Faranah : deux syndicats de transport à couteaux tirés, les pneus d’un bus dégonflé !

Le torchon brûle depuis quelque temps entre deux syndicats de transport en commun dans la ville de Faranah. La mise en circulation d’un bus de l’Union nationale des transporteurs routiers de Guinée (UNTRG) pour le trajet Faranah-Conakry a suscité la colère de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG). Les pneus du bus ont été dégonflés par des partisans de la CNTG qui s’en seraient pris au conducteurs et à ses apprentis. Chaque camp rejette la responsabilité sur l’autre, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Samedi dernier, 29 octobre 2022, des chauffeurs relevant de la CNTG sont accusés d’avoir dégonflé les pneus d’un long bus de l’UNTRG dans le quartier Sirikoleny 1, dans la commune urbaine. Qu’est-ce qui est à l’origine de cette nouvelle tension entre ces deux structures syndicales de transport en commun à Faranah ? C’est bien l’ouverture d’une nouvelle ligne de transport entre Conakry-Faranah par l’union nationale des transporteurs routiers de Guinée.

Alpha Condé, chauffeur

Interrogé par le correspondant local de Guineematin.com, le chauffeur qui était à bord du bus qui a été dégonflé, Alpha Condé, revient sur les faits. « Ce matin, je suis resté dans mon véhicule avec mes apprentis en train de manger du riz. J’ai vu trois munis bus de transport en commun qui se suivaient, remplis de plusieurs chauffeurs de la CNTG. Ils ont dévié de mon véhicule pour se garer vers le côté chauffeur. Ils sont descendus du véhicule en insultant et en parlant n’importe comment. Ils m’ont salué. Parmi eux, certains insultaient et parlaient n’importe comment, d’autres raisonnaient. Il y a un d’eux qui m’a aperçu et m’a salué. Il m’a demandé que je suis là dans quel cadre ? En réponse, je lui ai dit qu’on est venu prendre des passagers. Il dit que si nous sommes venus prendre des passagers, là où mon véhicule est arrêté, c’est dans le cadre du bafouage, c’est-à-dire vol de passagers. Donc, de l’amener à la gare routière pour garer là-bas. Je lui ai dit que je ne suis pas venu de moi-même. C’est quelqu’un qui m’a amené ici, allons lui expliquer la situation ensemble. Ses hommes ont dit qu’il ne va pas avec moi. Je lui ai dit de parler à ses hommes pour ne pas qu’ils gâtent mon véhicule parce que certains donnaient des coups à mon véhicule. Les citoyens qui observaient la scène m’ont dit de quitter et j’ai pris mes apprentis on a quitté. Ils ont fait du véhicule ce qu’ils voulaient. D’autres parmi eux ont pris les pinces pour casser mes valves pour les dégonfler ».

Pour sa part, le président de l’Union Nationale des Transporteurs Routiers de Guinée (UNTRG), Aly Keita, revient sur le bien-fondé de la présence de ce bus dans le transport en commun à Faranah. « Ce qui s’est passé ce matin s’est déroulé devant plusieurs citoyens et cadres de la ville. C’était une provocation, mais nous on est resté serein et calme. Ce véhicule n’est venu contre personne, il est venu pour le bonheur de Faranah. Ce véhicule est partout en Guinée, des sous-préfectures jusqu’au niveau région. C’est dans le cadre du désenclavement de Faranah et faciliter le coût du transport aux citoyens. Mais eux disent que si ce véhicule travaille ici, ça pourra gâter leur transport. Moi, je demande aux citoyens et aux autorités d’analyser la situation pour voir comment ce bus puisse voyager pour aider la population. Je n’ai aucun intérêt dedans. J’en ai en parlé hier avec le secrétaire général de la CNTG, Faro. Je détiens même sa lettre d’information », a-t-il soutenu.

Kerfalla Faro, Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) à Faranah

De son côté, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) à Faranah, Kerfalla Faro, est revenu sur les motifs des agissements des chauffeurs de sa structure. « Dans le cadre du transport en commun à Faranah, tous les véhicules circulent sous ma responsabilité. Les jours sont bien organisés ici. Le lundi, c’est le jour de l’UTA. Les autres jours, ce sont les numéros d’immatriculation des véhicules qui sont portés au tableau. Quand ton tour arrive, tu gares sur la piste pour charger afin de voyager. Ce matin, le premier véhicule pour aller à Conakry est sorti tardivement de la piste. D’habitude, le premier quittait entre 4, 5 et 6 heures. Mais aujourd’hui, le premier est resté jusqu’à l’apparition du soleil et le deuxième attendait. Les passagers qui étaient venus ont constaté que le deuxième véhicule qui devait aller à Conakry allait retarder de bouger, ils se sont retournés en ville alors que ceux qui ont amené ce bus avaient fait un communiqué hier dans les radios informant les populations que leur bus quittera ici le dimanche pour Conakry. Cependant, je ne suis informé de rien et rien ne m’a été dit. C’est pourquoi les chauffeurs ont mené une enquête, ils ont trouvé exactement que les passagers qui ont quitté la gare routière pour la ville sont en train de prendre les billets à leur secrétariat. Automatiquement, ils ont pris le bus pour bafouage. Ils ont dégonflé les pneus. S’agissant de ce bus dont on parle, à Faranah ici, le transport est un peu difficile. Le nombre de véhicules de transport en commun est supérieur aux passagers. Il y a des jours, c’est un ou deux véhicules qui peuvent bouger pour Conakry. Si toi tu envoies alors un véhicule qui peut prendre le chargement de deux, trois voire quatre cars sans informer le syndicat qui a la charge de la gare routière… Alors que la commune a lancé un appel d’offres, Dieu a voulu que c’est nous qui avions obtenu le contrat. Donc, nous qui avons le contrat, si tu dois faire le transport, tu informes pour obtenir notre accord. Sauf hier à 14 heures, Aly Dassy m’a appelé par téléphone m’informant qu’une lettre est venue de Conakry qu’ils veulent envoyer à Faranah un bus pour le transport en commun. Mais que la lettre est gardée avec lui parce qu’il ne sait pas si ça pourrait marcher ou pas, mais comme le bus est venu, qu’il veut m’envoyer la lettre d’information. Je l’ai répondu que je suis dans les démarches du mariage d’un ami, donc de patienter jusqu’à demain samedi 10 heures pour en parler au bureau. La nuit, il m’a appelé encore en disant qu’il voulait m’envoyer la lettre d’information mais comme tu es occupé, j’ai fait le communiqué. Je ne lui ai pas dit de ne pas prendre les gens, je ne lui ai pas dit qu’il quittera d’ici ou de rester. Il a voulu me mettre en mal avec la population. Mais la population sait qu’il y a des principes, des règlements dans toute organisation. Le travail ne se fait pas comme ça, on doit se respecter dans le travail. Il a voulu un simple sabotage ».

De Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com

Tel : 620241513/660272707

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