Viol présumé à Hakuna MATATA : Nero Lancinet Camara se défend et dénonce « une conspiration »

Comme annoncé précédemment, Nero Lancinet Camara a comparu pour la seconde fois dans cette affaire de « viol, harcèlement et complicité » présumés sur 5 filles âgées entre 14 et 15 ans dans l’orphelinat Hakuna MATATA. Et contrairement à la précédente audience, l’accusé a pu normalement faire sa déposition dans la soirée d’hier, mercredi 01 février 2023. Après, l’avoir écouté, le tribunal a renvoyé l’affaire au 07 février prochain pour la suite des débats, rapporte le journaliste de Guineematin.com était sur place.

Tout de blanc vêtu et mouchoir en main, Nero Lancinet Camara est apparu plus calme aujourd’hui que lors de la dernière audience. D’une voix plus posée, le formateur en art oratoire a livré sa version des faits dans cette affaire qui l’oppose avec son ex épouse, Laurence Rouyer, présente dans la salle. Et, dans sa narration, il a réitéré que c’est son ex femme, en complicité avec Philippe Bangoura, qui a engagé cette « conspiration » contre lui, parce qu’il a découvert leur liaison.

« Le 27 mars 2022, je sors de mon domicile conjugal, je pars à mon bureau où je devais donner une formation à des étudiants. Après la formation, je rentre à l’orphelinat, on m’ouvre le portail, je monte les escaliers. En voulant aller dans ma chambre, de façon machinale, j’ouvre la porte, je vois mon ex femme Laurence qui est là enlacé avec Aboubacar Philippe Bangoura, en train de se bécoter. J’ai dit : ah Laurence ! Où est la chaussure ? Tu me prends pour un aveugle ? Elle ne dit rien. J’ai dit à Philippe : tu quittes la maison ! Il a accepté de quitter sans violence. J’ai pris Laurence, on est rentrés dans la chambre. En toute sincérité, la seule chose que j’ai eu à dire à Laurence, c’est trouves une solution à ce que Philippe soit renvoyé. Elle me dit : ah ! J’ai dit non. Elle dit : tu hallucines ? J’ai dit que je ne suis pas un fou, je ne veux pas que les gens sachent ce que j’ai vu ici. La nuit, elle me dit calmes-toi, je trouverai une solution. Le 31 (mars) je dormais, elle est venue me réveiller, elle m’a présenté une lettre pour renvoyer Philippe. J’ai lu la lettre, elle l’a signée. J’ai pris la route pour le bureau. Au niveau du bureau, ma secrétaire me fait savoir que je devais assister à une conférence organisée par le cercle des jeunes filles de Guinée. J’arrive au niveau de Kipé, je n’avais pas de crédit, j’écris à Laurence SOS crédit chérie, s’il te plaît. Elle m’envoie le crédit, je lui dis : merci chérie. Laurence me répond en disant que toutes les femmes de l’orphelinat se sont réunies pour venir la voir en disant qu’elle me (Nero) demande une plaidoirie pour ne pas que Philippe soit renvoyé. J’ai dit à Laurence que les femmes n’ont rien à voir dans cette affaire. Elle m’a appelé pour me dire qu’il faudrait que tu rentres, je lui ai dit que je suis à une conférence où je dois intervenir. Elle m’a dit : laisses ça ! Viens d’abord ! Je m’excuse auprès des organisatrices. J’ai pris une mototaxi pour aller à mon bureau à Dabompa, ensuite je continue. Arrivé à l’orphelinat, je cherche Laurence partout, je ne la vois pas. On me dit qu’elle n’est pas là. Finalement, elle était dans la chambre des femmes. Je lui ai dit : où est la lettre ? Elle a dit qu’elle est dans le bureau. On est descendus, en rentrant au bureau, elle a fait un signe de la main à Aboubacar Philippe Bangoura. Elle monte avec Philippe, sur le champ, il commence à m’insulter père et mère. J’ai appelé automatiquement l’officier de police judiciaire pour lui dire s’il ne venait pas, je ne sais pas comment j’allais faire. Il m’a dit d’aller le trouver. C’est ensuite que je suis allé prendre les clés de la voiture. Quand j’ai pris les clés, Philippe a crié violeur, violeur, violeur et les enfants ont commencé à crier », a-t-il expliqué.

Après l’audition des 5 filles, Nero Lancinet Camara est également entendu par les Officiers de police judiciaire avant d’être finalement déféré à la maison centrale où il est détenu jusqu’à présent.

Étant donné que la nuit était en train de tomber, le tribunal a renvoyé l’affaire au 07 février 2023 pour la suite des débats.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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