Décrispation politique : le président du PSTG propose sa solution au CNRD, au gouvernement et aux autres acteurs

Dr Mamadou Mouctar Diallo, président du Parti Socio-Travailleurs de Guinée (PSTG)
LETTRE OUVERTE
La vie d’une nation est émaillée à la fois de haut et de bas entre les individus/groupes qui la composent. Aucune société, quelque soit son niveau de civilisation, n’échappe malheureusement à cette règle. La contradiction, les désaccords sur tels ou tels sujets sont donc inhérents à la nature humaine et sociale. Mais une société exprime sa grandeur dès lors qu’elle développe en son sein des mécanismes endogènes permettant de surpasser les différends afin de se tourner vers le progrès collectif.

Aujourd’hui notre pays vit sous une transition, c’est-à-dire une période d’exception qui avait pourtant besoin plus que jamais de l’union sacrée de chacun des acteurs à tous les niveaux. Cette union qui aurait due être la boussole en ce moment précis n’en a rien été. Nos compatriotes de part et d’autres se regardent en chien de faïence, mettant en péril la quiétude et la paix sociale. Plus personne n’entend lâcher du lest pour décrisper la situation qui, en ce moment, reste tendue. Gouvernement, classe politique, CNRD, société civile, chacun reste campé sur son pied de guerre et garde constamment le doigt sur la détente.
Pendant ce temps les yeux du monde entier restent rivés sur nous alors que nous nous mettons à la face de l’humanité nos divisions, notre immaturité, pour ne pas dire notre incapacité à laver très vite le linge sale entre nous. Si non comment croire qu’en dépit de toutes les ressources humaines, toute cette myriade de sages et de notables dont l’honnêteté et la célébrité restent prouver ici et ailleurs, qu’on en soit là à obliger le monde à s’introduire dans  notre maison sacrée pour nous mettre autour de la table ! Le patriotisme ne se borne pas qu’aux simple MOTS. C’est aussi et surtout dans les actes. Quand on est patriote on évite à sa patrie le déshonneur et l’humiliation. Quand on est patriote on adoube et considère ses frères, ses compatriotes. L’on met par-dessus tout, les intérêts de son pays au dessus de ses propres intérêts. Sans prétendre donner une quelconque leçon de morale à qui que ce soit, c’est cela le patriotisme, du moins de mon humble entendement.
Il y a aujourd’hui sur la table, une offre de dialogue placée sous la houlette de monsieur le Premier Ministre. Des facilitatrices nationales ont été nommées. Il revient à ces braves dames à présent de prendre leurs bâtons de pèlerins pour aller vers les acteurs sociopolitiques du pays pour recueillir les préoccupations qui sont les leur afin de les soumettre à nos autorités au plus haut niveau. Ces dernières doivent en ce qui les concerne, prendre le taureau par les cornes, afin de répondre urgemment et judicieusement aux dites préoccupations. Rien ne vaut la paix et la quiétude sociale. La paix, cette denrée si rare, si précieuse, ne montre sa valeur que lorsqu’on la perd. Comme pour dire que dans tous nos faits et gestes, nous devons œuvrer dans le sens de la préservation de la paix dans notre pays. D’où mon appel à l’endroit des autorités du moment à travailler à stabiliser le navire dans l’entente et la concertation. Tendre à ses compatriotes une main franche et sincère n’est jamais synonyme de peur, de faiblesse, contrairement à ce qu’une certaine opinion tenterait sordidement de faire croire.
Du coté des acteurs sociopolitiques, je chante la même chanson. J’entonne la même mélodie : celle de la paix. Or cette paix n’est possible qu’avec la volonté sincèrement exprimée des parties à en donner corps et vie. C’est la raison pour laquelle j’exhorte avec solennité mes frères de la classe politique et de la société civile à se surpasser en saisissant la main tendue du Président de la transition afin que notre pays renoue avec la tranquillité. On a beau s’affronter, on a beau fait la guerre les uns contre les autres, on finira toujours par se parler. Qu’on le veuille ou pas, la table reste et demeure l’unique solution qui soit viable pour régler nos différends. Alors pourquoi ne pas y commencer ? Pourquoi attendre que certains soient tués ou violentés pour aller dialoguer ? Je pense, comme je l’ai toujours dis, que chaque goutte de sang, chaque âme perdue de Guinéen est une âme de trop.
Dr Mouctar Diallo, Président du Parti des Socio-Travailleurs de Guinée (PSTG)
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