Une jeune fille de 11 ans a été victime de viol dimanche dernier, 29 janvier 2023, à N’Zérékoré. Un inconnu a conduit la petite dans un endroit isolé pour abuser d’elle, avant de prendre la fuite. Et pour la prise en charge de la victime, ses parents disent avoir été obligés de payer un montant de 500 000 francs guinéens à l’hôpital régional de N’Zérékoré, rapporte le correspondant de Guineematin.com sur place.
Ce cas de viol a eu lieu dans la journée du dimanche 29 janvier, au quartier Nakouyakpala, dans commune urbaine de N’Zérékoré. Selon le père de la victime, le violeur est venu trouver la petite à la maison, il a pris sa main pour l’emmener dans un endroit isolé et abuser d’elle.
« Quand on a demandé à l’enfant, elle a expliqué que c’est au moment où elle était en train de faire la lessive qu’un monsieur est venu s’arrêter dans la ruelle qui est à côté de notre maison et l’appeler. Pensant qu’il voulait la charger d’une commission, elle est allée le rejoindre. Et le monsieur prend la main de l’enfant et l’envoie dans un ravin, il met sa main dans sa bouche pour l’empêcher de crier et accomplit sa sale besogne. Après avoir fini, il abandonne la fille là-bas pour prendre la tangente. A son retour à la maison, la fille a eu peur de me dire ce qui s’est passé. Elle a fait sa toilette avec sa jeune sœur, puis elles sont chez sa maman. C’est cette dernière qui est venue à la maison en pleurant pour me dire qu’elle a été violée », a-t-il expliqué.
Informée de cette situation, la présidente de l’ONG Humanitaire pour la protection des femmes et des enfants (HuProFE), Hélène Kolkol Zogbélémou, conseille à la famille de conduire immédiatement la victime à l’hôpital régional de N’Zérékoré pour des soins.
« Ils ont commencé à faire des traitements avec la pharmacopée, mais les gens nous ont dit d’informer la police et d’envoyer l’enfant à l’hôpital régional pour ses soins. Quand nous sommes allés à l’hôpital, ils nous ont référés d’abord à la police, et la police aussi nous a renvoyés vers l’hôpital. Après le diagnostic du médecin, Dr Diallo, il nous a demandé de payer cinq cent mille (500 000) francs guinéens pour qu’il puisse faire la prise en charge. J’ai remis le montant au médecin, qui a fait son travail. Et le même jour, la fille a commencé à prendre les produits qu’il nous a donnés », ajoute le père de la victime.
Une situation hallucinante pour Hélène Kolkol Zogbélémou. Pour cette activiste des droits des femmes, il est anormal de réclamer de l’argent pour la prise en charge d’une victime de viol. « C’est un voisin qui m’a appelée au téléphone pour me signaler ce cas de viol. Tout de suite, j’ai recommandé à la famille d’aller voir un médecin légiste pour des examens. Mais à leur retour, ce qu’ils m’ont dit m’a vraiment fait couper le souffle. Je ne comprends pas comment est-ce qu’on peut réclamer de l’argent pour quelque chose qui devait être gratuit, parce que nous avons le centre pilote VBG au niveau de l’hôpital régional. Depuis un certain temps, nous accompagnons les victimes de viol, et la prise en charge est gratuite.
Alors, qu’on me dise que le médecin légiste leur a demandé de payer 500 000, vraiment ça me coupe le souffle. Et nous, on se dit que ce sont des pratiques qui encouragent la commission du viol », soutient la présidente de l’ONG Humanitaire pour la protection des femmes et des enfants.
Hélène Kolkol Zogbélémou annonce que sa structure va saisir le parquet de N’Zérékoré par rapport à cette situation. « Nous allons interpeller le procureur par rapport au cas de viol, mais aussi par rapport aux agissements du médecin. Nous sommes en train de faire la documentation. Dès que nous finissons, nous déposons le dossier à la justice ».
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com
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