Hamidou Diallo, maître coranique, à la barre : « Je n’ai jamais violé la fille »

Le procureur du tribunal de Mafanco a requis ce mardi, 14 février 2023, dix ans de réclusion criminelle contre Hamidou Diallo, un maître coranique accusé de « viol » sur une jeune fille de 13 ans. L’avocat de la partie civile a réclamé cinq cent millions de francs guinéens (500 000 000 GNF) pour la réparation des préjudices causés à la supposée victime, tandis que celui de la défense demande la libération de son client pour crime non constitué, a constaté Guineematin.com à travers un des ses journalistes.

Le viol dont il est question se serait produit en 2021 dans un hangar à Dabompa, un quartier de la commune de Matoto, où l’accusé enseignait le coran à des jeunes filles et garçons. Lors de sa comparution devant le tribunal, le 4 janvier dernier, Hamidou Diallo avait plaidé non coupable des faits mis à sa charge. Le jeune homme avait assuré n’avoir jamais violé ni même tenté de violer M.H.D et qu’il est tout simplement victime d’un règlement de compte pour n’avoir pas épousé la sœur aînée de la supposée victime. L’affaire avait été renvoyée à ce jour pour la comparution de l’officier de police judiciaire qui a suivi le dossier en premier lieu à la Brigade de recherches de Kipé. Mais après avoir constaté l’absence, le président du tribunal, Souleymane I Traoré, a décidé d’ordonner la clôture des débats et l’ouverture des réquisitions et plaidoiries.

Prenant la parole, Me Fodé Camara, avocat de la partie civile, a assuré que le sieur Hamidou Diallo a profité de la minorité de son élève pour abuser d’elle. « Il a commencé par des attouchements et puis des relations sexuelles avec elle sans consentement puisqu’elle est mineure. La famille de M.H.D a fait confiance à M. Hamidou Diallo pour enseigner le coran à leur fille, mais il a profité du moment où il n’y avait personne sous la tente pour entretenir des relations avec elle, il a abusé d’elle. Donc par voie de conséquence, il doit subir la rigueur de la loi », a-t-il soutenu, demandant alors le paiement de cinq cent millions de francs guinéens (500 000 000 GNF) à titre de dommages et intérêts pour tous les préjudices confondus.

Également convaincu de la culpabilité de Hamidou Diallo, le procureur a rappelé qu’en plus du certificat médico-légal qui fait cas du viol, la victime a été retrouvée par l’accusé à chaque fois qu’elle fuguait. « Le certificat médico-légal est une preuve. Il connaissait là où était la fille, parce qu’elle n’a pas manqué de dire qu’elle recevait la visite de M. Hamidou Diallo (là où elle se cachait). Et elle a été ramenée à sa maman avec l’aide de M. Hamidou Diallo. La fille avait un grand sentiment pour lui. Les agissements de l’accusé sont constitutifs de pénétration sexuelle, donc de viol », a expliqué le procureur, Kanfory Ibrahima Camara, avant de requérir dix ans de réclusion criminelle contre l’accusé.

De son côté, Me Bakary Millimono, avocat de la défense, réitère la thèse d’un règlement de compte visant son client. Il ajoute qu’il y a un doute dans cette affaire. « On veut se servir du tribunal pour régler le compte de mon client. La fille a été examinée (à la brigade de recherches de Kipé) pour la première fois, les résultats ont démontré qu’elle était vierge. Nulle part elle n’a dit que c’est M. Hamidou Diallo qui l’a emmenée quelque part. Tout au long de cette affaire, il y a un doute, les déclarations de la partie civile sont légères. Le hangar où on dit que l’acte se serait produit est dans une cour habitée, donc il ne peut pas y avoir quelque chose sans que quelqu’un ne soit au courant. Mon client est innocent et les faits ne fondent nullement sa culpabilité », a-t-il indiqué. L’avocat sollicité que son client soit renvoyé des fins de la poursuite pour crime non constitué.

Invité à dire son dernier mot pour sa propre défense, Hamidou Diallo a également réitéré qu’il est victime d’un règlement de compte et de jalousie (parce qu’il n’a pas épousé la sœur aînée de la supposée victime). « Je n’ai jamais violé la fille », a assuré l’accusé. Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 22 février 2023.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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