Inculpation d’acteurs politiques : Biro Soumah du PPC pas tendre avec le CNRD

Aboubacar Biro Soumah, président du parti pour le progrès et le changement (PPC)

Plusieurs responsables politiques des coalitions ANAD et CORED sont inculpés et placés sous contrôle judiciaire par le tribunal de première instance de Dixinn. Une inculpation relative à la manifestation du FNDC de la semaine dernière qui a entrainé des troubles, des cas de morts et de blessés et de nombreux dégâts matériels. Des acteurs politiques dénoncent « le musellement des leaders politiques par la junte militaire. C’est le cas d’Aboubacar Biro Soumah, président du Parti le progrès et le changement (PPC), interrogé vendredi dernier, 28 octobre 2022, par Guineematin.com à travers un de ses reporters.  

Ce leader politique, membre de l’ANAD, dit regretté les actes posés par la junte qui avait pourtant promis que la justice serait la boussole. Il soutient que cette inculpation est illégale et vise à museler les leaders politiques du pays…

« Nous sommes au regret de voir ce qui s’est passé le lundi et hier jeudi, c’est-à-dire la convocation des politiques de façon illégale à la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale (DCIJ-GN) pour répondre à des interrogations fallacieuses pour attroupement illégal, complicité de destruction d’édifices public et privé, participation délictueuse à une manifestation illégale… Or, personne n’a vu ces leaders faire ça. Mais nous, nous sommes aussi dans notre droit de défendre les intérêts supérieurs de nos concitoyens guinéens. C’est ça, notre rôle. C’est pourquoi nous avons lancé notre appel au quatuor pour dire qu’on soutient les manifestations du FNDC parce qu’on ne peut pas dire quelque chose et ne pas assumer. C’est ce qui a été fait. Mais dire attroupement illégal, complicité de destruction d’édifices publics et privés, ce sont des montages qui ont été faits par l’actuel procureur général près la cour d’appel de Conakry. Il veut se faire voir et convaincre le président Mamadi Doumbouya, celui qui l’a nommé. Montrer qu’il travaille pour lui et non pour le peuple », soutient-il.

Aboubacar Biro Soumah pensait que la situation de la Guinée allait s’améliorer sous le magistère du colonel Mamadi Doumbouya. Mais, le leader du PPC dit avoir vu le contraire de ce qu’il avait annoncé à la prise du pouvoir le 5 septembre 2021. « Nous avions pensé qu’en Guinée, la situation allait s’améliorer avec l’arrivée du colonel Mamadi Doumbouya au pouvoir. Surtout qu’il dit que la justice serait désormais la boussole. Mais aujourd’hui, c’est le contraire qui est en train de se produire. De sa gestion, tout est en train de se faire dans la force. Alors que lui-même, il est illégal et illégitime. C’est pourquoi aujourd’hui, force est de reconnaître que la Guinée est en arrière en matière du respect des droits de l’homme, en matière de liberté de manifestation. Donc nous sommes au regret aujourd’hui de dire à l’opinion nationale et internationale que tout ce qui est lié au droit de manifestation et de liberté d’expression est interdit. Aujourd’hui, les politiciens sont muselés, les membres de la société civile sont muselés, la presse est muselée. Cela veut dire que nous partons vers une dérive totalitaire qui ne dit pas son nom, qui est susceptible de mener le pays à un danger qu’on ne souhaite pas », lance Biro Soumah.

Malgré tout, le président du PPC a laissé entendre qu’ils vont continuer à se battre, car rien ne pourra les « arrêter sur le chemin du droit, sur le chemin de la défense des intérêts de nos concitoyens, pour que notre pays puisse se retrouver dans le concert des pays où il fait bon vivre où la démocratie est respectée ».

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

Facebook Comments Box