Kiniéro (Kouroussa) : plusieurs mois après son agression physique, le maire Mohamed Condé réclame justice

Plusieurs mois après son agression physique par des jeunes de la sous-préfecture de Kiniéro, dans la préfecture Kouroussa, le maire de cette commune rurale, Mohamed Condé, continue de réclamer justice. Alors que des convocations ont été émises contre les présumés agresseurs par la justice de Kouroussa, la procédure n’évolue pas, soutient le maire. Le responsable des jeunes rétorque que l’affaire n’est plus entre les mains de la justice, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la Savane.

Tout est parti d’une histoire d’engagement de jeunes à la société minière évoluant sur le territoire de la sous-préfecture de Kiniéro. Selon nos informations, cette société minière a lancé un appel d’offres pour le recrutement de quatre employés. Le directeur préfectoral de la jeunesse, pas content de la procédure, a accusé le maire d’avoir manqué d’objectivité dans le choix. Après plusieurs médiations entre les deux parties, sans succès, la société elle-même a finalement décidé de prendre les choses en main pour recruter ses quatre employés. Cette situation aurait attisé la colère des jeunes de cette localité qui se sont rendus à la commune le jeudi, 20 octobre 2022, pour agresser violemment le maire Mohamed Condé. Emportant plusieurs biens.

Joint par téléphone hier, vendredi 20 janvier 2023, Mohamed Condé a fustigé le comportement de la justice de Kouroussa qui selon lui manque totalement de volonté dans l’application de la loi.

Mohamed Condé, maire de la commune rurale de Kiniero

« J’avoue que je suis vraiment très déçu du comportement de la justice de notre préfecture par rapport à leur façon de gérer ce dossier. J’ai été victime d’une agression physique dans les locaux de la commune, une violence pendant laquelle j’ai été grièvement blessé et plusieurs de mes biens ont été aussi emportés. Je suis franchement confus aujourd’hui concernant le refus catégorique du DSPJ et son équipe, qui m’ont agressé, de répondre à la convocation de la justice. Cette attitude de ces jeunes me pousse d’ailleurs à poser plusieurs questions. Est-ce qu’ils ont donné de l’argent aux juges ? Ou c’est par peur qu’on n’arrive pas à les arrêter après plusieurs mois de l’acte ? De toute façon, ils sont tous là au village avec mes objets qu’ils ont emporté comme mon ordinateur, ma tablette et tant d’autres biens qu’ils ont amené avec eux », martèle-t-il.

Plus loin, cet élu local a lancé un cri de cœur à l’endroit du président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya et au ministre de la Justice, Charles Alphonse Right, pour qu’il soit rétabli dans ses droits. « Je m’incline devant le président de la République et toute son équipe gouvernementale en vue de m’aider à être rétabli dans mes droits. Ces jeunes qui m’ont agressé alors que j’étais en pleine activité à la commune sont tous ici à Kiniéro, sans inquiétude. Ils ont reçu trois fois la convocation, mais ils n’ont jamais eu l’intention d’honorer et la justice n’est pas aussi venue les chercher. Ça me rend vraiment fou, surtout quand je vois certains qui deviennent plus forts que notre justice. Cependant, les nouvelles autorités nous ont rassuré à leur arrivée aux affaires que c’est la justice qui sera la boussole, qui orientera tous les guinéens. Je me demande pourquoi jusqu’à présent je tarde encore à être rétabli dans mes droits ? ».

De son côté, Nankoria Mamady Condé, Directeur sous-préfectoral de la Jeunesse (DSPJ) de Kiniéro rassure de n’avoir jamais refusé de répondre à la convocation de la justice de Kouroussa. « C’est vrai qu’il y a eu un incident entre le camp du maire et nous autour du recrutement de quatre employés qu’il a d’ailleurs tourné en sa faveur ; mais nous n’avons jamais refusé de répondre à la convocation de la justice. Il dit qu’il a perdu plusieurs biens, alors que moi mon véhicule de 100 millions a aussi été complètement détruit et cela dépasse tout ce qu’il en train de réclamer aujourd’hui. Après l’altercation, le préfet nous a tous convoqués à Kouroussa ; mais, les sages de notre village se sont déplacés pour aller supplier le préfet à Kouroussa. Les sages ont promis aux autorités qu’ils allaient régler le problème à l’amiable, et depuis lors, on n’a jamais reçu de convocation et tout est rentré en ordre », soutient-il.

Parmi les objets emportés chez le maire pendant la fameuse attaque, c’est seulement la moto de service qui a été pour l’instant récupérée. Les autres biens sont toujours avec les agresseurs présumés.

De Siguiri, Mamadou Fanta Diallo pour Guineematin.com

Tél : 611 15 46 21

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