Vol à main armée, association de malfaiteurs : des corps habillés jugés à Conakry

Un agent de la garde pénitentiaire, Alphonse Lamah, le sous lieutenant Aboubacar Camara et  quatre autres sont jugés au tribunal criminel de Dixinn pour vol à main armée,  association de malfaiteurs,  complicité et recel. Ce lundi, 12 décembre 2022, deux de ces 6 accusés ont comparu devant le  juge audiencier Amadou Sy. A la barre,  ils ont tous nié les faits mis à leur charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les accusés dans cette affaire sont Eugène Camara,  Salifou Soumah, Aboubacar Camara, Abdoulaye Soumah,  Mouctar Diakité et  Alphonse Lamah. Ils sont tous accusés d’avoir effectué des braquages sur des véhicules et des boutiques à l’aide d’armes de guerre courant l’année 2018.

Parmi ces 6 accusés qui étaient tous sur le box,  2 seulement ont fait leur déposition. Il s’agit de Alphonse Lamah, garde pénitentiaire placé sous mandat le 5 novembre 2018, et du sous lieutenant Aboubacar Camara, en détention depuis le 17 juillet 2018.

Dans sa déposition faite à la barre, le garde pénitentiaire Alphonse Lamah a rejeté en bloc les faits et soutien qu’il est devant ce tribunal à cause d’un téléphone volé qu’il a revendu à un de ses petits.

 « Je suis là à cause d’un téléphone  volé que j’ai acheté au kilomètres 36. Je reconnais que le téléphone que j’ai revendu à mon petit Morlaye Mansaré était volé.  Les agents ont géolocalisé le téléphone et le petit a été arrêté.  C’est ainsi qu’on m’a fait appel un samedi.  Dès que je suis venu,  ils m’ont interpellé à Entag le même jour. Nous sommes allés à la gendarmerie où ils m’ont dit qu’il y a des personnes qui ont été arrêtés dans un braquage et ceux-ci me connaissent. Ils m’ont dit que tous les bandits de grand chemin qui sont à la maison centrale me connaissent. Mais moi,  je ne connaissais personne parmi eux, c’est à la DPJ que je les ai connus.  J’ai passé deux semaines à la DPJ avant d’être déféré à la maison centrale.  Et pendant ces deux semaines,  j’étais torturé. Je ne reconnais pas le procès-verbal parce que j’ai signé sous la violence et la torture » a dit Alphonse Lamah.

Dans la même lancée,  le sous lieutenant Aboubacar Camara, second accusé à comparaître dans cette affaire, a également rejeté en bloc les griefs articulés contre lui. Il a expliqué au tribunal les circonstances dans lesquelles il a été mis aux arrêts.

« Moi, j’étais couché chez moi à  domicile Km5 .  Les agents sont venus demander un certain Cantona. Ma femme m’a réveillé.  Je les ai rencontré.  Ils m’ont fait savoir qu’ils sont là pour une enquête.  Je leur ai dit que moi je suis militaire et si j’avais commis une infraction je ne viens pas ici pour dormir.  Et si je dois répondre à leur enquête,  ils doivent déposer une convocation à mon unité et j’irai là-bas pour répondre.  C’est ainsi qu’on s’est bagarré, finalement nous sommes allés à la DPJ et après, on m’a  déféré à la maison centrale.

 Mais  moi,  je ne connais rien et je ne connais personne parmi eux. On m’a arrêté sur la base de suppositions parce que je loge avec un certain Cantona qui est lui aussi policier » a lancé le sous lieutenant Colonel Aboubacar Camara tout en précisant qu’il travaille au camp Alpha Yaya.

Vu la contradiction qui existe entre la déposition des accusés à la barre et le contenu du procès-verbal de l’enquête préliminaire,  la défense va solliciter d’écarter purement et simplement ce PV des pièces versées à la procédure. Une sollicitation à laquelle s’oppose le ministère public.

 Finalement,  le tribunal à rejeté cette demande avant de renvoyer l’affaire au 26 décembre 2022 pour la suite des débats.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com 

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