Interdiction des spectacles sur les plages : « cette décision va nous impacter négativement », dit Alsény Bérété

A travers un communiqué publié le 23 décembre dernier, l’agence guinéenne des spectacles a annoncé l’interdiction des spectacles sur les plages de Conakry et des îles de Loos. C’est l’une des dispositions prises par le gouvernorat de Conakry en collaboration avec le ministère en charge du tourisme, dans le cadre de la sécurisation des fêtes de fin d’année. Cette décision est accueillie avec beaucoup de surprise par Alsény Bérété, le coordinateur général de la place de Rogbanè, à Taouyah. Rencontré par un journaliste de Guineematin.com, il a exprimé son incompréhension face à cette mesure.

Alseny Bérété, coordinateur général de la plage Rogbane de Taouyah

« C’est une surprise pour nous, parce qu’on avait bien établi nos programmes jusqu’au 1er janvier 2023. J’ai tenu des réunions avec le directeur national adjoint du tourisme et tous les cadres techniques du département pour évaluer comment faire fonctionner les plages pendant ce mois de décembre. Le ministère nous a même dit qu’on était en avance par rapport au programme qu’on avait donné. Donc, nous voulions commencer les activités culturelles, lorsque le gouvernorat a fait un communiqué interdisant toute activité culturelle au niveau des plages.

Aujourd’hui, nous ne savons vraiment pas sur quel pied danser puisque ce sont les activités culturelles qui remplissent nos comptoirs. Pourtant, depuis que nous avons pris la plage Rogbanè, nous avons formellement interdit les concerts, nous ne faisons que des animations culturelles. Les gens sont assis, l’artiste et le DJ font leur animation, c’est comme ça que ça se passe ici depuis qu’on nous a attribué la gestion de cette plage », a-t-il réagi, tout en ajoutant que cette décision va « impacter négativement » les gérants des plages.

« Jusqu’à présent on n’a pas compris cette décision, j’ai même appelé l’inspecteur régional du tourisme, mais ce dernier m’a dit de nous remettre à la décision du pouvoir. Donc, cette décision va nous impacter négativement, nous avons des redevances et des employés à payer. La plage demande beaucoup d’emplois, que ce soit la sécurité, le service d’hygiène, etc. Donc, cette décision va forcément ralentir nos activités. Parce que c’est pendant la période de fin d’année que la fréquentation des plages est plus importante, ce qui va booster nos caisses. Mais si c’est le contraire qui se produit, c’est vraiment difficile », a dit Alsény Bérété.

En juillet 2014, un concert organisé à la plage de Rogbanè de Taouyah avait tourné au drame. Une bousculade enregistrée sur les lieux avait causé près de 30 morts. Et depuis, le gouvernorat de la ville de Conakry interdit la tenue des spectacles sur les plages.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com 
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