SOS pour Sira Oury Diallo, une vieille de 63 ans, accidentée par un militaire et abandonnée à elle-même

Il y a un peu plus de quatre mois depuis que cette vieille mère de famille a été percutée par une moto qui était conduite par un militaire en service au Camp Elhadj Oumar Tall de Labé. Cet accident l’a rendue invalide. Et ce, en dépit des multiples efforts déployés par son unique fils, Mamadou Billo Diallo pour la soigner. Aujourd’hui encore, Sira Oury Diallo n’a pas retrouvé l’usage de ses jambes. Ses traitements n’ont visiblement pas donné grand-chose. Et, cette pauvre vieille femme est actuellement abandonnée à elle-même par le militaire qui l’accidentée.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com hier, vendredi 20 janvier 2023, Mamadou Billo Diallo, le fils de Sira Oury Diallo, a sollicité l’aide des personnes de bonne volonté, notamment le président de la Transition, pour soigner sa mère.

Mamadou Billo Diallo

« L’accident de ma mère s’est produit le 18 Septembre [2022] dans le quartier Hamda, à Labé. C’est un militaire du Camp Elhadj Oumar Tall qui a percuté ma mère. On l’a envoyée à l’hôpital régional de Labé, mais ils ont dit qu’il faut couper le pied ou l’envoyer au Maroc ou au Sénégal. Comme je n’ai pas beaucoup de moyens, on l’a envoyée à l’hôpital Ignace Deen de Conakry. Le militaire qui l’a percutée nous a dit qu’il n’a pas de temps pour venir à Conakry. Je lui ai alors dit s’il n’a pas de temps, qu’il nous aide à avoir au moins le contact d’un chauffeur proche de lui qui va  accompagner ma mère et ma femme à Conakry… Il m’a dit qu’il ne peut pas. Je me suis alors déplacé de Conakry pour aller chercher ma mère à Labé. Mais, quand je suis arrivé à Mamou, il m’a appelé pour dire qu’il a trouvé un moyen pour envoyer ma mère à Conakry. Je suis alors descendu à Mamou pour les attendre. Quand ils m’ont trouvé à Mamou, ils ont descendu les vitres pour que je puisse voir ma mère. Ensuite, j’ai pris un taxi pour revenir à Conakry. Mais, avant de venir à Conakry, le militaire nous avait dit que ma mère allait faire ses soins au Camp Samory Touré de Conakry… Et, arrivé au Camp Samory Touré, ma femme dit que les militaires ont dit qu’il n’y avait plus de place au camp pour les soins de ma mère. J’ai alors dit au militaire qui a envoyé ma mère de nous aider pour qu’on l’envoie à Ignace Deen… On est parti à Ignace Deen, on a parlé avec les Docteurs, je lui ai dit qu’on va s’entraider. Puisque j’avais un peu d’argent, tous les examens qu’ils ont demandé, j’ai enlevé dans mon propre argent pour lui montrer que ce problème c’est nous et que je ne peux pas les laisser dépenser seul. Pour l’opération, les docteurs ont demandé 10 millions ; mais on a parlé, ils ont laissé à 06 millions. Ce jour-là, le militaire m’a donné 03 millions, j’ai augmenté 3 millions. Mais, depuis ce jour, ce militaire nous a dit qu’il part déposer ses papiers à kilomètres 36, on l’a plus revu », a expliqué Mamadou Billo Diallo.

Depuis l’opération de sa mère, ce jeune homme a dépensé une vingtaine de millions de francs guinéens pour des soins. Mais, jusque-là, sa pauvre mère n’a pas recouvré sa santé. Elle souffre énormément et elle n’a aucun appui de la part du militaire qui l’a accidentée.

« Après l’opération de ma mère, je l’ai appelé, il m’a dit qu’il est malade. Je l’ai rappelé le lendemain, il m’a dit d’appeler le militaire qui a percuté ma mère. J’ai appelé ce dernier aussi, il m’a dit que l’argent qu’il a donné à son ami, c’est-à-dire les 3 millions, qu’il est en train de payer les dettes-là. Je lui ai alors dit de ne pas me faire ça, puisqu’on a opéré ma mère et que je n’avais plus de sous pour acheter ses médicaments… Je me suis alors battu pour acheter les médicaments. Mais, à chaque fois que je l’appelle, il me dit qu’il n’a pas d’argent. J’ai alors décidé de ne plus l’appeler et il ne m’a plus jamais rappelé aussi. Cela fait  4 mois 13 jours qu’il ne m’envoie pas de l’argent. Depuis il a donné les 3 millions, il n’a plus rien donné. Le docteur aussi qui a suivi ma maman, après l’opération, on est rentré à la maison. Mais, depuis qu’on est venu à la maison, comme l’état de ma mère ne s’améliore pas, j’ai décidé de la ramener à l’hôpital. Mais, c’est vraiment difficile. Même si ma mère veut aller aux toilettes, il n’y a pas moyen, elle est obligée de se mettre à l’aise dehors là-bas. J’ai vu les chefs de l’hôpital pour leur montrer l’état de ma mère, les chefs m’ont dit que c’était notre faute, qu’on a dérangé ce qu’ils ont arrangé. Je leur ai dit : comment ça se fait qu’on puisse déranger alors vous n’aviez pas fait un bon boulot ? Ils n’ont pas mis de fer, ni rien. Pourtant, le docteur, c’est lui-même qui nous avait dit de mettre le fer avant de commencer l’opération. Ils m’ont même dit qu’il n’y a plus de place pour ma mère à l’hôpital là-bas. Je pensais que c’était une blague, mais c’était vraiment une réalité. J’ai alors ramené ma mère à la maison et ils m’ont fait comprendre que celui qui ira faire le pansement de ma  mère, je vais lui payer 85 000. Je voulais partir à Labé porter plainte, comme l’accident s’est produit là-bas, mais ma femme m’a dit de nous occuper de ma mère d’abord. Je fais appelle surtout au Colonel Mamady Doumbouya pour m’aider à prendre soins de ma mère, puisque c’est un de ses éléments qui a fait ce tort à ma mère. Donc, je lui demande vraiment de m’aider à soigner ma mère et toutes les personnes de bonne volonté. J’ai financé plus de 27 millions, les docteurs aussi, comme ils ont vu que je n’ai plus rien, ils m’ont mis dehors avec ma mère », a indiqué Mamadou Billo Diallo.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tel : 621937298

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