Manifestations du FNDC : la maison d’un paralytique partiellement incendiée par des agents à Wanindara

Elhadj Boubacar Baïlo Diallo, malade et paralysé
Au lendemain de la journée de manifestations du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), qui exige de la junte un retour rapide à l’ordre constitutionnel, le jeudi 20 octobre 2022, plusieurs cas de morts et de blessés mais également de bavure policière ont été signalés sur l’axe Hamdallaye -Wanindara, situé sur l’autoroute Le Prince, en haute banlieue de la capitale.

A Wanindara, un des quartiers chauds de la commune de Ratoma, c’est la maison d’Elhadj Boubacar Baïlo Diallo, malade et paralysé depuis cinq ans, originaire du quartier Tangama dans la commune urbaine de Dalaba, qui a fait l’objet d’incendie.

Rencontré par Guineematin.com, ce samedi 22 octobre 2022, le vieil homme, totalement dépendant a exprimé son étonnement face à cette situation.
Elhadj Boubacar Baïlo Diallo, malade et paralysé
« C’est que j’ai eu hier vendredi 21 octobre, ne m’était jamais arrivé. Même sous le règne d’Alpha Condé, on n’avait jamais attaqué mon domicile situé dans les profondeurs du quartier de Wanindara. Je suis ici depuis 1991. Après 14 h, hier vendredi, des agents ont tiré du gaz lacrymogène. Une bombe est tombée sur ma maison. Au départ, je croyais à un cailloux mais j’ai constaté, de là où je suis couché, qu’il y avait de la fumée épaisse et difficile à respirer. J’ai appelé au secours. Les gens sont venus de partout. Ils ont vu que le feu a commencé à consumer la maison. Certains ont apporté de l’eau et d’autres ont enlevé les tôles. Dieu merci, l’incendie a été vite maitrisé » a expliqué la victime.
A la question de savoir si cette bombe lacrymogène n’était pas une réponse aux manifestants qui lançaient des cailloux en direction des agents, Elhadj Boubacar soutient qu’il n’a jamais accepté de manifestants se diriger dans son domicile.m, ni traverser sa cour.
Elhadj Boubacar Baïlo Diallo, malade et paralysé
 » Moi je suis chez moi, dans une cour fermée. Personne ne sort d’ici pour aller manifester. Je demande également qu’on ferme le grand portail et la petite rentrée pour éviter que de manifestants ne passent par là. Puisque les gens vont provoquer les agents qui les pourchassent jusque dans les quartiers, parfois jusque dans les maisons. Ce qui les donne l’occasion parfois à certains agents de voler. Comme je suis malade, je n’accepte pas que les gens passent par ici. Malgré tout cela, je n’ai pas échappé à cette bavure. Je suis sincèrement triste et révolté. Je demande au Colonel Doumbouya de protéger les citoyens. Même sous Alpha Condé, ce n’est pas comme ça que les agents se comportent « , a regretté le ciel homme.
Au niveau de la maison partiellement consumée, le visiteur est frappé par les traces de l’incendie marquées par des odeurs de fumée et les murs couverts de carbone. Si quelques tôles ont été chargées, le plafond garde encore des trous béants et quelques stigmates.
Abdallah BALDÉ pour Guineematin.com
Tél: 628089845
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