Faranah : une forte mobilisation pour la célébration de la journée de la jeune fille

La journée internationale de la jeune fille a été célébrée en différé dans la journée d’hier, vendredi 28 octobre 2022, placée sous le thème « notre temps, c’est maintenant, nos droits, notre avenir ». A Faranah, la journée a connu une forte mobilisation des jeunes filles. Après un carnaval géant à travers la ville, c’est dans l’enceinte de la maison des jeunes que la cérémonie a eu lieu avec la participation effective des autorités locales, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Cette journée en l’honneur des jeunes filles a connu une série d’activités (théâtre, prestation artistique…). Ensuite, des discours ont été tenus tout comme une conférence et une formation sur le leadership féminin.

Oularé, Directrice préfectorale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables

Saran Oularé, Directrice préfectorale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, est revenue sur l’objectif de la célébration d’une telle journée. « L’objectif de ladite journée, il était question d’attirer l’attention des décideurs, des partenaires techniques et financiers et toutes les personnes de bonne volonté, leur faire comprendre que la jeune fille est confrontée à beaucoup d’obstacles qui font qu’elles avancent lentement, d’ailleurs qu’elles n’avancent même pas. Depuis l’âge adolescente jusqu’à l’âge de la majorité, la fille, de façon générale, a toujours subi de marginalisation, des ségrégations, qui font qu’elle est limitée par rapport à ses objectifs. Donc, quand il est question de faire comprendre aux décideurs, aux partenaires techniques et financiers, à toutes ces personnes de bonne volonté ce que la fille endure, c’est vraiment une chose importante », a dit Saran Oularé.

Par la voix de Mariame Diallo, présidente du club des jeunes filles leader de Guinée, antenne régionale de Faranah, les jeunes filles ont fait un plaidoyer. « Nos réclamations vont à tous les niveaux, à l’endroit des autorités, il ne s’agit pas tout le temps d’élaborer des textes de loi, mais c’est de veiller aussi à l’application de cette loi. Aux autorités judiciaires, il faut qu’on applique la loi, quand tu prends le viol, tout le monde sait que c’est condamné dans le pays. Donc, il ne faut pas qu’on passe par les négociations, même s’il y a désistement, le désistement de la partie civile n’empêche pas de continuer l’action public en matière criminelle. À l’endroit des autorités publiques, c’est de mettre des moyens à la disposition de la jeune fille pour que non seulement elle puisse s’évanouir et qu’elle puisse continuer ses études par ce que quand vous prenez les districts lointains, Plan Guinée a beaucoup travaillé dans la construction des écoles, mais il reste beaucoup à faire. Il y a de ces écoles où il n’y a pas d’enseignants, il y a de ces écoles de première année jusqu’en sixième année, il n y a qu’un seul enseignant, comment voulez-vous qu’avec ces filles qui évoluent avec un seul enseignant soit compétitive par rapport à ceux qui sont enseignés avec plusieurs enseignants ? Sans parler des lieux où il n’y a toujours pas d’école donc tout ça freine à l’épanouissement de la fille. Aux parents eux-mêmes, quand tu éduques bien ton enfant, c’est pour ton propre bien. Quand tu éduques bien tes enfants, la fille prend plus soin de sa famille que le garçon parce que le garçon s’occupe de sa petite famille et la famille de sa femme tandis que quand la fille est éduquée, elle est autonome, elle pense à sa famille. Donc, les parents ont beaucoup plus intérêt à s’activer dans l’éducation de la jeune fille. Il ne s’agit pas de la scolariser, mais de la maintenir jusqu’à ce qu’elle finisse », préconise-t-elle.

Bernard Kamano, préfet de Faranah

Le préfet de Faranah, Bernard Kamano a lancé un message à l’endroit des jeunes filles. « Le message qu’on a pour les filles, c’est de s’adonner au travail. Cette journée a été instituée pour que tous les pays observent les droits des jeunes filles, et à l’occasion, nous avons dit qu’elles doivent aller à l’école, elles doivent prendre leur travail au sérieux, les parents également d’abandonner certaines pratiques qu’ils utilisaient avant, notamment les mutilations génitales féminines, les mariages précoces. C’est l’occasion aujourd’hui de dire aux femmes de prendre du sérieux et à la jeune fille de s’adonner au travail, aux études pour leur devenir », a-t-il lancé.

De Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com

Tel : 620 24 15 13/660272707

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