Demi finale de la coupe du monde au Qatar : France- Maroc pour l’histoire

Par Amadou Dioulde Diallo : C’est au Château de Saint Germain-en-Laye qu’en 1682, Hadj Mohammed Tamim, Ambassadeur Extraordinaire du Quatrième Souverain de la Dynastie Alaouite, Moulay Ismaël, signa avec Louis XIV, le premier traité d’amitié avec la France. Et, c’est deux soixante-treize ans, le premier Novembre 1955,à Saint Germain, au Pavillon Henri IV, que fut décidée après un échange de vues entre Sidy Mohammed Ben Youssef, et le Président Anthony Pinay, la totale indépendance du Maroc, après vingt-sept mois d’exil à Ansirabe dans la grande île de Madagascar et un protectorat forcé. 

Certainement parce que le Maroc constitue une véritable charnière, et nulle part au monde, les impératifs de la géopolitique ne sont plus évidents. Ces lignes sont contenues dans les Mémoires de Sa Majesté le Roi Hassan II parues aux éditions Albin Michel sous le titre : le » Defi » en 1976. Elles retracent le chemin parcouru par la France et le Maroc à travers le temps et dans des espaces souvent conflictuels qui furent aussi la convoitise d’autres puissances.

Malgré tous ces soubresauts de l’histoire, les deux pays sur les deux rives de la Méditerranée, sont parvenus à maintenir des relations cordiales et mutuellement avantageuses, avec une intégration multiculturelle qui fait qu’aujourd’hui on dénombre 500.000 franco-marocains parmi lesquels des footballeurs qui ont choisi de défendre les couleurs de leur pays d’origine. 

Mais le foot est comme l’histoire justement, il s’en fiche que vous vous rongiez les ongles. 

Rien à faire les Blues Français et Les Lions de L’Atlas du Maroc, vont s’affronter ce mercredi en demi-finale de la Coupe du Monde au Qatar, la première des seconds et de L’Afrique leur continent. 

On suivra avec un vif intérêt le duel au couteau, entre deux grandes vedettes du PSG, qui passent pour être parmi les meilleurs au monde à leurs postes. Il s’agit du franco-camerounais de mère algérienne le goleador Kyllian Mbappé et le teigneux latéral droit marocain Hakimi. 

Les champions du monde en titre, tiennent à garder leur rang et leur gloire sur la planète foot et n’entendent pas de ce fait, chuter à l’avant dernier palier, surtout avec cet invité surprise que personne n’attendait à ce stade ultime de la compétition. 

Et c’est justement cette irruption forcée du Maroc dans la cour royale réservée aux équipes dont le palmarès est si élogieux et les joueurs si merveilleux, qui déchaîne des passions folles de tout un royaume comme pour répondre à ceux qui oublient 

que ce Maghreb el Aqsa(pays de l’extrême Occident)est une terre de football et qui n’est pas non plus à sa première coupe du monde. 

Les Lions de L’Atlas du Maroc étaient en 70 et 86 au Mexique, en 94 aux états-unis, et 98 en France même toujours avec des écuries de standing allant des Boujmaa, Ghazouani aux Badou Zaki, Timoumi, Aziz Bouderbala, Krimau, Mustapha Hadji, à celle qui va rencontrer les Blues ce mercredi à Doha. 

A noter que pour sa participation à la coupe du monde, les Lions de L’Atlas du Maroc ont eu sur le banc comme entraîneurs le 

Yougoslave Vidinic, le Français Henry Michel, et les Marocains Medhi Faria, Blinda et Regragui qui devient celui qui a l’exceptionnel mérite de conduire l’équipe en demi-finale et certainement en finale contre L’Argentine de Lionel Messi victorieuse de la Croatie de Luka Modric 3 buts à 0.

Le rêve est bien permis. C’est une équipe de France de l’intégration, qui se dresse devant des marocains portés par tout un continent, au coeur même du monde arabe. 

On se souviendra de la légion d’honneur constituée des Michel Platini, Tigana, Giresse, Marius Trésor, Bernard Lacombe, Zinedine Zidane, Laurent Blanc,Thierry Henry, Marcel Desailly, Lillian Thuram. Ahmed Faras, l’enfant de Mohamedia, Baba et Hazzaz ceux de El Jadida et de Agadir, ces génies du cuir rond qui prirent le meilleur sur le Sily National de Souleymane Cherif, Petit Sory, Njolea, Tolo, Papa Camara,Calva, Morciré en finale de la CAN 76 sur les hauteurs d’Addis Abeba en Ethiopie. 

La RAM assure, depuis hier, 30 vols à destination de Doha pour les supporters marocains estimés à près de 50.000 âmes

Comme pour les rencontres précédentes, le 12e homme jouera son rôle de soutien aux lions de L’Atlas du Maroc. 

Alors la fanfare ne changera pas de cuivres. Bien au contraire. 

Amadou Dioulde Diallo, Journaliste-historien

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