selon laquelle la manifestation avait été prévue et préparée. Selon le responsable des jeunes mécontents, Gassim Camara, tout serait parti du maire. Il se serait rendu, accompagné de garde-du-corps, sur les sites miniers. Se sentant menacés, les jeunes n’ont eu de choix que de se défendre.

Selon nos informations, des cas de blessés ont été enregistrés. Des voitures et des motos ont été brûlées.

Aux dernières nouvelles, le calme est revenu dans la soirée suite à l’arrivée sur place de pickups de la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS) de Siguiri.

De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com 

Facebook Comments Box