Des coupeurs de route maîtrisés par des passagers à Bodié (Dalaba) : voici le film de la bagarre (témoin)

Des passagers à bord de minibus, en provenance de Conakry pour la sous-préfecture de Kollangui, dans la préfecture de Tougué, ont été la cible de coupeurs de route. Trois assaillants ont été mis aux arrêts par leur cible et les autorités de la sous-préfecture de Bodié, dans Dalaba. Alpha Oumar Diallo, un des occupants d’un des minibus, interrogé par un reporter de Guineematin.com, est revenu sur ce qui s’est passé dans la nuit du mercredi, 11 janvier 2023, à Kourou Maninka et Bodié, dans Dalaba.

Selon nos informations, ces attaques ont été perpétrées par des coupeurs de route présumés habillés en tenues militaires, contre des véhicules de transport en commun.

Alpha Oumar Diallo, juriste de formation et témoin oculaire des faits, a expliqué que ces hommes armés ont mené ces attaques à 2 heures du matin. « Le mercredi, 11 janvier 2023, je me suis embarqué à bord d’un minibus à Conakry pour me rendre dans mon village natal, à Kollangui dans la préfecture de Tougué. On a bougé de Conakry aux environs de 14 heures. Arrivé à Dalaba, dans un village de la sous-préfecture de Kourou Maninka, à 2 heures du matin, nous avons trouvé des hommes en tenues qui avaient des bouteilles d’alcool. Dès qu’ils nous ont vus, ils ont allumé leur moto puis, se sont positionnés devant nous en nous disant de nous arrêter. Mais bien avant qu’ils ne viennent devant nous pour nous dire de nous arrêter, nous avions déjà vu des jeunes en tenues se faufiler et entrer dans la brousse. Mais quand ils nous ont dit de nous arrêter, le chauffeur sachant qu’il n’y a pas un nouveau barrage là, a continué à rouler. Immédiatement, ces hommes en tenues nous ont poursuivis en disant : si vous ne vous arrêtez pas jusqu’au pont, ce n’est pas bon pour vous. Ils nous ont suivis, on est allés jusqu’à dépasser le pont. Quand on est arrivés à certain niveau, le chauffeur a essayé de contourner pour prendre une autre route. C’est là que nous avons aussi vu une autre moto sur la grande route. Et quand il a contourné, toutes les deux motos nous ont suivis. La première moto qui était derrière nous, a fait un dépassement avant de s’arrêter devant nous encore pour nous barrer la route. Ils ont barré la route avec la moto. Celui qui était en tenue a tenu son bras avec un pistolet en main. Mais puisque c’était la nuit, il était difficile pour nous de l’identifier. Il nous disait de nous arrêter sinon, il va tirer mais le chauffeur a dégagé la moto et on a continué. La deuxième moto qu’on a vue en deuxième position nous suivait également. Un peu plus loin, on a rattrapé un autre minibus. Nous avons dit aux occupants de ce minibus que nous sommes poursuivis par des bandits qui viennent derrière nous. Ainsi, les deux chauffeurs roulaient maintenant de manière à empêcher ces motards de faire de nous ce qu’ils voulaient, c’est-à-dire de se mettre devant nous et nous bloquer. Ces motards nous ont suivis jusqu’à Bodjé. A ce moment, on discutait dans le véhicule pour savoir où se trouve la gendarmerie pour y aller. A Bodjé justement, le chauffeur s’est arrêté pour chercher la route qui mène à la gendarmerie, au même moment, les motards arrivent et s’arrêtent devant nous. Cela a trouvé que tout le monde est descendu du minibus et on s’est précipité sur celui qui détenait l’arme et on l’a maitrisé ; mais le second s’est échappé et a fui. On a réussi à maîtriser celui qui avait l’arme, un agent de la garde forestière… Il y avait les habitants à côté de la route. Ils sont venus, quelqu’un est allé réveiller monsieur le sous-préfet qui est aussitôt venu. Il a trouvé qu’on l’avait attaché et il l’a détaché. Il est allé avec lui au bureau », a relaté Alpha Oumar Diallo.

Poursuivant, Alpha Oumar Diallo ajoute qu’un autre assaillant a été mis aux arrêts par des chauffeurs et passagers, eux aussi victimes d’une d’attaque sur la même route. « Entre temps, les gens ont appelé les autres chauffeurs de minibus qui venaient derrière nous pour leur dire qu’on a été attaqués par des bandits et ils ont réussi à s’échapper. On leur a dit que certains assaillants sont repartis. Les chauffeurs de ces minibus qui venaient derrière nous se sont aussi concertés et se sont préparés contre les assaillants. Effectivement, en continuant leur chemin ils ont rencontré les deux motos des bandits : l’essence était finie dans l’une des deux motos et les bandits étaient en train de la pousser. Quand ils se sont rencontrés, les chauffeurs les ont coincés avec les motos. Deux d’entre eux ont réussi à fuir. Ils ont attrapé un avec la moto et l’ont envoyé au niveau de la sous-préfecture de Bodjé. A leur arrivée, le sous-préfet aussi a pris la moto », a indiqué notre interlocuteur.

À en croire Alpha Oumar Diallo, tous les assaillants ont été mis à la disposition des autorités locales de Bodjé pour être transférés à Dalaba centre. « Au moment où on quittait les bureaux de la sous-préfecture de Bodjé, les 3 bandits étaient à la disposition des autorités. Quand les gens qui sont maîtrisés ont été interrogés sur leur identité, le premier a déclaré devant nous qu’il est un agent de la garde forestière du grade, si je ne m’abuse, de Margis-chef. Les deux autres, on a appris qu’ils ont dit être des gardes communaux. Ils ont tous été transférés à Dalaba centre. Pendant la bagarre pour les arrêter, il n’y a pas eu de mort ni de blessés graves. Mais le chauffeur de notre minibus a subi une entorse au niveau de sa main. Aujourd’hui, nous sommes à Koïn avec les chauffeurs, on est en train de préparer la plainte pour aller déposer au niveau de la gendarmerie de Dalaba contre les assaillants. On est en train de réunir tous les syndicats afin que cette affaire puisse être gérée jusqu’au bout. Parce que, nous, on veut connaître les complices et l’origine de cette attaque et que tous les auteurs soient identifiés, jugés et punis à la hauteur de leurs actes… ».

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225

Facebook Comments Box