Une école dans un marché à Sanoyah-KM36 : « notre école est presqu’engloutie… »

Certaines écoles du pays, construites à côté des lieux de négoce, connaissent de nombreuses difficultés. En plus de la nuisance sonore, s’ajoute la promiscuité et même le risque d’empiètement des concessions scolaires. C’est le cas de l’école primaire de Sanoyah-KM36, dans la préfecture de Coyah, où les plaintes ne manquent pas. Tel est le constat fait sur place par Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Construite depuis 1960, l’école primaire de Sanoyah-KM36 est confrontée à d’énormes difficultés liées notamment à son emplacement tout près du marché local. Alors que les cours commencent ce mardi, 04 octobre 2022, la situation persiste et préoccupe les responsables de l’école.

Ouo-Ouo Kalivogui, directeur de l’école primaire de Sanoyah-KM36

Rencontré ce lundi 3 octobre 2022, Ouo-Ouo Kalivogui, directeur de ladite école publique, est revenu sur certaines difficultés qui assaillent son établissement. « Comme d’habitude, nous nous sommes attelés à l’entretien de la cour, des toilettes et des salles de classe. Maintenant, les parents ont commencé à venir inscrire leurs enfants. Mais nous avons des difficultés par rapport à la situation du marché. Notre école est presque engloutie par le marché.

Avec les différents bruits comme le ronronnement des moteurs çà et là, les cris des vendeuses et des vendeurs… ce n’est pas facile. Ensuite, nous sommes confrontés à une insuffisance de tables-bancs. Chaque année, les enfants gâtent les tables-bancs. Nous avons demandé à l’APAE (les parents d’élèves) de nous venir en aide par rapport à cela. Nous sommes également confrontés à un problème de latrines. J’ai plus de 1000 élèves pour seulement 8 cabines, dont 4 pour les filles et 4 pour les garçons », a dit le directeur.

L’autre particularité de cette école est que son personnel est essentiellement constitué d’enseignantes. Devant l’effectif insuffisant, monsieur Kalivogui plaide pour l’envoi de suppléants. « L’école a 30 groupes pédagogiques qui roulent en double vacation. Nous travaillons matin et soir. Un groupe vient le matin jusqu’à 13 heures et un autre jusqu’à 18 heures. Voilà comment nous travaillons. Je suis avec des femmes enseignantes. Le personnel est presque féminin. Il n’y a que deux hommes en classe ; tout le reste, ce sont des femmes.

Et les femmes ont des petits problèmes. Tantôt c’est son enfant qui tombe malade ou c’est elle-même. Parfois, elles peuvent faire un voire deux jours sans venir ; et on n’a pas de suppléants. Dès qu’il y a un vide comme ça, ce soit le directeur ou son adjoint qui entre en classe. On a 15 salles de classe. Mais, il y a deux salles qui ne sont pas opérationnelles. Depuis 2015, il y a un vent violent qui avait décoiffé une partie de la toiture. L’association des parents d’élèves et le district ont promis de remplacer ces feuilles de tôle et les plafonds cette année. »

Devant le manque de clôture, le directeur sollicite l’appui des autorités. « Nous demandons à l’autorité de nous venir en aide, en nous clôturant notre école, sinon le marché risque de chasser l’école. C’est le contraire plutôt qui devait se produire. Si les autorités ne prennent pas les dispositions, le marché finira par avoir raison sur l’école », prévient-il.

Pour finir, Ouo-Ouo Kalivogui invite les parents d’élèves à laisser les enfants venir débuter les cours ce mardi 04 octobre au compte de l’année scolaire 2022/2023.

Malick Diakité pour Guineematin.com
Tel : 626-66-29-27

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