Dadis Camara au procès du 28 septembre : « Sékouba Konaté n’est pas là parce que l’ancien régime l’avait exclu de l’ordonnance »

Capitaine Moussa Dadis Camara, ex chef de la junte du CNDD

Comme indiqué dans une de nos précédentes dépêches, le procès des massacres perpétrés le 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Ce procès qui a débuté le 28 septembre 2022 est aujourd’hui à son 36ème jour. Et, c’est le capitaine Moussa Dadis Camara, président de la République à l’époque, qui est à la barre pour sa dixième journée.

Après le passage de Maître Salifou Béavogui, c’est maître Abou Keïta, avocat de la défense, de prendre la parole. Pendant leur échange, le capitaine Moussa Dadis Camara a expliqué le complot qui fait que le Général Sékouba Konaté, deuxième vice-président du CNDD et ministre de la Défense nationale à l’époque des faits ne soit pas au procès.

Ci-dessous, Guineematin.com vous propose le décryptage de ce passage :

Maître Abou Keïta : La population guinéenne a besoin d’être située sur la responsabilité entre vous et le général Sékouba Konaté sur les évènements du 28 septembre 2009, qu’en dites-vous ?

Moussa Dadis Camara : J’estime qu’être là aujourd’hui et que le Général Sékouba Konaté ne soit pas là. J’ai parlé d’un complot approfondi qui fait que cet homme n’est pas là aujourd’hui devant ce tribunal. Il est lié à ces évènements tout comme je suis lié à cet événement. Je ne m’exclus pas. J’étais le président à l’époque, Sekouba Konaté deuxième vice-président, troisième personnalité du pays à l’époque.

Les événements se sont passés sous notre magistrature. J’estime qu’il serait là pour dire sa part de vérité. Si cela n’a pas été fait, à ce niveau j’ai résumé que son acte était très douteux…

S’il n’est pas devant cet auguste tribunal, c’est parce qu’il y avait un système qui était là, le régime (Alpha Condé, ndlr) l’avait exclu de l’ordonnance. Il a préparé quelque chose, il a réussi. Comment est-ce que ce jugement pouvait se tenir parce qu’il y aurait éclatement de la vérité ? Parce qu’il savait très bien que si je venais, j’allais me sacrifier et ce que je suis en train de dire ici aujourd’hui, j’allais le dire.

De la salle d’audience, Boubacar Diallo pour Guineematin.com 

Facebook Comments Box