Affaire Kassory et Cie : « on veut éliminer un adversaire de la course aux élections présidentielles »

Me Dianah Sampil, un des avocats de Kassory Fofana et Cie

En conférence de presse à Conakry hier, vendredi 3 février 2023, le Collectif des avocats de l’ex Premier ministre, Kassory Fofana, et Cie a dénoncé un « complot » contre leurs clients détenus à la maison centrale de Conakry depuis le 6 avril 2022. Ce Collectif s’est aussi insurgé contre les « manœuvres » mises en place par le procureur spécial de la CRIEF, Ali Touré, en complicité avec les nouvelles autorités militaires, pour empêcher leurs clients de se présenter aux prochaines élections en Guinée, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

C’est dans un réceptif hôtelier que les avocats de Dr Ibrahima Kassory Fofana, de Dr Mohamed Diane et de Oyé Guilavogui ont conféré avec les journalistes. Ces avocats ont « alerté » sur l’intention manifeste du parquet spécial de la CIREF de « faire prendre des condamnations » à leurs clients pour aboutir à la privation des droits civiques.

Me Dianah Sampil, un des avocats de Kassory Fofana et Cie

 

« Concernant la liberté de nos clients, on vous avait prédit que ce n’était pas une procédure normale. Une procédure judiciaire, mais qu’on sentait à l’époque un procès politique en préparation. On n’a pas cessé de le répéter au cours du déroulement jusqu’à date ce procès politique. Donc, est-ce qu’il faut se taire laisser que nos clients soient livrés à l’abattoir ? C’est cette alerte que nous lançons aujourd’hui. À l’époque on vous avait dit qu’on redoutait les mouvements politiques de nos clients. Aujourd’hui, on veut simplement leur faire prendre des condamnations. Et, les conséquences d’une condamnation de ce genre, c’est la privation des droits civils et civiques, droit de vote et droit de se présenter à des élections. Prenez nos clients un à un, à part eux, quel est le visage qu’on redoute en Guinée ? À part monsieur Cellou Dalein qui a été obligé à un exil forcé. Il ne reste plus que Kassory Fofana, Mohamed Diané et Oyé Guilavogui… Alors, quand c’est par les manèges de ce genre qu’on veut éliminer un adversaire de la course, nous pensons que ce n’est pas juste, ce n’est pas légal et ça ne se doit pas. Donne-nous rendez-vous dans les urnes, que les urnes départagent les candidats. Mais, il ne faut pas que par la force qu’on a pour le moment, on essaie de priver un autre de ses droits d’être candidat, de son droit de voter. Ça fait maintenant deux mois que même si on se mettait dans la logique du procureur spécial, le mandant du 6 avril renouvelable une fois ce serait limiter au 8ème mois. Nous sommes au 9ème mois, non renouvellement, pendant que les clients sont toujours détenus. Quelle est la base juridique de cette détention ? Personne n’est à mesure de vous l’apporter. Je mets quiconque au défi et le procureur spécial en premier. Si déjà cela est acquis, quelle est l’assurance que nous avons en allant à un procès que les droits seront respectés ? Les plus élémentaires ont été violés, les plus durs. C’est-à-dire ceux à quoi personne ne pensent emporter des entorses, on a violé ça. Qu’est-ce qui nous rassure que le juge du jugement n’a pas déjà une décision en main et qu’il lui suffirait simplement de lire le jour de sa décision ? Voilà autant d’appréhension que nous avons et qui sont attestées par des signes, des faits qui sont donnés par l’ordonnance de renvoi qui nous a été signifiée le 1er février 2023 », a déclaré l’ancien Bâtonnier, Me Dinah Sampil.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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