Conakry : jugés pour troubles à l’audience, 11 dockers et syndicalistes du port retournent en prison

Le procès des onze (11) travailleurs du Port autonome de Conakry (PAC) s’est poursuivi dans la journée d’hier, jeudi 23 février 2023, au tribunal de première instance de Kaloum. Ils sont jugés pour avoir troublé une des audiences suite à une bagarre avec les gardes pénitentiaires. Leur avocat a présenté des excuses à toutes les parties avant de charger ses clients. Mais, sa demande de remise en liberté n’a pu prospérer, prolongeant la détention préventive de ses clients, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ces onze (11) compagnons d’infortune sont jugés pour trouble à l’ordre à l’audience, outrage à agents et injures. Alors qu’ils étaient là pour une autre procédure, une bagarre a éclaté entre eux et des agents de la garde pénitentiaire en pleine audience. Ils seront mis aux arrêts et incarcérés à la maison centrale de Coronthie.

À l’entame de l’audience d’hier jeudi, l’avocat de la défense a tenu à faire son mea-culpa. Me Sanoussy Bah a présenté ses excuses à toutes les parties et aux gardes pénitentiaires. L’avocat au barreau de Guinée a demandé pardon aux agents qui ont été victimes des agissements de ses clients, au-delà d’avoir perturbé l’audience.

En plus de son aveu, Me Sanoussy a supplié la juge Apolline Gobou Théa d’accorder une mise en liberté provisoire pour les prévenus pour, dit-il, leur ignorance du fonctionnement de l’appareil judiciaire et leur confession devant le tribunal.

Pour sa part, le substitut du procureur, madame Joséphine Widoh Béavogui, a dit avoir accepté les excuses de l’avocat de la défense. La représentante du ministère public a rassuré qu’elle n’en garde aucune haine. Par rapport à la mise en liberté provisoire formulée par la défense, Joséphine Widoh Béavogui se montre catégorique. « Je crois que le conseil de la défense va trop vite en besogne. Moi, je souhaite plutôt qu’on plaide l’affaire aujourd’hui pour en finir pour tout bon. Donc, madame la juge, passez outre et ordonnez l’ouverture des réquisitions et plaidoiries », a-t-elle déclaré.

Abondant dans le même sens, Me Alsény Aissata Diallo, avocat de la partie civile, a estimé que les excuses de son confrère sont une pilule difficile à avaler puisque les faits qui en ont découlé sont graves. Il a ensuite regretté le silence dont son confrère avocat a fait montre durant la bagarre qui a opposé ses clients aux gardes pénitentiaires dans la salle d’audience. Ensuite, maître Diallo va demander au tribunal d’écarter la demande de mise en liberté des prévenus au regard de l’étendue et de l’immensité du préjudice causé.

Finalement, le tribunal a rejeté la demande de mise en liberté formulée par l’avocat de la défense. Il a ensuite renvoyé l’affaire au 28 février 2023 pour les réquisitions et plaidoiries.

Les prévenus retournent à la maison centrale. Il s’agit de Fodé Moussa Camara, Aboubacar Cissé, Moussa Sylla, Morlaye Sylla, Yacouba Sylla, Mohamed Sylla, Aly Badara Sylla, Mamadou Kindy Diallo, Alimou Diallo dit Toumba, Sayon Keita et M’Bemba Sylla.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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