Conakry : clôture de la session de formation de 21 acteurs de la justice sur les enjeux liés aux droits humains

Le garde des sceaux, ministre de la justice et des droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright, a présidé hier, mercredi 13 janvier 2023, la cérémonie de clôture de la session de formation de 21 acteurs de la justice sur les enjeux liés aux droits humains. Cet atelier s’inscrit dans le cadre d’une série de 12 sessions de formation distinctes, lancée depuis le 22 août 2022 à l’attention des acteurs de la justice de proximité en Guinée (personnel des ONG partenaires du projet, du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, du ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance, et des Personnes vulnérables, des Maisons de justice, de TOPROGEM et du SCPPV, ainsi que des ONG spécialisées sur la promotion des droits humains et de l’accès à la justice.

Ce projet a pour objectif général, d’appuyer les organisations de la société civile en matière de consolidation de l’Etat de droit à travers le renforcement de l’accès à la justice des personnes vulnérables et la lutte contre l’impunité en République de Guinée.

Marguerite Tewa Camara, directrice Pays, Coordinatrice du PARAJ

À l’occasion de cette cérémonie, la directrice pays de COGINTA a félicité les participants pour leur assiduité et le sérieux qui a caractérisé leur participation aux différentes sessions de formation. « Nous nourrissons l’espoir que les résultats de ces sessions de formation se traduiront par l’amélioration de vos pratiques de travail, le renforcement de vos interactions pour un meilleur accès à la justice des personnes les plus vulnérables. Afin de maximiser et pérenniser les acquis du projet dont les activités prennent fin en ce mois de mai 2023 », s’est réjouie Marguerite Tewa Camara.

La directrice pays de COGINTA a ensuite sollicité au ministre de la Justice et des Droits de l’homme, la prise des dispositions pour une meilleure tenue des audiences, notamment celles criminelles dans les juridictions, avec un accent sur les dossiers des détenus, la signature de l’arrêté de mise en place du Comité de suivi du PARAJ, l’extension et le renforcement du fonctionnement des Maisons de justice qui contribuent au désengorgement des tribunaux.

Françoise FABIEN RABNER, formatrice Expert de ASF France

Selon Madame Françoise FABIEN RABNER, experte de ASF France et formatrice sur le module des enjeux liés aux Droits humains, la collectivité des hommes ne peut fonctionner que dans le respect des droits de chacun. La connaissance des droits de l’homme par les OSC et les acteurs judiciaires est donc le socle fondamental d’une société pacifiée et progressiste.

De son côté, Jolita PONS, Ambassadrice de l’Union européenne en Guinée, a rappelé « l’appui constant de l’Union européenne et de ses Etats Membres à la protection et la promotion des Droits Humains. « L’Union européenne reste déterminée à lutter au quotidien contre la pauvreté, les injustices et les inégalités et à œuvrer au renforcement et à la consolidation de l’Etat de droit en Guinée », a-t-elle précisé.

 À sa prise de parole, le garde des sceaux, ministre de la justice et des droits de l’Homme a précisé que les thèmes abordés font parties des préoccupations de son département. « Comme vous pouvez l’imaginer, cette thématique constitue un des objectifs prioritaires de la gouvernance judiciaire de notre pays. C’est à cet égard que la loi L2022/012/CNT du 23 septembre 2022 a été adoptée. Cette loi a pour objectif spécifique de permettre aux personnes physiques dont les ressources sont insuffisantes de faire valoir leurs droits en justice », a dit Alphonse Charles Wright

Le Garde des Sceaux a ensuite félicité les initiateurs et l’Union Européenne pour la réussite de cette session de formation. « Je ne saurai terminer mes propos sans remercier d’une part, l’Union Européenne qui a financé ce projet. Les acteurs de mise en oeuvre, Coginta pour la coordination globale du projet, l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) et les Mêmes Droits pour Tous(MDT), le pool d’Experts formateurs d’Avocats Sans Frontières- France et d’autre part, les participants pour leur disponibilité et leur engagement pour le respect des droits humains », a-t-il conclu.

Au nom des participants, Sékou Condé a exprimé leur reconnaissance de la disponibilité des formatrices, des initiateurs et le garde des sceaux pour la réussite de ce module. « La présente formation qui d’ailleurs s’est bien déroulée renforce nos compétences, la confiance et crée des liens significatifs entre nous. Il est essentiel de montrer notre appréciation et notre gratitude envers les formatrices et surtout la facilité accordée par la bonne organisation de TONG COGINTA et surtout l’appui matériel et financier de l’Union Européenne qui nous ont entouré. Merci Monsieur le Ministre d’être la personnalité sur qui nous pouvons toujours compter pour la promotion de la justice de proximité en Guinée.

Nous vous sommes très reconnaissants pour tout l’effort abattu à cet effet. Au nom de l’ensemble des participants, nous vous remercions pour tous les actes que vous posez pour la justice guinéenne.

Vous pensez toujours à des façons nouvelles et différentes d’aborder un problème, votre perspective unique est un atout formidable pour nous. Nos mots ne suffiront jamais à faire l’éloge de vos réalisations, la qualité de votre travail et le talent dont vous faites preuve dépassent toujours nos attentes. Nous vous remercions sincèrement.

Nous sommes sûrs que chacun de nous a appris l’un de l’autre et des formateurs les points essentiels sur les Droits de l’homme. Nous ne saurions terminer sans remercier le Projet PARAJ du sérieux, de sa bonne volonté, de l’expérience, l’expertise et de l’engagement qu’il a démontré durant toute cette session de formation », a dit le coordinateur de la maison de justice de Kankan.

Pour rappel, le PARAJ est financé à hauteur de près de 16 milliards GNF (1 750 000 €) par l’Union européenne sur une période de 30 mois (novembre 2020 à mai 2023). Il est mis en œuvre sous la coordination de COGINTA, en partenariat avec les ONG nationales, Les Mêmes Droits pour Tous (MDT) et l’Organisation guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du citoyen (OGDH) en charge de l’opérationnalisation des Cliniques juridiques, ainsi qu’avec ASF France en charge du volet formation sur ce projet Le PARAJ a pour objectif global d’appuyer les organisations de la société civile en matière de consolidation de l’Etat de droit, à travers le renforcement de l’accès à la justice des personnes vulnérables et la lutte contre l’impunité en République de Guinée.

L’objectif final est de former au total 240 acteurs de Conakry et de l’intérieur du pays, sur des thématiques juridiques dispensées par des experts de Avocats sans frontieres France (ASF-France) et des formateurs nationaux formes à cet effet. Ces sessions sont organisées dans le cadre du déroulement du Plan de formation élaboré suite à une évaluation de besoins des acteurs ciblés. Ce Plan comprend bust (8) modules à savoir: Enjeux liés aux Droits humains, Violences basées sur le genre, Droits des enfants, Droit pénal et procédure pénale. Accueil de public et le traitement des dossiers, Protection des données personnelles, Techniques de plaidoyer et Médiation.

Ces sessions sont organisées dans le cadre du déroulement du Plan de formation élaboré suite à une évaluation de besoins des acteurs cibles. Ce plan comprend huit modules à savoir : Enjeux liés aux Droits humains, Violences basées sur le genre, Droits des enfants, Droits pénal et procédure pénale, accueil du public et le traitement des dossiers, protection des données personnelles, techniques de plaidoyer et médiation-conciliation.

La fin de cette cérémonie a été marquée par la remise des satisfecits aux 21 bénéficiaires dont 5 femmes.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tél. : 00224 621144891 

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