Détention de Foniké Menguè et Ibrahima Diallo : Kaly Diallo demande à la justice de les « situer sur leur sort »

La situation d’Oumar Sylla dit Foniké Menguè et Ibrahima Diallo préoccupe les défenseurs des droits humains. Les deux leaders du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) sont détenus depuis plus de trois mois à la Maison centrale de Conakry sans jugement. Des voix s’élèvent pour dénoncer cette situation et exiger la tenue rapide de leur procès, a constaté un reporter de Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Arrêtés lors des manifestations de juillet dernier, à Conakry, Oumar Sylla dit Foniké Menguè et Ibrahima Diallo, respectivement coordinateur national et coordinateur des opérations du FNDC, ont été placés en détention préventive début août à la Maison centrale de Conakry. Ils sont inculpés pour des faits de « participation délictueuse à un attroupement interdit, troubles à l’ordre public, destruction de biens publics et privés, incendies volontaires, pillages et coups et blessures ». Mais près de quatre mois après, leur procès n’est toujours pas ouvert. Une situation qui ne laisse pas indifférent Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme.

Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme et responsable du programme de Démocratie sans violence, la baïonnette intelligente (DSV-BI)

« Conformément à la déclaration universelle des droits de l’homme, tout citoyen peut être accusé d’un acte délictueux. Mais même un inculpé est couvert par le principe de présomption d’innocence, qui est très cher en matière des droits de l’homme », a-t-il rappelé dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, ce lundi 21 novembre 2022. Il ajoute que chaque citoyen inculpé a droit aussi à un procès équitable et dans un délai raisonnable.

« Quand nous nous revenons sur ce cas-là (la détention de Foniké Menguè et Ibrahima Diallo), l’une des promesses phares (du président de la transition) que beaucoup de citoyens avaient saluées et applaudies, c’est de faire de la Guinée un pays où la justice serait la boussole qui orienterait les actions. Parce que vous savez que la justice était toujours accusée de faire du deux poids deux mesures, d’être une justice à double vitesse.

Vous vous en souviendrez que beaucoup de prisonniers d’opinion ont été libérés le 5 septembre (2021), mais aujourd’hui, c’est clair qu’il y a une problématique que nous notons, c’est la détention prolongée. Vous savez qu’il est dit que chaque citoyen accusé a droit à un procès juste et équitable dans un délai raisonnable, mais il ne faut pas profiter de cette faille-là pour exploiter cette partie pour que ça soit des détentions trop prolongées », a dit ce défenseur des droits humains.

Pour lui, la justice guinéenne doit fournir des efforts pour faire en sorte que les inculpés ne soient pas détenus trop longtemps sans être jugés. « Il faut faire un effort pour améliorer la situation pour que les détenus puissent bénéficier de procès justes et équitables dans un délai raisonnable. Alors, nous demandons à la justice guinéenne d’organiser un procès juste et équitable afin qu’ils (Ibrahima Diallo et Foniké Menguè) soient situés sur leur sort, cela est très important.

Il faut saluer l’engagement d’aller vers la lutte contre l’impunité pour donner un nouveau visage à la justice, mais il faudrait que le principe d’impartialité et d’égalité soit scrupuleusement respecté pour que tous les citoyens soient égaux devant la justice et qu’ils bénéficient d’une égale protection de la loi. C’est comme ça qu’on pourrait construire cet État de droit qui serait respectueux des droits des uns et des autres », a laissé entendre Mamadou Kaly Diallo.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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