Plus de 500 migrants arrêtés en Algérie : « les policiers ont récupéré tout ce qu’on avait », se plaint un Guinéen

Plus de 500 migrants ouest-africains, dont plusieurs femmes guinéennes, ont été arrêtés ces dernières semaines en Algérie par la police. Ces candidats pour l’immigration en Europe ont été arrêtés pour la plupart à Adrar, puis conduits à Reggane (au nord du désert du Tanezrouft).

Selon Namory Keïta, un jeune guinéen qui a réussi à joindre la rédaction de Guineematin.com ce jeudi, 2 février 2023, les migrants interpellés par la police algérienne sont majoritairement originaires de la Guinée, du Sénégal, de la Sierra Leone et de la Gambie. Ils ont été arrêtés leur « camp informel » et ont été transportés par la police dans une maison dans la ville Reggane où ils sont enfermés. Notre source nous a précisé que plusieurs femmes sont aussi enfermées dans une autre maison. Ces migrants craignent d’être escortés au Niger pour y être oubliés.

« Les policiers qui nous ont arrêtés nous ont fouillé, ils ont récupéré tout ce qu’on avait sur nous (argent, téléphone et autres). Certains se livraient à nous frapper. Regardez ! Ils ont blessé la tête de celui-ci. Vraiment nous souffrons ici. Il y a certains migrants qui meurent sur le désert et on n’a rien fait. Il y a trois jours qu’on est enfermé ici. Il n’y a pas à manger. Seulement le pain, pas d’eau. Si Mamadi Doumbouya (le président de la Transition) ne nous fait pas quitter ici, ce n’est pas bon. On n’a pas tué, on n’a pas volé. Regardez les urines à terre ! C’est le monde entier qui voit ça. Mamadi Doumbouya, vous voyez, c’est cette souffrance que nous traversons. Vous voyez les enfants d’autrui couchés à terre, ils nous ont enfermés ici. On ne mange pas, on ne boit pas. Les arabes n’ont pas du tout besoin de nous et des Guinéens meurent sur la Méditerranée. Monsieur le Président, les arabes n’ont pas besoin de nous. Il faut nous aider, car nous sommes sortis pour aider la Guinée. Nous comptons énormément sur vous. Sinon, là où nous passons la nuit, c’est là-bas qu’on mange et c’est encore là-bas qu’on se met à l’aise », s’est lamenté Namory Keïta dans une conversation vidéo avec la rédaction de Guineematin.com à Conakry.

Chaque année, des milliers de migrants africains meurent sur la méditerranée et d’autres se font arrêter en tentant de rejoindre l’Europe.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com

Tel : 00224 621144891

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