Ibrahima Keïta, carreleur de profession, et Almamy Kerfalla Soumah, pêcheur de son état, sont jugés au tribunal de Dixinn pour vol d’objets divers et recel. Des infractions commises au préjudice du citoyen Aboubacar Sanoh. Les deux compagnons d’infortune ont comparu mercredi dernier, 9 novembre 2022. Après avoir reconnu les faits, Ibrahima Kéita dit avoir ainsi pour « sauver » sa petite amie, tombée enceinte.
Selon les informations recueillies par un journaliste que Guineematin.com a dépêché au tribunal, les faits se sont produits au mois de janvier 2022 au quartier Nongo, dans la commune de Ratoma. Ibrahima Kéita est accusé de s’être introduit nuitamment, par la fenêtre, dans la chambre d’Aboubacar Sanoh. Au cours de l’opération, il a soustrait un écran de télévision, un haut-parleur, une montre et plusieurs complets bazins. Ensuite, le prévenu serait allé confier l’écran à son ami Almamy Kerfalla Soumah. Ce dernier à son tour a pris l’écran pour le revendre ailleurs.
Après enquête, Ibrahima Keïta a été mis aux arrêts et placés sous mandat le 18 janvier 2022. A la barre, le prévenu n’a pas nié les faits articulés contre lui. « Monsieur Sanoh est mon patron. Je faisais le nettoyage de sa maison. On s’est connu depuis Siguiri. Il a promis de tout faire pour que j’ai une moto. C’est moi qui fait tout pour lui, sans salaire. Je suis venu chez lui la nuit à son absence. Je suis monté par la fenêtre et j’ai pris la télé la montre un haut-parleur et des bazins. J’ai fait ça pour sauver ma petite amie qui est tombée enceinte. Je n’avais pas d’argent. J’ai pris l’écran plat que j’ai confié à Almamy Kerfalla Sanoh. Ce dernier a pris l’écran qu’il a revendu. A mon retour, il m’a dit que ce sont les gendarmes qui sont venus fouiller la maison pour prendre l’écran. Mais, comme je suis dans le quartier, j’ai mené mes enquêtes. C’est en menant mes enquêtes que j’ai été interpellé », a-t-il dit.
Le second prévenu, Almamy Kerfalla Soumah, jugé pour recel dit également avoir effectivement reçu l’écran. Mais, il soutient qu’il ne savait pas que ça provenait d’un vol. « Oui, j’ai reçu l’écran et je suis allé le mettre en gage quelque part. Parmi tous les objets volés, c’est seulement l’écran qu’il m’avait confié », a expliqué le pêcheur qui comparait d’ailleurs libre dans cette affaire.
Dans ses réquisitions, le ministère public a parlé de vol aggravé. « Il y en deux des 8 circonstances aggravantes. C’était la nuit et il a escaladé le mur pour s’introduire dans la chambre à l’effet de soustraire l’écran et plusieurs autres objets… C’est pourquoi je vous demande de les retenir dans les liens de la prévention ; de condamner Ibrahima Keïta à un an, et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens pour vol. Quant à Almamy Kerfalla Soumah, vous le condamnerez à 8 mois dont 5 assortis de sursis et un million de francs guinéens d’amende », a requis le procureur Alpha Bacar Cissé.
La défense, par la voix de maître Halimatou Camara, a demandé au tribunal des larges circonstances atténuantes pour ses clients. « Au moment de rendre la décision, je vous demande d’être clément. Je vous demande de leur accorder de larges circonstances atténuantes… ».
Le tribunal a finalement mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 17 novembre 2022.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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